Repêchage 2013 : l'Avalanche aux anges ; le CH comme terre d'accueil
LNH vendredi, 17 juil. 2020. 08:00 vendredi, 22 nov. 2024. 16:24Privé du traditionnel repêchage de la LNH en juin, le RDS.ca vous présente une analyse des séances de sélection de 2010 à 2016, maintenant qu’il est possible d’avoir une meilleure idée de la contribution de certains joueurs. Place au repêchage de 2013.
Repêchage en rétrospective : 2010
La cuvée 2013 au moment du repêchage était identifiée comme celle des Mooseheads de Halifax, alors que les deux coéquipiers Nathan MacKinnon et Jonathan Drouin devaient animer le spectacle, et celle du défenseur Seth Jones.
Pour le cas des Mooseheads, nul besoin d’une longue présentation pour savoir laquelle des deux étoiles brille le plus dans le circuit Bettman.
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Bien que Jones ait joué au hockey mineur à Denver, l’Avalanche du Colorado est très certainement ravie de son tout premier choix, MacKinnon. Ce dernier fait honneur à son rang avec la meilleure récolte de la cohorte jusqu’à présent avec 495 points en 525 matchs. Tout de même une priorité de 84 points sur son plus proche poursuivant Sean Monahan.
Sans être décevant, le début de carrière de MacKinnon n’est pas à tout casser non plus. Lors des premières saisons, il cumule respectivement 63, 38, et 52 points.
L’Avalanche peut toutefois remercier sa bonne étoile une fois de plus, car c’est ici qu’elle réalise sans doute l’un des plus beaux vols du repêchage, alors qu’à l’été 2016, après sa troisième saison dans la Ligue, l’organisation s’entend avec MacKinnon sur un pacte de sept ans et 44,1 millions $. Avec un léger calcul, on arrive à un salaire annuel de 6,3 millions $.
L’ancien des Mooseheads enchaîne avec une campagne de 53 points et le déclic se produit. Il endosse son rôle de super-vedette dans la LNH avec une première saison de 97 points. Il a enchaîné avec une récolte de 99 points en 2018-2019 et, à l’arrêt des activités de la LNH en mars, il avait enregistré 93 points en 69 rencontres. Encore sous un tel contrat pour trois autres saisons, c’est une aubaine que le directeur général Joe Sakic est bien heureux de compter parmi ses effectifs.
Nouveaux départs pour Drouin et Domi
Qu’est-ce qui arrive pendant ce temps à son ancien coéquipier dans la LHJMQ? Drouin laisse très certainement une bonne impression à l’équipe qui l’a sélectionné deux rangs après MacKinnon, le Lightning de Tampa Bay. En 70 matchs à ses premiers pas dans la grande ligue, le Québécois obtient 32 points.
Arrive ensuite la mésentente avec l’organisation qui le limitera à 21 parties dans la LNH en 2015-2016. Après une autre campagne à Tampa, Drouin doit faire ses valises pour le Québec, mais pas en raison d’un autre conflit, mais parce qu’il a été échangé aux Canadiens de Montréal en retour du défenseur Mikhail Sergachev.
Depuis qu’il porte l’uniforme Bleu-Blanc-Rouge, Drouin a amassé 114 points en 185 rencontres. Si on remonte à 2013, il vient au neuvième rang de sa cuvée pour les points tout en étant celui qui a disputé le moins de matchs dans ce groupe avec 349. Le seul autre joueur dans ce top-9 à ne pas avoir pris part à au moins 400 matchs dans la Ligue nationale se révèle être l’un de ses coéquipiers chez le Canadien, Max Domi.
La sélection au 12e échelon par les Coyotes de l’Arizona ne semblait demander qu’un nouveau départ pour sa carrière et Marc Bergevin lui a donné à l’été 2018. Après trois saisons dans le désert, Domi semble trouver un oasis à Montréal. Il fait bien rapidement oublier Alex Galchenyuk alors qu’il remplit non seulement un rôle au centre d’un trio et il fait grimper sa récolte de points de 45 à 72 en une seule campagne.
Le ciel est bleu et les oiseaux chantent pour Domi, mais un nuage assombrit ce beau portrait. Effacé en plusieurs occasions au cours de la dernière saison, l’attaquant se voit revenir à sa traversée du désert avec 44 points en 71 matchs avant que la LNH ne cesse ses activités de la saison régulière. Il reste simplement à se demander quelle est la véritable version de Max Domi et c’est lui qui détient la clé de la réponse.
Cette présence dans les hauts rangs relègue temporairement au coin d’un esprit le propre choix du Canadien en cette première ronde, Michael McCarron qui, avec 69 rencontres, se retrouve désormais dans l’organisation des Predators de Nashville.
Le Tricolore n’est pas la seule formation du circuit Bettman à avoir hérité de deux joueurs de cette cuvée qui trônent dans le top-10 pour ce qui est des points.
Les Blue Jackets de Columbus ont obtenu ce qu’ils désiraient lorsqu’ils ont échangé Ryan Johansen aux Predators pour recevoir celui qui a finalement dû patienter jusqu'au quatrième rang pour sa sélection, le défenseur Seth Jones. Ce dernier se révèle un ajout notable pour cette défense qui comprend aussi une carte prometteuse en la défense avec Zach Werenski.
L’autre joueur qui complète le top-10 est Alexander Wennberg qui a été sélectionné au 14e rang. Oliver Bjorkstrand fait aussi sourire les dirigeants des Jackets alors qu’il a transformé un choix de 3e tour tardif en 133 points en 246 matchs.
Du flair pour les Penguins et Mantha
Dans les meilleurs marqueurs du repêchage de 2013, la place de Wennberg ne tient qu’à un fil, car à un point derrière lui, on retrouve la trouvaille en troisième ronde des Penguins de Pittsburgh, Jake Guentzel. Pour celui qui a entendu son nom résonner dans l’amphithéâtre au 77e rang, il y fait rapidement honneur avec déjà 200 points à son compteur qui n’affiche pourtant que 243 rencontres.
Si sa contribution en saison régulière se réalise à un excellent rythme, celle en séries éliminatoires est tout simplement ahurissante. Lors de sa première présence au bal printanier, Guentzel amasse 21 points en 25 matchs. Il imite son total de points lors des séries suivantes, mais il réalise le tout en seulement 12 matchs!
Les Québécois ne font pas mauvaise figure non plus dans ce repêchage. Sélectionné au 20e rang par les Red Wings de Detroit, l’ancien des Foreurs de Val-d’Or, Anthony Mantha se développe de plus en comme un bon franc-tireur dans la LNH avec 84 buts contre 89 mentions d’aide. Avec l’ajout en deuxième ronde de Tyler Bertuzzi. les Wings peuvent miser sur ces deux jeunes pour leur noyau futur.
Si au 11e rang Samuel Morin a été restreint jusqu’à maintenant à neuf matchs avec les Flyers de Philadelphie, et Emile Poirier à huit rencontres avec les Flames de Calgary, Anthony Duclair peut lui aussi remercier un changement d’air pour la relance de sa jeune carrière.
Ancien coéquipier de Domi avec les Coyotes, Duclair parvient à se démarquer à sa première saison complète dans la LNH avec 44 points. Il passera éventuellement aux Blackhawks de Chicago où s’amorce la descente. Pendant la première portion de la saison 2018-2019 avec les Blue Jackets, Duclair est incapable de se signaler, mais lorsqu’il arrive avec les Sénateurs d’Ottawa, la situation change. Pour seulement la deuxième fois de sa carrière, Duclair a franchi le cap des 20 buts. Le tout tombe à point alors qu’il est à la recherche d’une nouvelle entente.
Choisi au 80e rang par les Rangers de New York, Duclair n’est pas le seul choix de troisième ronde des Blue Shirts a avoir su s’établir dans la Ligue nationale, alors que cinq rangs auparavant, Pavel Buchnevich enfilait l’uniforme new-yorkais.
Dans les choix un peu plus tardif qui ont su se frayer un chemin dans une formation, on note notamment Andrew Copp (104e - Jets), Miles Wood (100e - Devils), Will Butcher (123e - Avalanche) et Andreas Johnsson (202 - Maple Leafs).
Les gardiens du repêchage 2013 commencent pour certains à s’offrir une comme une belle option dans le demi-cercle de leur équipe respective. C’est notamment le cas du 99e choix de l’encan, Juuse Saros, qui ajoute les matchs à son actif en reléguant un peu plus Pekka Rinne dans un rôle d’adjoint.
Avec 119 matchs, Saros devance largement son plus proche camarade de classe masqué qui est Tristan Jarry chez les Penguins. La sélection de deuxième tour s’est tout de même offert une première participation au Match des étoiles l’hiver dernier.
Les plus méritants et ceux qui échouent
Preuve sans nul doute qu’on avance dans le temps, pour le moment, et la première fois dans les trois précédents repêchage analysés, moins de 50 % des joueurs sélectionnés en 2013 jouent dans la LNH (48,3 %).
Outre les Blue Jackets qui ont déjà été nommés un peu plus haut, les Sabres de Buffalo ont tout de même obtenu une bonne pêche. Avec 11 lignes à l’eau, ils ont vu sept joueurs embarquer dans la barque pour au moins un match. Les meilleures prises sont sans contredit Rasmus Ristolainen (493 matchs), Nikita Zadorov (356 matchs) et JT Compher (223 matchs).
La fin de semaine a été bien plus pénible chez les Sharks de San Jose qui avec sept choix ont seulement vu Mirco Mueller chausser les patins dans la grande ligue. Jones et Saros ont quant à eux sauvé la mise pour les Predators puisqu’ils sont deux des trois joueurs de cette cuvée sur les 10 repêchés à avoir joué dans la LNH. L’autre étant l’attaquant Saku Maenalanen pour 34 parties.
Chez le Tricolore, l’équipe de dépistage obtient une note de 4/7 grâce à Artturi Lehkonen, Sven Andrighetto, Jacob De La Rose et Michael McCarron. Zachary Fucale, Martin Reway et Connor Crisp ont été les autres choix aux côtés desquels figurent une case vide. La situation ne sera guère plus rose pour le Canadien lors du repêchage suivant.