BOSTON - L'attaquant blessé des Bruins Gregory Campbell a sautillé jusqu'au podium, personnifiant parfaitement le slogan «Boston Strong».

Campbell est devenu un symbole dans le hockey depuis qu'il s'est fracturé une jambe en bloquant un tir alors qu'il évoluait en infériorité numérique lors de la finale de l'Association Est contre les Penguins de Pittsburgh _ et en complétant sa présence sur la patinoire malgré cela. Si Campbell minimise l'impact du geste qu'il a posé, l'entraîneur-chef Claude Julien a déclaré qu'il personnifiait l'âme des Bruins.

Campbell, qui se déplace en béquilles depuis qu'il a été opéré le 10 juin afin de réparer sa fracture au péroné droit, a minimisé tout cela lorsqu'il a rencontré les médias mardi au TD Garden. Interrogé à propos du légendaire Bobby Baun, il a indiqué qu'il n'y avait rien de comparable.

«Je ne me classe pas dans cette catégorie», a confié Campbell.

Baun, qui jouait pour les Maple Leafs de Toronto, a marqué le but vainqueur en temps supplémentaire lors du match no 6 de la série finale de la Coupe Stanley de 1964 contre les Red Wings de Detroit en dépit d'une facture à un pied qu'il a subie en milieu de troisième période, après avoir été atteint par un lancer de Gordie Howe.

«Je respecte totalement ce qu'il a fait», a dit Campbell. «Et ce que j'ai fait ne s'approche même pas de ça. Mais ça démontre à quel point il faut être endurci pour jouer dans cette ligue. Il y a 700, 800 joueurs qui sont aussi endurcis que moi et qui composent avec de petites blessures au quotidien.»

Julien a répété que Campbell personnifiait l'âme des Bruins: une équipe de cols bleus qui apprécie autant le talent des joueurs étoiles que l'intensité et la détermination des joueurs de soutien.

«C'est comme ça que l'équipe a été bâtie», a-t-il rappelé.

En tout respect, Campbell a refusé qu'on parle de lui en particulier.

«Encore une fois, je ne veux pas attirer l'attention sur moi en disant que je personnifie l'âme des Bruins. Cette organisation, l'une des six premières, a une longue histoire», a commenté l'Ontarien de 29 ans originaire de London. «Ça représente cette ville, une ville de cols bleus qui travaillent fort et qui sont d'honnêtes gens.

«En conséquence, lorsque j'ai été échangé aux Bruins, je me suis dit que c'était l'union parfaite entre mon jeu et la façon dont cette équipe incarne le coeur et l'âme de ce qu'un joueur de hockey doit être. J'étais fier de me joindre à cette équipe et de donner tout ce que j'avais chaque soir pour ce club.

«Il y a 18 autres gars dans ce vestiaire qui feraient la même chose, et c'est ce qui nous permet de connaître du succès, et qui fait qu'on est une équipe difficile à affronter. Je préfèrerais être reconnu pour mon jeu plutôt que pour ma blessure.»

Campbell, qui pivotait le quatrième trio des Bruins entre Daniel Paille et Shawn Thornton, a indiqué qu'il savait que quelque chose clochait lorsqu'il a finalement pu se relever après avoir bloqué le tir.

«Je n'ai pas de vision infrarouge et donc j'ignorais à ce moment-là si quelque chose était brisé», a-t-il expliqué.

«Ça faisait un peu mal. C'était enflé, a-t-il précisé. Mais l'adrénaline était dans le tapis à ce moment-là. Tu es coincé sur la patinoire en compagnie de quelques-uns des meilleurs joueurs de hockey au monde. Tu n'as vraiment pas le temps de penser à quelque chose, à part aider l'équipe et écouler cette pénalité.»

L'éthique de travail des Bruins est très en vue dans cette série finale de la Coupe Stanley. Ils mènent la série contre les Blackhawks de Chicago 2-1, et disputeront le quatrième chapitre de ce duel épique mercredi soir au TD Garden.