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RALEIGH - Après avoir disputé tous les matchs préparatoires des Hurricanes et avoir connu du succès aux côtés des meilleurs attaquants du club, Julien Gauthier croyait bien s’être enfin fait une place dans le vestiaire du grand club.

 

La déception a donc été vive lorsque l’état-major lui a dit qu’il devait retourner dans la Ligue américaine et parcourir les quelque 200 kilomètres séparant Raleigh et Charlotte où les Checkers évoluent. Deux cents kilomètres ce n’est rien en distance. Mais c’est un monde de différence entre le hockey de la LNH qui l’attend à Raleigh et le hockey de la Ligue américaine qu’il retrouve à Charlotte.

 

« La nouvelle m’a fait mal. J’étais très déçu. Et je crois que c’est très normal. J’ai vraiment connu un bon camp. Ça allait plus que bien lors des matchs que j’ai joués. Je créais de l’attaque, j’étais responsable sans la rondelle, je faisais ce qu’on me demandait et je sentais que j’étais vraiment sur le bord de la Ligue nationale », a défilé l’ailier droit québécois joint par RDS en après-midi mercredi.

 

Aussi vive a-t-elle été, la déception a vite été évacuée par le jeune homme âgé de 21 ans que les Hurricanes ont repêché en première ronde (21e sélection) en 2016.

 

« Il n’est pas question de me décourager ou de m’apitoyer sur mon sort. Je viens de sortir de la patinoire après mon premier entraînement et je vais me donner à fond ici à Charlotte. On a perdu beaucoup de gars au cours de l’été et je croyais que le club aurait des ennuis. Mais on a fait de bonnes acquisitions et je rejoins un bon groupe avec qui je compte avoir du succès. Je vise la LNH et je sais que je vais l’atteindre à un moment ou un autre », a poursuivi l’ancien des Foreurs de Val-d’Or qui a complété sa carrière dans la LHJMQ avec les Sea Dogs de Saint John.

 

Après deux saisons avec le club-école, saisons au cours desquelles il a marqué 43 buts, dont 27 l’an dernier, Julien Gauthier amorcera sa troisième compagne avec les Checkers, samedi, à Hartford où, ironiquement, les Hurricanes évoluaient avant de migrer vers la Caroline et de changer de nom : passant des Whalers aux Hurricanes.

 

Les Canes n’ont gardé que 20 joueurs

 

« Julien a toutes les raisons au monde de garder la pédale au plancher et de croire que plus tôt que plus tard, il viendra nous rejoindre », a convenu l’entraîneur-chef Rod Brind’Amour. Car non seulement a-t-il connu un très bon camp, mais il a été victime des contraintes contractuelles qui nous forcent la main en début de saison. »

 

Les Hurricanes doivent se contenter de 20 joueurs seulement au sein de leur formation afin de respecter le plafond salarial. Brind’Amour ne peut donc se permettre de mettre de côté un joueur qui connaîtrait des difficultés pour le remplacer par un autre. Pour faire appel à un brin de relève, les Canes n’ont d’autres choix que d’attendre qu’une blessure leur donne un peu de marge de manœuvre sous le plafond.

 

Car en plus de verser les salaires des joueurs actifs, les Hurricanes « gaspillent » 8,583 millions $ en rachats de contrats – Patrick Marleau : 6,250 millions $ et Alexander Semin : 2,333 millions $ –, mais ils doivent aussi éponger 683 333 $ du salaire que les Blues de St Louis versent à Justin Faulk cette année.

 

C’est donc plus de 7 millions $ dépensés sans rien obtenir en retour.

 

Et ce n’est pas tout : les Canes ont pu écarter le salaire (2,3 millions $) de Trevor Van Riemsdyk puisqu’il occupe présentement la liste des joueurs blessés. Mais ils auront de sérieux maux de tête lorsqu’il sera en mesure de reprendre sa place. À moins bien sûr qu’on prolonge son séjour sur la liste des blessés en ralentissant son processus de guérison.

 

« C’est toujours difficile de dire à jeune qu’il doit retourner dans les mineurs, mais c’est plus difficile encore dans la situation de Julien qui n’a rien à voir avec les questions de gestion et qui est certainement le joueur de notre organisation qui a connu la plus belle progression entre l’an dernier et cette année. Il doit continuer à travailler. Il doit devenir encore meilleur dans les phases défensives du jeu, mais je vous assure qu’il est vraiment près de la LNH », a conclu Brind’Amour.