Capitals-Knights : coup double pour McPhee
LNH dimanche, 27 mai 2018. 22:05 dimanche, 24 nov. 2024. 15:52Consultez toutes les chroniques de François
LAS VEGAS - Balayé du revers de la main après qu’il ait été congédié de son poste de directeur général des Capitals en 2014, George McPhee est assuré de sortir grandi de la grande finale qui opposera l’équipe qu’il a contribué à bâtir pendant les 17 saisons qu’il a passées à Washington et celle qu’il a bâtie cette année à Las Vegas.
« Il y a deux ans, je marchais dans les rues d’Ann Arbor en bottant les roches qui se trouvaient sur mon chemin. Je ne pouvais pas me trouver d’emploi. C’est parfois bien drôle la vie », a lancé George McPhee dans le cadre de la journée médiatique pavant la voie à la grande finale de la coupe Stanley.
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Bien qu’il soit évident que son congédiement a causé des blessures qui ne sont pas encore complètement cicatrisées, McPhee assure qu’il retire une certaine fierté de voir que sa nouvelle équipe croisera son ancienne dès lundi au T-Mobile Arena.
« Je suis heureux de voir les Caps en finale. Cette présence démontre que nous avons effectué de bonnes sélections au fil des ans et que nous avons bien développé nos jeunes qui sont devenus de très bons joueurs. J’en retire d’ailleurs une fierté. Vous savez, quand on repêche de jeunes joueurs, on les traite comme nos propres enfants. On prend des décisions pour les aider. On tente de les guider le plus possible. On tisse des liens étroits avec eux. Puis, tu es congédié. Tu deviens alors un paria à qui personne ne veut plus vraiment être attaché. Je comprends que ça fait partie de la «business». Je suis malgré tout bien heureux pour les Caps et surtout très fier de ce que nous avons accompli ici », a ajouté George McPhee.
L’ancien DG des Caps a distribué des éloges à l’endroit d’Alex Ovechkin – un gars qui frappe et qui marque des buts aujourd’hui comme à ses débuts il y a 13 ans – de Nicklas Backstrom – un talent naturel sans limites – et à Brian MacLellan un copain depuis toujours, devenu son adjoint à la tête des Capitals et celui qui lui a ensuite succédé. Une transition qui n’a pas été facile. Autant pour celui qui a quitté que pour celui qui l’a remplacé.
Lorsqu’il a complété le repêchage d’expansion avec ses adjoints, son entraîneur-chef, ses dépisteurs, George McPhee ne pouvait espérer voir ses Golden Knights atteindre la finale de la coupe Stanley dès leur première saison.
Encore moins la gagner.
« Nous n’avions pas d’objectif autre que celui de jouer du hockey soutenu, d’offrir un effort collectif constant et de mettre toutes les chances de notre côté pour être compétitif », ont assuré McPhee et son entraîneur-chef Gerard Gallant.
Avec huit victoires à leurs neuf premiers matchs, les Knights ont surpris bien du monde autour de la LNH. Ils se sont même un peu surpris.
Mais c’est beaucoup plus tard en saison, que Gerard Gallant a été convaincu que les succès de son équipe tenaient plus de l’anecdote. Mais qu’ils représentaient une base solide pour ajouter d’autres victoires sans crainte que tout s’écroule en cours de route.
« Deux matchs me viennent en tête. Des matchs que nous avons disputés à Nashville et Dallas – les 8 et 9 décembre – contre de très bonnes équipes qui jouaient du très gros hockey. Nous avons gagné ces deux parties – des gains de 4-3 en tirs de barrage à Nashville et de 5-3 à Dallas – pas par chance, mais parce que nous avions été la meilleure des deux équipes sur la glace. À partir de là, j’ai su que étions vraiment solides », a indiqué Gallant.
Pour David Perron, cette confirmation est venue un peu plus tard. «On a joué contre Tampa un peu avant Noël – le 19 décembre – ici à Vegas. Tampa était premier dans la Ligue et nous avons gagné ce match 4-3 en marquant nos quatre buts en avantage numérique. On a marqué en toute fin de partie – Shea Theodore a donné la victoire aux Knights avec trois secondes à faire en troisième – et nous nous retrouvés tout en haut du classement», a indiqué le Québécois qui avait récolté des passes sur les trois premiers buts de son équipe.
Quatre jours après cette victoire aux dépens du Lightning, les Knights battaient les Capitals de Washington 3-0. Ils les ont aussi battus (4-3) lors de leur visite à Washington le 4 février.
Les victoires identifiées par Gerard Gallant et David Perron comme des moments forts de la saison ont marqué une séquence de 14 victoires en 16 matchs (14-1-1) des Knights.
Ce n’est pas rien.
Jonathan Marchessault partage l’avis de David Perron sur la victoire du 19 décembre aux dépens du Lightning. Mais plus que le gain, c’est l’élan victorieux de la séquence qui a servi de tremplin. «À force de gagner comme on le faisait et de jouer du hockey de qualité, je crois que nous nous sommes tous convaincus qu’il était possible de gagner et de gagner maintenant. De devancer le plan de George (McPhee) qui se donnait trois ans pour passer de club compétitif à club gagnant. Et nous voilà en finale de la coupe Stanley», a lancé Marchessault.
« Quand je me suis retrouvé à la maison pendant le congé de Noël et que nous étions au premier rang dans l’Ouest j’ai réalisé que nous étions vraiment dans le coup », a pour sa part convenu Deryk Engelland.
Nate Schmidt a eu cette révélation pendant la semaine de congé statutaire. «Dans le feu roulant de la saison, tu n’as pas toujours le temps d’analyser ce qui arrive. Pendant ce congé, j’ai vraiment pu mesurer l’ampleur de ce que nous avions fait jusque-là. Le plus beau de l’histoire, c’est que nous ne sommes pas contentés de ce qu’on avait fait. Nous avons continué.»
« Une fois qu’on a réalisé que nous pourrions être des séries, nous avons poussé pour tenter d’obtenir l’avantage de la patinoire afin de mousser nos chances en raison des succès remportés au T-Mobile », a ajouté James Neal.
Pierre d’assise de la défensive des Golden Knights en début de saison et depuis le début des séries, Marc-André Fleury était au rancart lorsqu’il a réalisé que sa nouvelle équipe était bien plus que simplement chanceuse d’avoir enfilé les victoires en octobre. Lorsqu’il a réalisé qu’elle était vraiment bonne.
« Quand j’ai été blessé – Fleury a subi une commotion le 13 octobre lors du 4e match de la saison dans le cadre d’un revers de 3-1 aux mains des Red Wings de Detroit – et que j’ai vu l’équipe continuer à gagner malgré qu’on ait envoyé quatre gardiens en relèves, c’était un signe que l’équipe était solide. Que les gars se tenaient », a indiqué le gardien québécois en parlant de Malcolm Subban, de Maxime Lagacé, d’Oscar Dansk et même de Dylan Ferguson, un gardien des Blazers de Kamloops dans la Ligue junior de l’Ouest qui a été rappelé d’urgence par les Knights et qui a disputé 10 minutes de jeu.
En passant, c’est encore Lagacé qui sera l’adjoint de Marc-André Fleury lors de la grande finale alors que Malcolm Subban est toujours ennuyé par les contrecoups d’une blessure.
« Je vis un rêve. C’est vraiment le fun. Marc-André est vraiment sensationnel et j’espère qu’il prolongera ses succès en finale. Je suis prêt à tout, mais bien honnêtement, j’apprécie le spectacle que nous offre Flower tous les soirs », a indiqué Lagacé, croisé dans le cadre de la journée médiatique au T-Mobile Arena dimanche.