Alec Reid, joueur de l'Armada de Blainville-Boisbriand, est décédé dimanche à l'âge de 18 ans.

Il souffrait d'épilepsie depuis longtemps et était étroitement suivi par des spécialistes. En raison de récentes crises, il a été tenu à l’écart de la compétition depuis le 19 février.

Bruce Richardson, son entraîneur avec l’Armada dans la LHJMQ et avec les Grenadiers de Châteauguay dans le midget AAA, a commenté la triste nouvelle lundi lors du balado Sur la glace en compagnie de Stéphane Leroux.

« C’est une gestion de crise qui est très, très, très difficile à gérer, dit-il. Surtout comme entraîneur. Il n’y a pas d’école d’entraîneurs, je ne suis pas psychologue. Ce sont des choses qui nous touchent, évidemment. J’étais proche d’Alec, pour l’avoir côtoyé deux ans à Châteauguay. Dans le monde du hockey, c’est un petit monde. Les gars deviennent des frères, ils vivent toutes sortes d’émotions durant la saison. Alec faisait partie de cette reconstruction avec l’Armada, c’est sûr que ç’a été un choc pour tous les jeunes. On a fait une petite rencontre hier soir avec des psychologues pour leur montrer notre support et leur expliquer un peu la situation et la continuité des choses pour les prochaines journées et prochaines semaines. »

Richardson a raconté la chronologie des évènements des derniers jours, alors que rien ne laissait présager le pire. Dans les prochaines semaines, l’entourage de Reid espère connaître les causes exactes de son décès.

« Samedi soir il était à l’aréna pour notre match, même que le vendredi il était venu me voir parce que je ne le faisais pas pratiquer avec l’équipe et il était fâché. Je lui ai dit : "On va commencer ça la semaine prochaine, ton plan de réhabilitation, pour être sûr que tu sois en forme et que tu puisses revenir au jeu en bonne condition physique". Il pratiquait des 30 minutes vendredi et samedi, rien d’exigeant. Samedi soir, il était dans la loge avec les joueurs blessés ou les joueurs qui ne jouaient pas. Après le match, avec une grosse victoire de notre part, les joueurs sont venus me voir. J’avais donné un couvre-feu à minuit, et puis Alec m’a demandé si c’était possible qu’il puisse aller chez sa copine coucher chez elle, et je lui ai dit qu’il n’y avait pas de problème. Le dimanche matin,  j’ai eu un appel de son père à 8 h qui me disait qu’Alec était décédé suite à des complications. Ce n’est pas nécessairement l’épilepsie qui a fait en sorte qu’il est décédé, mais ça fait partie du processus. Pour le moment on n’a pas vraiment de détails de ce qui s’est passé au niveau médical, c’est avec le coroner, après l’autopsie, qu’on va savoir si c’est l’épilepsie ou une malformation qui est arrivée. »

Richardson est lui-même père d’un fils de 18 ans, Blake, qu’il dirige dans l'organisation de l’Armada. La discussion d'hier entre les deux parents était particulièrement déchirante.

« Honnêtement, on n’est pas préparé à ces choses-là. Ça nous touche parce qu’on est pères, mais aussi parce qu’on a 23 joueurs qui sont là et on doit les supporter. C’est ça le plus difficile. Il y a toutes les gammes d’émotions qui passent; l’émotion du père, l’émotion du coach, c’est de parler avec le plus de monde possible. Je vais être honnête, j’ai eu un support incroyable parce que j’ai été la première personne à le savoir. Après avoir parlé avec Pierre Cloutier, Joël Bouchard, Martin Tremblay, Québecor a fait un excellent travail pour encadrer et supporter les joueurs et l’organisation. Tout le monde a mis l’épaule à la roue. Aujourd’hui, c’est d’accepter le départ, et il va falloir commencer à tourner la page tout en gardant Alec dans notre mémoire. »

L’Armada prévoit apposer sur les chandails des joueurs un brassard avec les initiales d’Alec Reid, A.R., et son numéro, le 13. Vendredi soir, un hommage lui sera dédié avant le match contre l’équipe qui l’a repêché en 2017, les Tigres de Victoriaville.

Richardson a par ailleurs admis avoir eu une affinité particulière avec Reid à cause des ressemblances qu’il portait avec lui à l’époque où il jouait encore au hockey. Ses qualités de travailleur acharné expliquent notamment pourquoi l’Armada a décidé de faire son acquisition par voie de transaction en provenance de Drummondville.

« C’est un joueur combatif qui a tout le temps eu besoin de travailler pour atteindre ses objectifs. Je me rappelle, quand je l’ai eu dans le midget AAA, c’était un petit joueur fougueux et il s’était battu pour se mériter une place. L’année d’après, il avait eu un grand rôle dans notre équipe, qui a perdu en demi-finale contre Magog. Quand est arrivée la période des transactions cette année, je voulais aller chercher des joueurs qui étaient pour arriver ici avec le couteau entre les dents et le feu dans les yeux, avec de l’émotion. On voulait un joueur qui allait amener de la profondeur à notre équipe. Il jouait la game physique même s’il mesurait 5 pi 7 ou 5 pi 8. Il n’avait pas peur de laisser tomber les gants. C’était un petit baveux sur la glace. C’est le genre de joueur que tout le monde déteste affronter mais que tout le monde veut dans son équipe. »

Reid a disputé un total de 37 parties dans la LHJMQ, amassant deux buts et trois passes.

Décès d'Alec Reid de l'Armada