Repêchage 2015 : les Bruins ont regardé passer le train des jeunes prodiges
LNH vendredi, 31 juil. 2020. 08:00 vendredi, 22 nov. 2024. 16:49Privé du traditionnel repêchage de la LNH en juin, le RDS.ca vous présente une analyse des séances de sélection de 2010 à 2016, maintenant qu’il est possible d’avoir une meilleure idée de la contribution de certains joueurs. Place au repêchage de 2015.
Repêchage en rétrospective : 2010
La loterie a une fois de plus sourit aux Oilers d’Edmonton et pour la quatrième fois en six ans, l’organisation albertaine allait parler au premier rang. Si auparavant elle avait eu la chance de sélectionner un éventuel récipiendaire du trophée Hart avec Taylor Hall, on demeurait loin du joyau que l’équipe allait obtenir.
C’est certainement avec une certaine dose de frustration que les Sabres de Buffalo (dernier rang la saison précédente) et les Coyotes de l’Arizona (avant-dernier rang) ont vu les Oilers se faufiler jusqu’au 1er rang du repêchage en gagnant la loterie Connor McDavid.
Le centre canadien a épaté dès sa saison recrue avec ses habiletés et son accélération en possession de la rondelle. Les seules campagnes où McDavid n’aura pas atteint le cap des 100 points auront été marquées par une blessure (2015-2016) et la COVID-19 (2019-2020).
Récipiendaire de deux trophées Art-Ross et Ted-Lindsay ainsi que d’un trophée Hart, l’attaquant de 23 ans n'attend qu’à voir ses succès individuels se transposer sur le plan collectif, alors qu’il n’a participé aux séries qu’une fois depuis son arrivée dans le circuit Bettman avec un deuxième tour en 2016-2017.
Pendant qu’Edmonton n’a que des yeux pour son diamant brut, les Sabres de Buffalo choisissent comme prix de consolation l’Américain Jack Eichel. Si ce n’était de McDavid, il y aurait certes moins de pincement au coeur pour les partisans des Sabres alors qu’Eichel fournit sa part de faits saillants spectaculaires.
Malgré une récolte plus qu’appréciable de 337 points en 354 matchs dans la LNH, l’attaquant des Sabres accuse un retard de 132 points sur le premier de classe en 2015. Voué à être dans l’ombre de McDavid lorsque cette cohorte sera analysée dans les prochaines années, Eichel a tout de même passé à la vitesse supérieure au cours des deux dernières campagnes. Après avoir obtenu 82 points la saison dernière, il s’est offert 78 points en 68 matchs avant que la COVID-19 n’arrête sa saison.
Tout comme le capitaine des Oilers, Eichel tarde à connaître du succès sur le plan collectif et la formule de retour au jeu à 24 équipes a laissé les Sabres tout juste à court d’une tentative d’accéder aux séries avec le 13e rang, tout juste derrière le Canadien de Montréal. Eichel doit donc encore prendre son mal en patience pendant que les partisans des Sabres voient leur équipe rater les séries pour une neuvième saison de suite, un sommet actuellement à travers le circuit Bettman.
Des équipes loin d'être en reste
Pendant que les Coyotes de l’Arizona ont perdu patience avec leur sélection au troisième rang, et ils voient Dylan Strome trouver sa vitesse de croisière à Chicago, les Maple Leafs de Toronto ont mis la main sur une pièce qui deviendra indispensable au casse-tête dont les pièces maîtresses arriveront au cours des prochaines campagnes.
L’ancien attaquant des Knights de London, Mitch Marner laisse particulièrement parler son talent de fabricant de jeu avec l’arrivée de John Tavares la saison dernière. Souvent jumelé sur le même trio que l’ancien capitaine des Islanders de New York, Marner lui permet de gonfler sa fiche personnelle en même temps que la sienne, lui qui a revendiqué des campagnes de 94 et 67 points avec Tavares.
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Le repêchage de 2015 se veut riche en termes de jeune talent, alors qu’outre Strome au 3e rang, chacun des 11 premiers joueurs sélectionnés lors de l’encan a disputé au moins 230 matchs dans le circuit Bettman. Mikko Rantanen au 10e échelon assure une présence au sein de l’Avalanche du Colorado digne d’un joueur du top-3 pour sa cuvée.
Le mot circule pour les attaquants, mais les défenseurs ne sont pas en reste. À ce titre, les trois premiers arrières choisis en 2015 rendent de fiers services à leur formation respective. Noah Hanifin (5e) est le joueur avec le plus de matchs derrière la cravate dans toute la cuvée avec un total de 389.
Tout juste après qu’Ivan Provorov ait pris la direction de la Pennsylvanie au septième échelon, les Blue Jackets de Columbus ont su ajouter Zach Werenski au huitième rang. Ce dernier évoluera dès la saison suivante dans une brigade qui ajoutera en cours de saison Seth Jones pour former une unité des plus fiables en perspectives pour les prochaines années.
Les Bruins se mordent les doigts
Après avoir regardé les premières sélections, le repêchage se révélait fort prometteur pour une organisation en particulier, les Bruins de Boston.
Non seulement les Bruins disposaient de trois choix lors de la ronde initiale, mais ces sélections étaient consécutives. Grâce à une transaction qui envoyait Milan Lucic aux Kings de Los Angeles, les Bruins ont obtenu le 13e choix de l’encan, en plus du défenseur Colin Miller et du gardien Martin Jones. La formation du Massachusetts disposait de son propre choix au 14e rang et un échange avec les Flames de Calgary, qui mettaient la main sur Dougie Hamilton, leur a assuré un troisième tour de parole de suite.
Plein d’espoir, les Bruins se sont présenté sur l’estrade par trois fois pour ultimement choisir le défenseur Jakub Zboril et les attaquants Jake DeBrusk, et Zachary Senyshyn. Boston peut au moins dire qu’avec son propre choix, il a trouvé un joueur qui a déjà disputé 203 matchs dans la LNH et amassé 120 points.
Par contre, c’est un euphémisme de dire qu’ils n’ont pas su capitaliser sur les choix obtenus par l’entremise de transactions. Ancien des Sea Dogs de Saint John, Zboril fait toujours son chemin dans la Ligue américaine après n’avoir disputé que deux matchs avec le grand club. Âgé de 23 ans, Zboril a enregistré 19 points avec Providence lors de la dernière campagne. Pour Senyshyn, ce dernier a eu son baptême l’an passé dans le circuit Bettman et il a ajouté quatre matchs à son compteur cette saison.
En réalité, lors ce premier tour du repêchage, il n’y a que Nick Merkley (choix des Coyotes pour clore la ronde) qui empêche de dire que les deux joueurs avec le moins d’expérience dans la LNH appartiennent aux Bruins. Ils pourront tout de même se rassurer avec leur choix de deuxième tour Brandon Carlo qui se veut une présence fiable à leur ligne bleue.
Pour un repêchage qui se voulait rempli d’espoir pour les Bruins, il se révèle soudainement décevant en raison des attentes. La douleur est encore plus frappante lorsqu’on regarde ce qui suit.
L’exercice est réalisé par tout un chacun lorsqu’une équipe sélectionne un joueur décevant : on observe les joueurs qui ont trouvé preneur par la suite et qui ont connu du succès. C’est à ce moment que le repêchage vient prouver cruellement que c’est une science inexacte et le cas des Bruins est plus que frappant.
Après leurs trois choix consécutifs, voici les joueurs qui ont été sélectionnés par des organisations : Mathew Barzal (Islanders), Kyle Connor (Winnipeg) et Thomas Chabot (Ottawa). Ces trois joueurs n’ont plus besoin de présentation alors qu’ils font la pluie et le beau temps avec leurs équipes respectives.
Barzal a permis aux Islanders d’essuyer sans trop de difficultés le départ de Tavares pour Toronto alors qu’il se hisse tout juste derrière Mikko Rantanen au chapitre des points dans cette cuvée. Connor le suit de près au Manitoba avec un retard de six points grâce à sa récolte de 201.
Dans le cas de Chabot, l’ancien coéquipier de Zboril avec les Sea Dogs s’est établi comme quart-arrière à la ligne bleue des Sénateurs à la suite du départ d’Erik Karlsson. Alors que les Bruins trônent au sommet de la LNH, c’est à se demander ce qui en aurait été avec une première ronde plus avantageuse en 2015.
Ceux qui forcent la main
Alors que l’on se rapproche de la présente campagne, il faut garder en tête que plusieurs joueurs risquent d’éclore au cours des prochaines années. Il n’est donc pas étonnant de voir que les choix de premier tours se démarquent autant pour le moment dans cette cuvée, considérant le désir des formations de la LNH de les faire briller.
Lorsqu’on regarde de plus près, pour le moment, il n’y a que trois joueurs hors de la première ronde qui se hisse dans le top-20 des marqueurs de la cohorte 2015.
Choix de deuxième tour des Hurricanes de la Caroline, Sebastian Aho se situe au quatrième rang avec 263 points. Encore une fois, un choix du Lightning de Tampa Bay vient s’inviter à la fête alors qu’au 72e rang, Anthony Cirelli occupe la 19e position chez les pointeurs tout juste devant Vince Dunn (sélectionné 56e au total). Le Québécois Mathieu Joseph (120e) rejoint son coéquipier Cirelli comme prises tardives du Lightning qui ont su percer la LNH.
Ne cherchez pas un joueur du Tricolore dans le haut du tableau, car le Canadien espère surtout que sa sélection au 26e rang saura quitter l’infirmerie pour une longue période. En raison des blessures, le défenseur Noah Juulsen a été limité à 44 matchs dans la LNH. Il n’a sauté sur la glace que pour 13 rencontres la saison dernière avec le Rocket de Laval. Privé de choix de deuxième et quatrième tour, l’équipe de Trevor Timmins a vu un seul autre des cinq joueurs réclamés en 2015 enfiler l’uniforme Bleu-Blanc-Rouge soit Lukas Vejdemo.
Un repêchage aussi récent peut faire mal paraître à ce moment-ci certaines formations, dont les Rangers de New York. Aleksi Saarela est l’unique joueur des sept réclamés par la formation new-yorkaise avec un bagage dans la LNH, disons un mince bagage également avec neuf rencontres.
Mention honorable aux Devils du New Jersey pour 2015. Même si Blake Speers a disputé son dernier match avec le grand club lors de la campagne 2016-2017, chacun des cinq joueurs sélectionnés lors de l’encan a vu de l’action dans le circuit Bettman avec en tête de file le choix de premier tour, Pavel Zacha.
Au final, si ce repêchage a été un cadeau du ciel pour les Oilers et peut être vu comme une mauvaise blague pour les Bruins, les rôles seront inversés dès la saison suivante.