Qu’est-ce qui a changé dans le jeu d’Alexander Ovechkin?
Coupe Stanley mercredi, 6 juin 2018. 10:14 dimanche, 1 déc. 2024. 21:09Les Capitals ne sont qu’à une seule petite victoire de soulever la coupe Stanley et quand il est question de Washington, le premier nom qui nous vient en tête est inévitablement celui d’Alexander Ovechkin.
Le capitaine des Caps fait la pluie et le beau temps dans la capitale américaine depuis maintenant 13 saisons et il est loin d’être étranger aux plus récents succès de son club avec sa récolte de 14 buts depuis le début de la danse printanière.
Longtemps, les détracteurs d’Ovechkin revendiquaient que l’attaquant russe n’était pas en mesure d’élever son jeu d’un cran en temps opportun pour guider son équipe vers les grands honneurs, ce qui était vrai tant au niveau international que dans la LNH. Bien que la finale de la Coupe Stanley n’ait pas encore connu son terme, il faut avouer qu’Ovechkin nous offre présentement des performances inspirées et qu’il s’est avéré déterminant.
Ovechkin est le visage des Capitals et il est donc parfaitement normal que les formations adverses établissent un plan de match précis pour le contrer en séries éliminatoires. Cette couverture défensive accrue a bien souvent compliqué la tâche d’Ovechkin par le passé, lui qui n’arrivait plus à enfiler les buts au même rythme qu’en saison régulière.
Cette année, l’histoire est différente. Pour un même temps d’utilisation, l’ailier russe inscrit exactement le même nombre de buts en saison qu’en séries. Ce fait d’armes est d’autant plus impressionnant considérant que les 49 buts marqués par le numéro 8 lors de la saison régulière lui ont permis de remporter le championnat des marqueurs. Qu’Ovechkin ait été en mesure de maintenir cette cadence infernale en séries est tout simplement hallucinant.
Sachant qu’une partie du plan de match de ses adversaires lui est spécifiquement dédiée et que les clubs rencontrés en séries sont plus coriaces, comment Ovechkin arrrive-t-il à enfiler l’aiguille au même rythme que lors du calendrier régulier?
La réponse est simple. Il se poste constamment dans l’enclave, ce qui lui permet de décocher davantage de tirs dangereux qu’à son habitude. Cette réalité est d’ailleurs confirmée par les statistiques.
Pour un même temps d’utilisation, le nombre de tirs cadrés par Ovechkin depuis l’enclave est en hausse de 4 % en séries. Pour ce qui est des lancers cadrés depuis le bas de l’enclave, cette hausse est d’autant plus impressionnante étant de 44 %. Parallèlement, seul Oshie a capté plus de passes dans l’enclave qu’Ovechkin chez les Capitals en séries éliminatoires. De même, seul Kuznetsov a récupéré davantage de retours de lancers que son capitaine dans les mêmes circonstances.
Ce sont deux indices indéniables voulant qu’Ovechkin n’hésite jamais à se positionner dans la zone payante, ce qui rapporte présentement des dividendes.
C’est en augmentant son volume de tirs décochés depuis la zone dangereuse qu’Ovechkin est parvenu à faire la différence pour les Capitals depuis le début des séries.
Il est de connaissance notoire qu’Ovechkin possède l’un des meilleurs tirs de la LNH. C’est avec cette arme qu’il terrorise les cerbères depuis son arrivée dans le circuit Bettman, se révélant peut-être même le meilleur franc-tireur de son époque. S’il faut qu’Ovechkin s’exécute avec un angle de tir optimal alors que le gardien a un temps de réaction minimal, comme c’est le cas lorsque le tir provient de l’enclave, tout est mis en place pour que le Russe fasse des ravages.
Le plus impressionnant demeure le fait qu’il soit capable de générer un volume de tirs menaçants aussi imposant pendant que ses adversaires font tout pour le contrer. Autrement dit, Ovechkin se moque des efforts déployés par ses opposants à son endroit, faisant preuve d’une grande créativité pour faire dérailler leur plan de match.
Le meilleur exemple à cet égard est que lors du premier duel de la finale, les Golden Knights l’ont complètement muselé, le limitant à un tir cadré depuis l’enclave. Puis, lors des trois parties suivantes, il a effectué cette action à 12 reprises au total.
C’est son habileté à s’adapter au plan de match de ses adversaires qui est la clé des récents succès d’Ovechkin. C’est un bon indice démontrant que son jeu a gagné en maturité. C’était peut-être l’ingrédient manquant à Ovechkin pour mener son équipe aux grands honneurs.
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