Subban : bon coût pour les Preds, grand coup pour les Devils
LNH samedi, 22 juin 2019. 14:34 dimanche, 24 nov. 2024. 20:57VANCOUVER - Que doit-on comprendre de la transaction qui envoie P.K. Subban des Predators de Nashville aux Devils du New Jersey?
Qu’il s’agit d’un très bon « coût » pour les Predators qui avaient besoin de s’offrir une marge de manœuvre sous le plafond et que les Devils viennent de donner un grand coup qui pourrait les ramener en séries éliminatoires dès l’an prochain.
Cette transaction confirme que les « Preds » ont identifié leur capitaine Roman Josi comme pierre angulaire du club et du corps défensif de leur équipe. Ce qui était acquis depuis très longtemps.
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En échangeant Subban, ils libèrent 9 millions $ sur leur masse salariale. Joueur le mieux payé des Predators, Subban est sous contrat jusqu’à la fin de la saison 2021-2022. Cette ponction sur la masse salariale permettra donc à David Poile de payer Josi à sa juste valeur.
Bien que très discret sur la patinoire et dans le vestiaire, le défenseur suisse est l’un des meilleurs arrières de la LNH. Il touchera l’an prochain un salaire de 4 millions $ dans le cadre de la dernière année du contrat qui le lie aux Predators depuis 2013. Un contrat qui représente l’une des plus belles aubaines autour de la LNH.
Âgé de 29 ans, Josi pourrait profiter de son autonomie complète à la fin de la prochaine saison. Cette transaction devrait permettre aux deux camps de s’entendre sur les modalités d’un contrat qui le gardera à Nashville pour encore très longtemps.
La porte s’ouvre pour Duchene
En plus de permettre à David Poile de payer Roman Josi à sa juste valeur, le départ de Subban, et surtout de son contrat, permettra aussi aux Predators d’être agressifs dès l’ouverture du marché des joueurs autonomes.
Il est acquis aux quatre coins de la LNH que le DG des Preds tient à donner plus de «punch» offensif à son équipe. Le nom de Matt Duchene est d’ailleurs souvent avancé quand vient le temps d’établir la liste d’épicerie des Predators en vue de l’ouverture du marché des joueurs autonomes.
Nashville compte sur des attaquants de talent, à commencer à Ryan Johansen qui a terminé au premier rang des marqueurs des Preds avec ses 14 buts et 64 points. Huit points devant Josi (15 buts, 41 passes) qui a terminé au deuxième rang de cette équipe.
Limité à 64 matchs en raison de blessures, Filip Forsberg s’est «contenté» de 28 buts (50 points) et Kyle Turris, lui aussi hypothéqué par des ennuis de santé, n’a marqué que sept buts l’an dernier.
Les 34 buts de Viktor Arvidsson ont servi de baume aux maux offensifs des Predators et une acquisition comme celle de Matt Duchene aiderait sans l’ombre d’un doute à survolter une attaque qui en a bien besoin.
Mais à quel prix?
Il semble acquis que Duchene signera un contrat qui pourrait lui permettre de toucher 10 millions $ par année. C’est énorme. D’où la nécessité du côté des Predators de s’offrir une marge de manœuvre sous le plafond pour tenter de boucler le budget.
Après Hughes, voici Subban
P.K. Subban a connu une saison difficile l’an dernier. Hypothéqué par les blessures, il s’est contenté de neuf buts et de 31 points. Une production qui l’a laissé derrière Josi (56 points), Mathias Ekholm (44 points) et Ryan Ellis (41 points) qui ont toutefois disputé des saisons presque complètes contrairement à leur ancien coéquipier.
En dépit cette baisse de régime, l’arrivée de Subban représente un grand coup pour les Devils. Et pas seulement sur le plan marketing alors qu’ils obtiennent l’un des joueurs les plus populaires et polarisants de la LNH.
Le fait que Subban soit échangé trois ans seulement après être passé du Canadien aux Predators en retour de Shea Weber soulèvera encore bien des questions sur la « valeur » réelle de Subban autant sur la glace que dans le vestiaire.
Des questions qui ouvrent la porte à des débats houleux entre les fans et les détracteurs de Subban. Il n’y a pas de bonnes réponses à ces questions. Est-ce que Subban prend beaucoup de place sur la patinoire, dans le vestiaire et dans les médias sociaux? C’est évident. Est-ce que le « brand » Subban semble parfois passer devant les considérations hockey? Il est clair que la marque de P.K. tend à prendre de plus en plus de place.
Mais quand les succès sur la patinoire sont au rendez-vous, ces doléances retiennent très peu l’attention. Mais quand les succès personnels de Subban et collectifs de l’équipe dont il porte le chandail font défaut, ça devient une tout autre chose.
Ce qui est clair aussi, c’est que contrairement à des défenseurs discrets et efficaces comme Josi ou encore Shea Weber contre qui il a été échangé la première fois, Subban semble être « condamné » à changer d’adresse plus souvent en raison des passions qu’ils soulèvent. Qu’elles soient positives ou non.
Ça ne fait pas de lui un mauvais joueur de hockey. Loin de là.
D’ailleurs, au lendemain de la sélection de Jack Hughes à titre de tour premier choix de la cuvée 2019, le directeur général Ray Shero ajoute un atout important à sa ligne bleue. Les qualités de Subban, ajoutées au fait que les Devils comptaient déjà sur un groupe intéressant de défenseurs donneront du punch offensif et aussi devrait aider la cause du New Jersey en avantage numérique.
Je veux bien croire que les Preds (12,94 %) ont été les seuls à afficher un pire avantage numérique que le Canadien (13,25 %) l’an dernier, mais ces piètres résultats à Nashville sont bien plus, à mes yeux, le résultat d’un accident de parcours que d’une tendance lourde.
Et il me semble acquis que Subban et ses qualités offensives aideront à gonfler l’efficacité des Devils qui ont frappé avec une efficacité de 17,72 % l’an dernier, un peu plus de 2 % de moins que la moyenne de 19,79 %.
Subban devient le leader d’un groupe de défenseurs composés de Daman Severson, Sami Vatanen et du capitaine Andy Greene qui est le vétéran du groupe à 36 ans. Le seul d’ailleurs avec Subban (30) qui a franchi la barre des 30 ans.
Une source de motivation pour Hall
Même les détracteurs de Subban doivent convenir que son acquisition fait des Devils une meilleure équipe.
L’entrée en scène de Subban et les effets positifs que l’on doit anticiper devraient aider les Devils à revenir en séries l’an prochain. Bon! Il faudra que les gardiens effectuent plus d’arrêts qu’ils ne l’ont fait l’an dernier. Mais les Devils, sans être assurés d’une place en séries, devraient être au plus fort de la lutte. Un peu comme le Canadien.
Ces succès devraient contribuer à convaincre Taylor Hall de s’établir sur la rive ouest du fleuve Hudson pour de bon.
Âgé de 27 ans, Hall amorcera l’automne prochain sa troisième saison avec les Devils. Il s’agira surtout de la dernière du contrat de sept saisons qui l’assure d’un salaire annuel de 6 millions $.
Hall a indiqué au fil des dernières semaines qu’il voulait attendre le déroulement de la prochaine saison avant d’amorcer des négociations avec les Devils. Une vilaine nouvelle pour New Jersey puisque que ce refus de prolonger un contrat peut toujours servir de tremplin vers un départ.
L’arrivée de Subban pourrait donc inciter Hall à demeurer avec les Devils, voire à ouvrir la porte dès maintenant à une prolongation de contrat.
On verra.
Mais si les Predators ont bien des raisons d’être satisfaits d’avoir enfin trouvé preneur pour Subban et son contrat – David Poile tentait de conclure ce genre de coup depuis plus d’un an – les Devils ont tout autant de bonnes raisons d’être très heureux d’avoir fait l’acquisition de Subban et de son contrat. Un contrat qu’ils pouvaient facilement s’offrir et qui pourrait s’amortir facilement si l’arrivée de P.K. se traduit par des succès sur la patinoire et un retour des partisans dans les gradins du Prudential Center.
Surtout que les Devils n’ont pas eu à offrir la lune aux Preds à qui ils ont rendu service dans cette transaction.
Les Devils ont offert deux espoirs à la ligne bleue : Steven Santini, un Américain, droitier, qui ne compte que 114 matchs d’expérience (5 buts, 21 points) en trois saisons chez les professionnels et Jeremy Davies.
Natif de Pointe-Claire en banlieue de Montréal, Davie a joué son hockey mineur avec les Lions du Lac St. Louis avant de faire le saut dans le réseau de développement américain. Âgé de 22 ans, choix de septième ronde des Devils en 2016, Davies frappe à la porte du hockey professionnel.
Fait cocasse : il porte le numéro 76. Ça ne s’invente pas!