Privé du traditionnel repêchage de la LNH en juin, le RDS.ca vous présente une analyse des séances de sélection de 2010 à 2016, maintenant qu’il est possible d’avoir une meilleure idée de la contribution de certains joueurs. Place au repêchage de 2016.

Repêchage en rétrospective : 2010

Tout tombe en place pour le directeur général Lou Lamoriello et les Maple Leafs de Toronto en 2016.

La loterie ne cause pas de mauvaise surprise, alors que la formation qui a conclu la campagne au dernier rang détient le premier choix et opte pour Auston Matthews.

L’équipe qui est en quête d’une première Coupe Stanley depuis 1967 a ainsi de solides fondations grâce aux récentes années avec Matthews, Mitch Marner, William Nylander et Morgan Rielly afin de tenter sa chance pour les grands honneurs. Arrivée de Zurich, Matthews ne rate pas son entrée dans la LNH avec quatre buts pour son baptême contre les Sénateurs d’Ottawa.

Avec déjà 158 buts à son compteur, Matthews a été freiné à 47 la saison dernière en raison de la COVID-19. Il est fort probable que Dave Andreychuk (1993-1994) ne restera pas le dernier marqueur de 50 buts chez les Torontois encore pour plusieurs années.

Cette fois, le tirage au sort n’a pas favorisé les Oilers qui auraient très bien pu se retrouver avec Patrik Laine dans leur formation. Au lieu de prendre la parole au deuxième rang, ils ont vu les Jets de Winnipeg hériter de cette position avantageuse pour mettre la main sur le franc-tireur finlandais.

L’attaquant de 22 ans a parfaitement fait le saut en Amérique du Nord avec une saison recrue de 36 buts et il a enchaîné avec 44 réussites l’année suivante. C’est la première fois depuis son arrivée dans la LNH cette saison que Laine n’atteint pas le cap des 30 buts. Le joueur le plus actif de sa cohorte revendique tout de même 20 buts de moins que Matthews avec 23 matchs de plus de disputés.

Dubois a pris son élan

Le seul joueur de la LHJMQ dans le top-20 de ce repêchage est ensuite sélectionné par les Blue Jackets de Columbus. Alors qu’au cours de la saison, le Finlandais Jesse Puljujarvi se retrouve principalement dans les discussions pour le top-3, les Jackets optent pour le Québécois Pierre-Luc Dubois.

Pendant que Matthews, Laine et Puljujarvi (avec les Oilers d’Edmonton) voient du temps de jeu dès la reprise de l’action à l’automne, Dubois encaisse le coup et retourne dans les rangs juniors avec les Screaming Eagles du Cap-Breton. Un pas de recule pour mieux avancer? Celui qui a terminé son séjour dans le circuit Courteau avec l'Armada de Blainville-Boisbriand fait ensuite le saut chez les pros et se présente déjà comme une valeur sûre au centre avec les Jackets. En trois saisons seulement dans la LNH, Dubois se hisse au cinquième rang des pointeurs de sa cuvée avec 158 points.

Il n’est devancé que par Matthews, Laine, Matthew Tkachuk (Flames) et Alex DeBrincat (Blackhawks). Ce dernier fait partie du contingent de six joueurs qui se retrouvent dans le top-20 des meilleurs marqueurs de la cuvée en ayant été repêchés hors de la première ronde. Du nombre, on retrouve notamment deux sélections du Canadien.

Bonne sélection du CH, mais pour Tampa

Si cet aspect faisait défaut dans les récents repêchages pour l’état-major du Canadien de Montréal, ce repêchage rectifie le tir, mais il y a quand même un goût amer.

Avec le 9e choix de l’encan, le Canadien opte pour le défenseur gaucher des Spitfires de Windsor Mikhail Sergachev. Le défenseur le plus productif jusqu’à maintenant de sa cuvée avec 106 points ne jouera que quatre matchs avec le Tricolore avant de prendre le chemin de Tampa Bay en retour de l’attaquant Jonathan Drouin. Avec le Lightning, Sergachev connaît trois campagnes d’au moins 70 matchs disputés et 30 points amassés.

Il devance au classement pour les points ses collègues à la ligne bleue Charlie McAvoy, qui fait oublier les coups ratés par les Bruins lors du dernier encan, Samuel Girard qui patrouille la ligne bleue de l’Avalanche et Jakob Chychrun chez les Coyotes de l’Arizona.

Sergachev se retrouve aussi devant celui qui a peut-être expliqué le départ du défenseur russe pour Tampa, Victor Mete. Sélectionné en quatrième ronde, il est l’autre joueur du Bleu-Blanc-Rouge dans le sommet de sa cohorte. Le défenseur gaucher de 22 ans impressionne par sa mobilité, si bien que le Canadien le fait graduer chez les pros pour la saison 2017-2018 au cours de laquelle il jouera 49 rencontres.

Jumelé pendant un moment à Shea Weber, Mete doit avoir un apprentissage accéléré et parfois douloureux alors qu’il se trouve confronté aux meilleurs trios adverses. Si la dernière campagne a été par moments un peu plus difficile sur le plan défensif, elle lui aura tout de même permis de faire scintiller la lumière rouge pour une première fois dans la LNH à son 127e match.

Mete n’est pas le seul défenseur repêché plus tardivement à avoir goûté à la LNH.

Mentionné un peu plus haut, et sans avoir été repêché aussi loin que le défenseur du Canadien, le Québécois Samuel Girard semble avoir fait sa niche avec l’Avalanche.

Transigé par les Predators de Nashville dans l’échange impliquant également les Sénateurs d’Ottawa pour notamment Matt Duchene et Kyle Turris, Girard se retrouve parmi les jeunes prometteurs de la brigade de l’Avalanche du Colorado, qui ajoutera éventuellement Cale Makar.

Girard, 47e choix au total, a disputé 225 des 234 rencontres possibles au cours des trois dernières campagnes. Pour la première fois de sa carrière, il a d’ailleurs su obtenir 30 mentions d’aide pendant le dernier calendrier régulier, même si celui-ci a été écourté.

Pour sa part, le défenseur des Sénateurs, Max Lajoie s’est permis une campagne de 56 matchs lors de la saison 2018-2019. La 133e sélection de l’encan a toutefois dû se contenter de six rencontres la saison dernière.

Adam Fox n’a pas raté ses débuts dans la LNH avec déjà 42 points à sa seule saison dans le circuit. Il aura dû attendre deux transactions avant d’obtenir sa première chance dans la LNH. Le 66e choix de la cuvée 2016, des Flames de Calgary, est passé aux Hurricanes de la Caroline dans l’échange de Dougie Hamilton. Ses droits ont ensuite passé aux Rangers qui l’ont mis en uniforme pour toutes les rencontres de la campagne.

Même s’il n’aura pas évolué pour eux, Fox est le deuxième de trois bons coups des Flames jusqu’à maintenant dans ce repêchage. En tête de lice, on ne peut ignorer la présence de Matthew Tkachuk. Ce dernier paraît tout aussi habile pour inscrire son nom sur la feuille de pointage que pour faire perdre patience à ses rivaux, Drew Doughty peut en témoigner.

Malgré son côté agitateur, Tkachuk a tout de même une récolte de 235 points, à 12 seulement de Laine. Dillon Dube est l’autre sélection des Flames à avoir obtenu sa part de temps de jeu dans la LNH avec 70 rencontres pour celui qui a enfilé le chandail de la formation albertaine au 56e échelon.

Fin des recherches pour les Flyers

La tenue récente du repêchage ne met peut-être pas en valeur la position de gardien, mais elle témoigne encore plus du brio de Carter Hart. Les Flyers de Philadelphie espèrent bien que ce dernier représentera leur gardien de confiance après avoir fait succéder les candidats au fil des dernières années.

Se partageant le filet avec Brian Elliott cette saison, l’ancien des Silvertips d’Everett peut avoir la tête haute avec un dossier de 24-13-3 au cours de la dernière campagne, le tout jumelé à une moyenne de buts alloués de 2,42 et un taux d’efficacité de ,914. Il n’aura eu besoin que de 18 matchs dans la Ligue américaine avant de faire le saut dans la LNH et il retient l’attention après ses 74 premiers matchs.

Avec seulement 70 joueurs qui ont goûté à la LNH, il est bien trop tôt pour porter une évaluation définitive sur ce repêchage, mais il n’en demeure pas moins que le duo de Clayton Keller et Chychrun se démarque avec 471 matchs à son actif pour l'Arizona. Les 399 rencontres pour Sergachev et Mete permettent aussi aux Canadiens de Montréal de se démarquer positivement après des récentes années plus difficiles, même si le duo est séparé...