Au cours du prochain mois, le RDS.ca vous propose un tour d’horizon des 30 formations de la LNH qui auront l’obligation de soumettre une liste de protection en vue du repêchage d’expansion du Kraken de Seattle du 21 juillet prochain, et des décisions qui attendent les directeurs généraux.

Aide-mémoire : les règlements du repêchage d'expansion

La saison 2020-2021 n’a pas été un long fleuve tranquille pour l’Avalanche du Colorado, particulièrement dans les premières semaines, mais tôt ou tard, la crème remonte à la surface, et on a vu la dangereuse machine offensive de Jared Bednar à l’œuvre de plus en plus fréquemment au fur et à mesure que le calendrier de 56 matchs avançait. 

S’approchant de la mi-saison avec un bilan ordinaire de 13-8-2, l’Avalanche a enclenché en vitesse supérieure avec 26 gains et seulement cinq revers en temps réglementaire à ses 33 matchs suivants; le tout s’est conclu de spectaculaire façon, alors que sa cinquième victoire de suite pour terminer le calendrier lui a permis de chiper le trophée des Présidents aux Golden Knights de Vegas. Le format éliminatoire particulier lié au contexte de la COVID-19 a fait en sorte que ces deux mêmes équipes, probablement les deux meilleures du circuit Bettman, se sont affrontées dès le deuxième tour, et l'Avalanche l'a échappé après avoir enlevé les deux premiers duels de la série. Le temps de le dire, un club en apparence imbattable depuis une douzaine de matchs a frappé un mur et s'est retrouvé à penser en fonction de l'an prochain.

C'est bien entendu une énorme déception pour l'Avalanche d'avoir échoué à nouveau dans sa tentative de dépasser la deuxième ronde. Mais la réalité demeure qu'il n'y a pas grand-chose à changer à cet effectif. Les succès éliminatoires n'ont pas encore été au rendez-vous pour Nathan McKinnon à ses huit premières années dans la LNH, mais il faudra s'armer de patience.

Lorsque la quête de résultats immédiats et celle d’une longévité dans le temps pour un groupe de joueurs sont parfaitement alignées, on peut dire qu’un directeur général a admirablement bien rempli son mandat. Bien sûr, Joe Sakic n’aura pas complété le sien tant et aussi longtemps que la première conquête de la coupe Stanley de l’Avalanche depuis 2001 ne sera pas chose faite, mais force est d’admettre que sa feuille de route des dernières années est pratiquement intacte tant dans l’acquisition de joueurs que dans l’attribution de contrats.

COMMENT S'ANNONCE L’AVENIR DE L’AVALANCHE?

Non seulement Sakic s’est-il fait l’architecte d’une superpuissance du circuit Bettman, mais il a sous les mains les ingrédients pour que son équipe puisse naviguer malgré les difficultés que peut causer un plafond salarial qui restera immobile la saison prochaine, résultat direct du climat économique incertain causé par la pandémie.

MacKinnon et Mikko Rantanen, deux des meilleurs joueurs de la LNH, ainsi que le capitaine Gabriel Landeskog sont les trois meilleurs attaquants de l’équipe, et on ne voit pas la donne changer de sitôt. Pour un 10e choix au total, Tyson Jost met un certain temps à noircir la feuille de pointage chez les professionnels, mais Alex Newhook et lui seront des options offensives à faible coût pour la formation de Denver ces prochaines années, tout comme Martin Kaut, qui n’a plus rien à prouver dans la LAH.

À la ligne bleue, le portrait est tout aussi ensoleillé. D’affirmer que Cale Makar s’est déjà immiscé parmi les cinq ou dix meilleurs défenseurs au monde serait une opinion jugée conservatrice, tandis que Bowen Byram arrive à 19 ans dans le circuit en ayant une réelle chance d’être aussi bon que son coéquipier compte tenu de ce qu’il a accompli dans les rangs juniors et avec Équipe Canada junior.

Que ce soit à court ou moyen terme, l’objectif au Colorado sera de miser éventuellement sur un top-4 formé des deux jeunes prodiges, de Samuel Girard (oh, tiens, un candidat tout ce qu’il y a de plus légitime à l’obtention du trophée Norris cette année!) et de Devon Toews, une autre superbe prise de Sakic. Assez épeurant comme perspective pour tous leurs rivaux de l’Ouest!

DONSKOI DISPONIBLE POUR LE KRAKEN?

Les deux vedettes offensives de l’Avalanche sont sous contrat à moyen ou long terme – deux autres années dans le cas de MacKinnon, quatre autres dans le cas de Rantanen – tandis que Landeskog n’a pas encore paraphé de prolongation de contrat avec l’Avalanche. Il n’y a absolument aucune raison de croire que le capitaine ne sera pas de retour pour plusieurs saisons, mais la dynamique relative à son prochain pacte demeure néanmoins intéressante, puisque s’il n’est pas sous contrat avant le repêchage d’expansion, l’Avalanche n’aurait pas à l’inclure à sa liste de protection. Rendu à ce stade hypothétique, le Colorado aurait-il la certitude que Seattle n’a aucune chance de convaincre Landeskog de se joindre à l’équipe? Il y a fort à parier que oui...

Pour les besoins de l’exercice, supposons toutefois que Landeskog apposera sa signature au bas d’une nouvelle entente avant le 17 juillet et qu'ill deviendra  impératif pour Sakic de l’inclure à sa liste de protection.

Nazem Kadri a très bien rempli le rôle qu’on lui a confié depuis son arrivée de Toronto, avant la saison 2019-2020. Un deuxième centre capable de jouer de façon responsable et robuste, qui est aussi un parfait complément comme cinquième pièce de la première vague d’avantage numérique de l’Avalanche, Kadri est le genre de joueur dont Bednar refuserait de se priver. Son dynamisme et sa robustesse ont cruellement manqué à l'équipe durant la suspension de huit matchs qu'il a été servie durant les séries face aux Blues et aux Golden Knights.

Le cas de Joonas Donskoi est assez fascinant, car il semble s’être trouvé à 29 ans une dimension offensive différente de celle qu’il a procurée aux Sharks de San Jose pendant quatre saisons. Donskoi a tourné autour d’une production d’un but à tous les deux matchs en 2020-2021, mais son pourcentage d’efficacité de près de 25 % était plus de deux fois plus élevé que celui compilé pour l’ensemble de sa carrière. 

L’âge et le salaire de Donskoi – il empochera 3,9 M$ en 2021-2022, dernière année de son présent contrat – pourraient faire de Valeri Nichushkin et Andre Burakovsky des options plus attrayantes aux yeux du DG de l’Avalanche, même si dans un monde idéal, il voudrait probablement conserver tout ce beau monde. Burakovsky s'est d'ailleurs développé de superbe façon depuis qu'il s'est amené de Washington. À l'été 2019, Sakic l'a identifié comme un joueur dont le potentiel n'était pas complètement exploité à D.C. et les résultats compilés par l'ailier suédois depuis parlent d'eux-mêmes.

JOHNSON ET GRAVES À SURVEILLER EN DÉFENSE

Un des leaders incontestés au sein du vestiaire de l’Avalanche, Erik Johnson en est un autre dont la situation sera suivie de près en vue du repêchage d’expansion. Blessé la quasi-totalité de la saison, « EJ » a plus d’usure à ses pneus que la plupart des arrières de 33 ans. Comme son contrat est assorti d’une clause de non-échange, on lui demandera gentiment de bien vouloir s’en départir, de manière à ce que l’équipe n’ait pas l’obligation de l’inclure à sa liste. Reconnu pour être un joueur d’équipe comme il s’en fait peu, on peut croire que Johnson acquiescera à la demande du grand patron. Difficile d’ailleurs de s’imaginer que le Kraken se tournerait vers un joueur au bilan de santé si chargé même s’il lui était disponible.

Ryan Graves en a étonné plusieurs en 2019-2020 lorsqu’il a amassé 26 points en 69 matchs, et surtout, maintenu le meilleur différentiel de la LNH, à plus-40. Son rendement s’est en quelque sorte « rééquilibré » cette année, de sorte que son salaire de 3,166 M$ ne fait plus nécessairement de lui l’aubaine du siècle qu’on croyait qu’il pouvait représenter. Pour l’instant, aucune rumeur n’a circulé sur une quelconque intention de l’Avalanche de convaincre le Kraken de passer outre l’arrière de 25 ans. Aucun DG ne souhaite voir quitter un jeune défenseur robuste et capable de remplir d’importantes missions défensives, mais puisqu’il pourrait être coincé par le plafond salarial, il ne serait pas non plus insensé que Sakic avale la pilule et laisse filer Graves vers Seattle pour la flexibilité financière qu’il en retirerait en revanche.

Dans les buts, il n'y a pas lieu de se questioner de midi à quatorze heures. Philipp Grubauer vient de connaître à 29 ans sa meilleure saison dans la LNH, et il en a retiré une place parmi les trois finalistes à l'obtention du trophée Vézina. L'Avalanche devra débourser une jolie somme pour conserver les services de celui qui, à l'aube d'être joueur autonome sans compensation, n'aurait pas pu choisir meilleur moment pour amener ses performances à l'échelon supérieur.

Dire qu'on se demandait avant la saison si Pavel Francouz n'allait pas gruger de plus en plus dans la charge de travail de Grubauer. Passé sous le bistouri tôt dans l'année, Francouz n'est finalement jamais revenu au jeu, et ce sont Jonas Johansson et Devan Dubnyk qui ont épaulé le gardien partant de l'Avalanche dans le dernier droit. Francouz a récémment célébré son 31e anniveraire, mais puisqu'il est arrivé à Denver il y a deux ans et qu'il n'a pris part à aucun match en 2020-2021, il est exempté du repêchage d'expansion avec ses deux années chez les professionnels en Amérique du Nord. 

Devan Dubnyk et Jonas Johansson ayant le statut de joueurs autonomes sans compensation, Hunter Miska sera le gardien qui permettra à l'Avalanche de respecter le critère du repêchage d'expansion. Le portier de 25 est le seul de l'équipe à être sous contrat en vue de la saison 2021-2022.

Prédictions du RDS.ca

Des choix déchirants attendent l’Avalanche tant à l’attaque qu’à la défense. La carte cachée, tel que mentionné plus haut, est la situation relative au potentiel statut de joueur autonome de Gabriel Landeskog.

Attaquants (7)

Nathan MacKinnon
Mikko Rantanen
Gabriel Landeskog (Joueur autonome sans compensation)
Nazem Kadri
Tyson Jost
Valeri Nichushkin
Andre Burakovsky

Défenseurs (3)

Cale Makar
Samuel Girard
Devon Toews

Gardien (1)

Philipp Grubauer (Joueur autonome sans compensation)

Principaux éléments non-protégés

Joonas Donskoi (A)
J.T. Compher (A)
Brandon Saad (A / Joueur autonome sans compensation)
Ryan Graves (D)
Erik Johnson (D / Clause de non-mouvement)
Hunter Miska (G)
Devan Dubnyk (G / Joueur autonome sans compensation)
Jonas Johansson (G / Joueur autonome sans compensation)

Le portrait des équipes de la LNH

Ducks Anaheim Coyotes Arizona Bruins Boston
Sabres Buffalo Flames Calgary Hurricanes Caroline
Blackhawks Chicago Avalanche Colorado Blue Jackets Columbus
Stars Dallas Red Wings Detroit Oilers Edmonton
Panthers Floride Kings Los Angeles Wild Minnesota
Predators Nashville Devils New Jersey Islanders New York
Rangers New York Sénateurs Ottawa Flyers Philadelphie 
Penguins Pittsburgh Sharks San Jose  Blues St. Louis
Lightning Tampa Bay Maple Leafs Toronto Canucks Vancouver 
Capitals Washington  Jets Winnipeg Canadien Montréal