RALEIGH - Sebastian Aho fera d’une pierre deux coups jeudi soir en Caroline : il pourra démontrer pourquoi Marc Bergevin et le Canadien ont eu raison de lui présenter une offre hostile d’une valeur de 42,27 millions $ le premier juillet dernier, tout en prouvant que les Hurricanes, par le biais de leur propriétaire Tom Dundon, ont eu plus raison encore d’égaler cette offre pour le garder en Caroline pour les cinq prochaines saisons.

 

« Je n’ai pas sécurisé la présence de Sebastian pour seulement les cinq prochaines années. Il est avec nous pour la durée de sa carrière. Il est temps que le reste de la Ligue comprenne que je ne laisserai jamais partir mes meilleurs joueurs. Non seulement je prendrai les moyens de les garder ici, mais oui j’ai les moyens financiers pour les garder », a lancé avec conviction le propriétaire des Hurricanes.

 

Trois mois après les faits, Tom Dundon en veut encore au Canadien d’avoir minimisé sa volonté et les moyens à sa disposition pour faire de son équipe, une des bonnes organisations de la LNH.

 

Il n’en veut toutefois pas le moindrement à son jeune surdoué finlandais.

 

« Les joueurs de la LNH, que ce soient les nôtres où ceux des 30 autres équipes cherchent les meilleures conditions pour jouer. Les meilleures conditions financières, les meilleures sportives. Et c’est à moi de leur prouver qu’ils seront aussi bien traités ici que n’importe où ailleurs. Qu’ils ne manqueront de rien. Que je mettrai tout en œuvre pour maximiser les chances de succès de notre équipe. Sebastian voulait toucher le meilleur contrat possible. Lui et son agent ont pris les moyens à leur disposition. Je ne peux lui en vouloir. J’en veux à ceux qui ont cru que je le regarderais partir en gardant mes bras croisés. C’était bien mal me connaître », a poursuivi le propriétaire des Hurricanes au cours d’un long entretien sur lequel on reviendra mercredi.

 

Décalage horaire salutaire

 

Quant au principal intéressé, il sourit lorsqu’on lui souligne qu’il a fait coup double l’été dernier en obtenant, par le biais du Canadien, le contrat qu’il désirait tout en demeurant au sein d’une équipe qu’il ne voulait pas vraiment quitter.

 

« Oui j’ai passé un bel été. J’ai été en santé tout l’été, je me suis entraîné fort, je suis arrivé prêt au camp d’entraînement et je suis très excité en vue de la saison qui commence demain… non jeudi. Mais j’ai hâte », a indiqué l’attaquant de 22 ans qui a marqué 30 buts et récolté 83 points en 82 matchs disputés l’an dernier.

 

Quand on lui a fait remarquer que c’était bien plus en fonction du contrat dont il avait hérité et de la tempête que l’offre hostile a soulevée dont il était question, Aho a patiné pour tenter d’échapper à la question.

 

Ça commence à sentir le hockey à Montréal!

« Le décalage horaire m’a bien servi, car pendant que tout ça se déroulait, je dormais chez moi en Finlande. Tout ce qui comptait pour moi était que le contrat soit réglé rapidement. Je ne voulais pas être pris dans ce genre de tourbillon tout l’été. Je ne voulais surtout pas rater le début du camp comme cela a été le cas pour Patrik (Laine) et Miko (Rantanen) qui viennent de s’entendre avec les Jets de Winnipeg et l’Avalanche du Colorado. Je voulais commencer en même temps que tout le monde. Je voulais apprendre à connaître mes nouveaux coéquipiers. On a bâti quelque chose de bien ici l’an dernier en accédant aux séries, en attirant de plus en plus de monde. On veut poursuivre ce qu’on a commencé. »

 

Sebastian Aho n’a pas eu à composer avec les «encouragements» de ses compatriotes qui évoluent avec le Canadien à Montréal.

 

« J’ai joué avec Lehkonen (Artturi) chez les moins de 20 ans. Je connais un peu Armia (Joel) et j’ai rencontré Kotkaniemi (Jesperi) l’an dernier. Ils ne sont pas mes partenaires d’entraînement régulier en Finlande, mais nous venons d’un petit pays. On se connaît tout. Mais ils ne m’ont pas contacté », a indiqué Sebatian Aho.

 

Un pilier qu’il fallait conserver

 

En trois saisons dans la LNH, celui que les Hurricanes ont repêché en début de deuxième ronde en 2015 (35e sélection) a marqué 83 buts et récolté 197 points en 242 rencontres. Il a aussi maintenu un différentiel de plus 28.

 

Des statistiques qui font d’Aho un fer de lance de la formation. Un joueur que ses coéquipiers tenaient à garder à leurs côtés.

 

« Quand j’ai appris que le Canadien avait déposé l’offre en question, j’ai toujours assumé que la direction allait égaler cette offre. Mais quand j’ai eu la confirmation que nous le gardions avec nous, j’étais bien soulagé parce qu’une équipe ne peut pas perdre un gars aussi bon que Sebastian sans subir les contrecoups d’une telle perte. Il est l’un des rouages importants de notre attaque, de notre équipe, même s’il n’a que trois saisons d’expérience dans la LNH. Il fait partie des atouts qui nous permettront de prouver qu’on peut répéter les succès obtenus l’an dernier. Qu’après des saisons difficiles, nous sommes vraiment redevenus une organisation gagnante », a indiqué le nouveau capitaine Jordan Staal.

 

À l’aube de sa huitième saison en Caroline, Jordan Staal a reçu le « C » que son frère Eric a porté entre 2010 – il a succédé à l’actuel entraîneur-chef Rod Brind’Amour – et 2016 alors qu’il a été échangé des Hurricanes aux Rangers de New York, où il a rejoint le troisième membre de la famille Staal dans la LNH, le défenseur Marc Staal.

 

Selon les paramètres établis par le Canadien dans le cadre du dépôt de son offre hostile, Sebastian Aho touchera un salaire de 12 millions $ cette année, donc 11,3 millions $ en guise de prime de signature. Une prime qu’il touchera d’un seul coup.

 

Des 42,27 millions $ prévus au contrat de cinq ans, 38,62 de ces millions $ sont versés en guise de primes de signature. Ce qui veut dire que Aho les touchera même si la LNH et ses joueurs devaient s’affronter dans le cadre d’une autre dispute contractuelle qui entraînerait un arrêt du calendrier. Ce qui semble être évité. Du moins pour le moment.

 

Son salaire occupe une somme 8,454 millions $ sous le plafond salarial des Hurricanes dont la masse globale dépasse les 80 millions $, soit un peu plus de 4 millions $ que la masse dépensée pour le moment par le Canadien.