Repêchage 2014 : espoir à Edmonton, alors que Montréal vit un cauchemar
LNH vendredi, 24 juil. 2020. 11:00 vendredi, 24 juil. 2020. 11:23Privé du traditionnel repêchage de la LNH en juin, le RDS.ca vous présente une analyse des séances de sélection de 2010 à 2016, maintenant qu’il est possible d’avoir une meilleure idée de la contribution de certains joueurs. Place au repêchage de 2014.
Repêchage en rétrospective : 2010
Les Oilers d’Edmonton n’ont peut-être pas parlé au premier rang en 2014, mais le joueur sélectionné au troisième échelon aurait pu l’être de la manière dont il a déployé ses ailes dans la LNH. Sans rien enlever au bon travail à la ligne bleue d’Aaron Ekblad avec les Panthers de la Floride, et à la constance de Sam Reinhart, on demeure loin de la production de l’Allemand Leon Draisaitl.
Ce dernier forme l’un des, sinon le duo le plus prolifique dans la LNH avec Connor McDavid, alors qu’avec deux dernières campagnes de 105 et 110 points, il a atteint un rythme de croisière d’exactement un point par match depuis son arrivée dans la LNH (422 mj : 168 b, 254 a).
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Un autre Européen vole la vedette dans cette cohorte, alors qu’au 25e rang, David Pastrnak a entendu son nom être nommé par les Bruins de Boston. Tout indique que seule la COVID-19 a privé l’attaquant tchèque d’un premier plateau des 50 buts dans sa carrière. Avec 12 matchs à disputer à la saison régulière, il a conclu à égalité avec Alex Ovechkin au sommet de la LNH avec 48 filets.
Un tel joyau brille d’autant plus lorsqu’il est juste sous tes yeux, à la portée de la main. C’est ce que Pastrnak représente pour le Canadien de Montréal quelques années plus tard, et ce n'est pas uniquement en raison de ses huits buts contre l'équipe en 2019-2020.
La douleur se fait ressentir ailleurs que sur la feuille de pointage, alors que lors de la séance de sélection en 2014, au rang suivant Pastrnak, la direction du Tricolore a opté pour Nikita Scherbak. La chute paraît bien plus vertigineuse, alors qu’en l’espace d’un seul échelon, on passe du deuxième joueur le plus productif de la cuvée en terme de points au 56e, puisque Scherbak a été limité à six buts et deux mentions d’aide en 37 matchs dans le circuit Bettman. Le Russe représente tout de même la sélection « la plus productive » de l’état-major du Canadien pour le moment dans ce repêchage.
Outre Scherbak, qui est maintenant dans la KHL, seuls deux autres joueurs du Bleu-Blanc-Rouge ont vu de l’action dans la LNH avec Brett Lernout (maintenant avec les Golden Knights) et Jake Evans. Ce dernier a connu son baptême dans la grande ligue cette saison avec 13 rencontres. On parle au final d’un maigre total de 71 matchs joués et 12 points pour les espoirs du Tricolore de l’encan 2014. Trevor Timmins avait opté aussi pour le défenseur Nikolas Koberstein et l’attaquant Daniel Audette en cinquième round, ainsi que sur Hayden Hawkey, un gardien, au sixième tour. Evans avait clôturé la fin de semaine du Canadien au 207e échelon.
Quand on se compare, on se console
Le gazon n’est pas toujours plus vert chez le voisin, alors que d’autres équipes dans le circuit Bettman ont éprouvé des difficultés, semble-t-il, jusqu’à maintenant avec ce repêchage.
Le Wild du Minnesota n’a vu que deux de ses sept joueurs réclamés disputer un maigre total de huit matchs dans la LNH, soit Kaapo Kahkonen (5) et Louie Belpedio (3). Il faut dire que la formation de St. Paul ne détenait aucun choix avant le troisième tour.
Les Blackhawks de Chicago peuvent se remercier d’avoir opté pour Nick Schmaltz au 20e échelon, car outre ses 249 matchs, il n’y a que les 47 de Dylan Sikura qui s’ajoutent parmi les neuf joueurs repêchés. On retrouve du lot notamment deux choix de troisième ronde et un choix en quatrième.
L’Avalanche du Colorado n’a pas eu cette chance avec son choix de premier tour, alors que Conner Bleackley est le seul patineur réclamé parmi la ronde initiale à ne pas avoir chaussé les patins pour au moins un match dans le circuit Bettman. Des sept joueurs ayant enfilé le chandail de l’Avalanche durant les deux jours de l’encan, le défenseur Anton Lindholm est le seul à avoir évolué dans la grande ligue avec 66 rencontres.
Les Stars de Dallas peuvent uniquement se consoler avec les 87 parties de leur choix de premier tour Julius Honka pour cet encan, alors qu’aucun des huit autres joueurs appelés n’a pour le moment répondu à l’appel. Il faut dire qu’ils ont opté pour sept défenseurs dans cette cuvée et parfois le développement prend plus de temps pour cette position. N’empêche que les résultats se font toujours attendre.
Encore et toujours Tampa...
Si ces équipes espèrent toujours que certains joueurs débloquent sur le tard, d’autres équipes ont su dénicher des petites perles dans les rondes tardives.
Après Pastrnak chez les Bruins, le Lightning s’est illustré avec la sélection au 79e rang de l’attaquant Brayden Point. Après des récoltes de 92 points la saison dernière et celle de 64 points en 66 rencontres cette année, Point fait passer son salaire annuel de 6,75 millions $ comme une véritable aubaine.
Les Predators de Nashville et les Sharks de San Jose peuvent aussi se donner une petite tape sur leur épaule grâce aux choix de Viktor Arvidsson (112e) et Kevin Labanc (171e). Maintenant avec les Ducks d'Anaheim, Danton Heinen n’a pas à se sentir gêné d’avoir été repêché en quatrième ronde par les Bruins. Ces derniers ont d'ailleurs échangé l'attaquant pour mettre la main sur le 10e joueur de l'encan, Nick Ritchie. Il y retrouve d'ailleurs son coéquipier Ondrej Kase, qui rend de fiers services même s'il a été obtenu au-delà du 200e rang par les Ducks.
Anaheim a d’ailleurs quelques joueurs qui paraissent bien dans cette cuvée outre Ritchie (10e) et Kase (205), avec Marcus Pettersson (38e) et Brandon Montour (55e). Seulement Matthew Berkovitz (5e tour) n’a pas disputé un match dans la LNH dans les choix des Ducks. Tous les autres ont disputé au moins 175 rencontres, une belle étoile dans le cahier des dépisteurs.
La relève cogne à la porte
Signe qu’on se rapproche du présent, les gardiens de but actifs se font de plus en plus rares. La jeune relève est toutefois entraperçue cette saison du côté de New York et de Columbus.
Dans un ménage à trois gardiens avec Alexandar Georgiev et Henrik Lundqvist, Igor Shesterkin a su se mettre en évidence avec les chances qui lui ont été offertes. En 12 sorties dans le circuit Bettman, le choix de quatrième ronde a signé 10 victoires avec une moyenne de buts alloués de 2,52 et un taux d’efficacité de ,932. Il vient sauver la mise pour les Rangers, alors qu’outre le seul match joué par l’autre gardien de cette cuvée, Brandon Halverson, aucun des quatre autres joueurs sélectionnés par les Blue Shirts n’ont encore disputé un match dans la LNH.
Si les Blue Jackets ont su se garder la tête hors de l’eau cette saison, la 76e sélection en 2014 y est pour quelque chose alors qu’Elvis Merzlikins s’est dressé devant la cage des siens. Le Letton de 26 ans n’a peut-être signé que 13 victoires en 33 matchs, mais il revendique tout de même une moyenne de buts alloués de 2,35 avec un taux d’efficacité de ,923. Ses cinq blanchissages enregistrés le classent à égalité au deuxième rang parmi les gardiens de la Ligue à ce chapitre à un seul du meneur Connor Hellebuyck.
L’autre gardien actif est celui qui agit à titre de second à Jacob Markstrom du côté de Vancouver, Thatcher Demko. Le choix de deuxième ronde des Canucks a franchi pour la première fois de sa jeune carrière le cap des 20 matchs cette saison, notamment à la suite de la blessure de Markstrom.
Il est certain que des joueurs en sont encore à leurs premiers balbutiements dans la LNH et ils pourront renverser la vapeur dans les prochaines campagnes. D’autres équipes ont effectué des choix judicieux, comme les Bruins de Boston, mais le repêchage est une preuve de plus que le passé n’est pas garant de succès pour l’avenir. Les Bruins le découvriront amèrement en 2015.