Guillaume Latendresse : retour à la case départ
LNH dimanche, 29 sept. 2013. 09:26 vendredi, 15 nov. 2024. 04:24Largué précipitamment par les Coyotes de Phoenix qui l’avaient invité à prendre part à leur camp d’entraînement, Guillaume Latendresse est de retour à la case départ. À quelques heures de l’ouverture de la saison 2013-2014 dans la LNH, le Québécois qui a amorcé sa carrière à Montréal en 2006 attend la suite des choses.
Une suite qui semble bien incertaine.
Rentré du désert de l’Arizona dimanche dernier, Latendresse tente toujours de comprendre pourquoi les Coyotes, en dépit d’une récolte de quatre points en deux matchs préparatoires, ont décidé de le renvoyer à la maison. Surtout que ce renvoi lui a été confirmé une journée avant la date limite convenue par les Coyotes et son agent Pat Brisson pour mettre un terme à l’essai ou lui offrir un contrat.
Ce renvoi précipité a privé Latendresse de la possibilité de prendre part à un troisième match préparatoire. Une rencontre qui aurait pu servir de tremplin au gros ailier gauche de 26 ans puisqu’il s’entraînait alors au sein d’un trio piloté par Antoine Vermette et complété par le capitaine des Coyotes Shane Doan.
«C’est sur que j’ai été surpris de voir Guillaume partir aussi vite. Mais je n’ai pas beaucoup eu la chance de lui parler car avant de se retrouver samedi dernier nous étions dans deux groupes d’entraînement différents. Comme toi, je suis au courant de sa récolte de points, mais je n’en sais pas plus sur les détails des matchs et sur l’entraînement», a commenté Vermette que j’ai joint à Phoenix plus tôt cette semaine.
Plusieurs appels logés au directeur général des Coyotes, Don Maloney, sont demeurés sans réponse. Après avoir insisté pour en savoir davantage sur les motifs l’ayant conduit à couper l’aventure de Latendresse avec son équipe – les Coyotes ont réservé le même sort à Gilbert Brule le surlendemain – Maloney a finalement indiqué, par le biais de son directeur des communications, qu’il ne voulait pas commenter le dossier d’un joueur qui ne faisait pas partie de son équipe.
Latendresse discret
Dans les heures qui ont suivi sa «libération» des Coyotes, Guillaume Latendresse s’est refusé à tout commentaire. De fait, il est demeuré très discret tout au long de la dernière semaine.
Par personne interposée, Latendresse a toutefois convenu qu’il était déçu que l’expérience n’ait pas été concluante. Il a toutefois ajouté être content d’avoir pu offrir son plein rendement sur la patinoire autant à l’entraînement que lors des deux matchs disputés comme en témoigne sa récolte de quatre points.
«Il est clair que Guillaume n’était pas dans les plans des Coyotes», a pour sa part indiqué l’agent Pat Brisson qui avait obtenu l’essai professionnel pour son client.
«Guillaume s’est présenté en forme et il a bien fait. Mais son historique avec les blessures inquiète bien des équipes. Je vais parler avec Guillaume au cours des prochains jours. Il y a beaucoup d’action autour de la Ligue en ce moment. Son mandat est très clair : il doit continuer à s’entraîner très fort afin d’être prêt à sauter dans l’action si une équipe lui fait signe», a conclu Brisson avec qui j’ai parlé samedi.
Après une expérience qui s’est bien mal terminée avec les Sénateurs d’Ottawa le printemps dernier – confiné au repos plusieurs fois au cours des dernières années en raison des contrecoups de commotions cérébrales, il a refusé l’invitation à se battre avec Ryan White. Une décision qui l’a chassé de la formation – Guillaume Latendresse n’a plus vraiment le contrôle de son avenir dans la LNH. Du moins pour l’instant.
Car d’ici la dépôt des alignements finaux des 30 équipes de la LNH – 17 h, heure de l’Est, lundi – plusieurs équipes devront retrancher ou ajouter des joueurs pour respecter la limite des 21 patineurs et deux gardiens sous contrat avec le grand club, mais aussi, mais surtout, le plafond salarial de 64,3 millions $.
Parce que des équipes de fond de classement comme les Flames de Calgary ou les Panthers de la Floride attendent de voir si ce défilé de joueurs soumis au ballottage leur permettra de renflouer leurs formations, elles n’ont aucun intérêt d’offrir un contrat rapidement à un joueur comme Latendresse. Si le ballottage est moins généreux qu’elles l’espèrent ou qu’en raison des contraintes budgétaires elles ne peuvent s’offrir l’un ou l’autre des ces joueurs disponibles, ces équipes pourraient alors courtiser les candidats sans contrat comme Latendresse, Simon Gagné et José Théodore, pour n’en nommer que trois.
Confrontés à des lacunes au sein de leur attaque en raison de blessures ou du développement tardif de certains de leurs prospects, d’autres clubs pourraient compléter des transactions au cours des prochaines heures afin de pallier ces manques à gagner.
D’une façon ou d’une autre, l’effervescence des prochaines heures autour de la LNH pourrait permettre à Latendresse et aux autres joueurs toujours sans contrat autour de la LNH d’obtenir l’invitation qu’ils attendent avec un brin ou deux d’impatience.
Sans oublier que les blessures qui frapperont dès les premiers matchs de la saison régulière entraîneront d’autres chambardements qui pourraient leur être salutaires.
Carrière au neutre
Pour toutes ces raisons, il serait prématuré de conclure que la carrière de Guillaume Latendresse dans la LNH soit compromise. Elle est certainement au neutre pour le moment. Elle est certainement moins prometteuse qu’elle ne l’était lorsque le Québécois sélectionné en 2e ronde par le Tricolore – 45e sélection en 2005 – s’est fait une place au sein du vestiaire du Canadien alors que les partisans scandaient des «Gui ! Gui ! Gui !» dans les gradins du Centre Bell. Mais elle n’est pas terminée.
Du moins pas encore.
Sans oublier que Latendresse pourrait aussi se tourner vers l’Europe où un joueur avec sa touche pour marquer des buts pourrait facilement trouver preneur.
Il n’est toutefois pas acquis que Latendresse accepterait de s’exiler outre Atlantique pour poursuivre sa carrière tout en laissant derrière lui sa compagne et sa fille. Une expérience souvent plus difficile à vivre que les hockeyeurs ne l’imaginent de prime abord. La décision du vétéran Éric Bélanger de rentrer au bercail, la semaine dernière, après n’avoir disputé que sept matchs avec l’Automobiliste d’Ekaterinbourg dans la KHL l’a d’ailleurs démontré.
Guillaume Latendresse a amorcé sa carrière avec le Canadien en 2006. En 232 matchs avec le Tricolore, il a marqué 48 buts et récolté 85 points.
Il a ensuite défendu les couleurs du Wild du Minnesota et des Sénateurs d’Ottawa l’an dernier.
En 341 matchs en carrière, il revendique 87 buts et 147 points.
S’il a disputé 80 matchs lors de sa saison recrue, Latendresse n’a jamais connu une saison complète.
Les blessures l’ont ensuite limité à des saisons de 73 et 56 matchs à Montréal. Après une saison de 78 rencontres avec le Canadien et le Wild du Minnesota en 2009-2010, Latendresse a été frappé lourdement par les blessures. Il n’a disputé que 11 et 16 rencontres avec le Wild en 2010-2011 et 2011-2012 et moins de la moitié des rencontres des Sénateurs (27 matchs) l’an dernier à Ottawa dans le cadre de la saison écourtée.