LNH : les enjeux des prochaines négos
Hockey lundi, 12 mars 2012. 17:43 samedi, 14 déc. 2024. 21:59
NEW YORK - La convention collective dans la Ligue nationale de hockey arrivera à échéance le 15 septembre prochain. À six mois d'un possible conflit de travail, RDS a décidé de présenter une série de quatre reportages sur le sujet.
Aujourd'hui, il est question des enjeux des prochaines négociations.
Les enjeux du dernier conflit de travail reposaient sur les difficultés financières qui frappaient à ce moment la Ligue nationale. Afin de revenir dans le droit chemin, le commissaire Gary Bettman et les propriétaires avaient obtenu ce qu'ils voulaient, c'est-à-dire un plafond salarial et une réduction de 24% des salaires des joueurs.
"À cette époque, ces compromis, particulièrement le plafond salarial, étaient essentiels pour l'avenir de la LNH", se remémore aujourd'hui Bill Daly, le commissaire adjoint du circuit.
Si, aux yeux de plusieurs, Bettman et les propriétaires sont sortis grands gagnants du premier conflit, les joueurs, cette fois-ci, n'ont pas l'intention de faire autant de compromis.
"Nous avons fait beaucoup de concessions et de sacrifices à l'époque. Nous avons fait notre part pour placer notre sport dans une meilleure situation, croit l'attaquant des Sénateurs d'Ottawa Jason Spezza. Je ne crois pas qu'il soit raisonnable de s'attendre à une attitude semblable de notre part cette fois puisque la Ligue est en santé."
"D'une certaine façon, c'est vrai, admet Daly. Mais je crois qu'il est toujours dans notre intérêt commun de placer le sport sur des fondations aussi solides que possible."
"Les joueurs comprennent qu'ils ont fait des concessions majeures il y a sept ans et ils ne sont pas intéressés à répéter l'expérience", prévient le directeur de l'Association des joueurs de la Ligue nationale, Donald Fehr.
"À mes yeux, les aspects qui ont été négociés en 2004-05 ne sont pas nécessairement liés à ce dont nous avons besoin à partir de maintenant", réplique Daly.
Depuis sept ans, la nouvelle convention collective a eu ses bons et ses moins bons côtés. Plusieurs enjeux seront au cœur des prochaines négociations.
Pas de comparaison avec les autres sports
"On parle ici des revenus générés, du plafond salarial, des dépôts fiduciaires...", énumère l'agent Don Meehan.
"Il y a toujours des questions à propos de la destination des revenues et de la proportion des partages. Quelle sera la grosseur de la pointe de tarte des propriétaires? Et celle des joueurs?", résume Henrik Sedin.
"Le fait que le plafond et le plancher ont monté graduellement à chaque année depuis l'arrivée de la nouvelle convention collective, c'est une bonne nouvelle. Ça veut dire que les revenus n'ont pas cessé de croître", explique Julien Brisebois, l'assistant au directeur général chez le Lightning de Tampa Bay.
"Les revenus ont augmenté, approuve Pat Brisson, un autre agent. De 2,2 milliards de dollars, je crois qu'on parle aujourd'hui de trois milliards de dollars. Alors c'est sûr qu'il y a plus d'enjeux."
Et les revenus qui vont directement dans les poches des joueurs pourraient devenir le principal enjeu des négociations. Selon l'actuelle convention collective, les joueurs touchent à 57% des revenus, une donnée qui pourrait changer si l'on tient compte que les joueurs de la NBA ont droit maintenant à 51% des revenus de la ligue et ceux de la NFL à 47%.
"C'est difficile pour moi de faire ce genre de comparaison. Plusieurs aspects devront être discutés avec l'Association des joueurs et je ne veux pas faire une fixation sur un ou deux éléments présentement", avance prudemment Daly.
"J'ai été impliqué dans le baseball majeur pendant 33 ans et jamais nous n'avons pris en considération ce qui se passant dans les trois autres sports majeurs. Ils sont différents et doivent composer avec leurs propres problèmes", prévient Fehr.
La sécurité des joueurs
La sécurité des joueurs semble aussi se dessiner comme un enjeu important. Les nombreuses commotions cérébrales subies par les joueurs reviennent régulièrement dans les discussions avec l'Association des joueurs.
"Les joueurs sont de plus en plus attentifs à cette réalité, aux effets des commotions cérébrales non seulement sur leur capacité à jouer, mais sur la qualité de leur vie après leur carrière, observe Fehr. Je m'attends donc à ce que cette problématique soit mise de l'avant."
Mais avant même le début des négociations, la LNH a essuyé un refus de l'Association des joueurs. Le réaménagement des divisions proposé par la ligue a été refusé en janvier.
"J'espère sincèrement que ce n'est pas un indicateur de ce qui nous attend lors des prochaines négociations. Nous avons certainement été déçus par ce dénouement", avance un Bill Daly résigné.
D'autres enjeux seront discutés dans les bureaux de la Ligue nationale à New York. Il sera notamment question du partage des revenus entre les équipes, de la durée des contrats ainsi que des contrats garantis. À six mois de la fin de la convention collective, les deux parties se disent bien intentionnées.
"C'est vital pour nous de trouver un terrain d'entente et d'offrir un produit qui va intéresser les amateurs", dit Carey Price.
"Nous ne serons pas irrationnels. Nous n'essayons pas de voler les propriétaires. Nous voulons seulement nous assurer d'arriver à une entente juste pour tout le monde", précise Spezza.
En 2005, les propriétaires avaient été intraitables. Si l'histoire se répète, les conséquences pourraient être néfastes.
*D'après un reportage de Félix Séguin.
Aujourd'hui, il est question des enjeux des prochaines négociations.
Les enjeux du dernier conflit de travail reposaient sur les difficultés financières qui frappaient à ce moment la Ligue nationale. Afin de revenir dans le droit chemin, le commissaire Gary Bettman et les propriétaires avaient obtenu ce qu'ils voulaient, c'est-à-dire un plafond salarial et une réduction de 24% des salaires des joueurs.
"À cette époque, ces compromis, particulièrement le plafond salarial, étaient essentiels pour l'avenir de la LNH", se remémore aujourd'hui Bill Daly, le commissaire adjoint du circuit.
Si, aux yeux de plusieurs, Bettman et les propriétaires sont sortis grands gagnants du premier conflit, les joueurs, cette fois-ci, n'ont pas l'intention de faire autant de compromis.
"Nous avons fait beaucoup de concessions et de sacrifices à l'époque. Nous avons fait notre part pour placer notre sport dans une meilleure situation, croit l'attaquant des Sénateurs d'Ottawa Jason Spezza. Je ne crois pas qu'il soit raisonnable de s'attendre à une attitude semblable de notre part cette fois puisque la Ligue est en santé."
"D'une certaine façon, c'est vrai, admet Daly. Mais je crois qu'il est toujours dans notre intérêt commun de placer le sport sur des fondations aussi solides que possible."
"Les joueurs comprennent qu'ils ont fait des concessions majeures il y a sept ans et ils ne sont pas intéressés à répéter l'expérience", prévient le directeur de l'Association des joueurs de la Ligue nationale, Donald Fehr.
"À mes yeux, les aspects qui ont été négociés en 2004-05 ne sont pas nécessairement liés à ce dont nous avons besoin à partir de maintenant", réplique Daly.
Depuis sept ans, la nouvelle convention collective a eu ses bons et ses moins bons côtés. Plusieurs enjeux seront au cœur des prochaines négociations.
Pas de comparaison avec les autres sports
"On parle ici des revenus générés, du plafond salarial, des dépôts fiduciaires...", énumère l'agent Don Meehan.
"Il y a toujours des questions à propos de la destination des revenues et de la proportion des partages. Quelle sera la grosseur de la pointe de tarte des propriétaires? Et celle des joueurs?", résume Henrik Sedin.
"Le fait que le plafond et le plancher ont monté graduellement à chaque année depuis l'arrivée de la nouvelle convention collective, c'est une bonne nouvelle. Ça veut dire que les revenus n'ont pas cessé de croître", explique Julien Brisebois, l'assistant au directeur général chez le Lightning de Tampa Bay.
"Les revenus ont augmenté, approuve Pat Brisson, un autre agent. De 2,2 milliards de dollars, je crois qu'on parle aujourd'hui de trois milliards de dollars. Alors c'est sûr qu'il y a plus d'enjeux."
Et les revenus qui vont directement dans les poches des joueurs pourraient devenir le principal enjeu des négociations. Selon l'actuelle convention collective, les joueurs touchent à 57% des revenus, une donnée qui pourrait changer si l'on tient compte que les joueurs de la NBA ont droit maintenant à 51% des revenus de la ligue et ceux de la NFL à 47%.
"C'est difficile pour moi de faire ce genre de comparaison. Plusieurs aspects devront être discutés avec l'Association des joueurs et je ne veux pas faire une fixation sur un ou deux éléments présentement", avance prudemment Daly.
"J'ai été impliqué dans le baseball majeur pendant 33 ans et jamais nous n'avons pris en considération ce qui se passant dans les trois autres sports majeurs. Ils sont différents et doivent composer avec leurs propres problèmes", prévient Fehr.
La sécurité des joueurs
La sécurité des joueurs semble aussi se dessiner comme un enjeu important. Les nombreuses commotions cérébrales subies par les joueurs reviennent régulièrement dans les discussions avec l'Association des joueurs.
"Les joueurs sont de plus en plus attentifs à cette réalité, aux effets des commotions cérébrales non seulement sur leur capacité à jouer, mais sur la qualité de leur vie après leur carrière, observe Fehr. Je m'attends donc à ce que cette problématique soit mise de l'avant."
Mais avant même le début des négociations, la LNH a essuyé un refus de l'Association des joueurs. Le réaménagement des divisions proposé par la ligue a été refusé en janvier.
"J'espère sincèrement que ce n'est pas un indicateur de ce qui nous attend lors des prochaines négociations. Nous avons certainement été déçus par ce dénouement", avance un Bill Daly résigné.
D'autres enjeux seront discutés dans les bureaux de la Ligue nationale à New York. Il sera notamment question du partage des revenus entre les équipes, de la durée des contrats ainsi que des contrats garantis. À six mois de la fin de la convention collective, les deux parties se disent bien intentionnées.
"C'est vital pour nous de trouver un terrain d'entente et d'offrir un produit qui va intéresser les amateurs", dit Carey Price.
"Nous ne serons pas irrationnels. Nous n'essayons pas de voler les propriétaires. Nous voulons seulement nous assurer d'arriver à une entente juste pour tout le monde", précise Spezza.
En 2005, les propriétaires avaient été intraitables. Si l'histoire se répète, les conséquences pourraient être néfastes.
*D'après un reportage de Félix Séguin.