BUFFALO – Ce serait exagéré de prétendre qu’ils n’ont pas ressenti de stress lors de la semaine d’évaluation de la LNH, mais Maveric Lamoureux, Tristan Luneau et Noah Warren ont eu le privilège de vivre cette expérience ensemble. 

Depuis leur arrivée à Buffalo, les trois défenseurs de la LHJMQ ont été inséparables. Vu qu’ils ont chacun un excellent sens de l’humour (ne manquez pas la vidéo liée avec l'article), on aurait le goût de dire qu’ils ressemblaient à la bande des Dalton. Mais bon, ils sont nettement plus intelligents et dégourdis qu’eux et il manque un petit dans le groupe. Quoique Luneau, même s’il mesure six pieds deux pouces, pourrait passer pour le petit considérant que Lamoureux a une charpente de six pieds sept pouces et que Warren le suit de près à six pieds cinq pouces. 

Lamoureux n’a pas tardé à confirmer que c’était un avantage d’être si bien entouré. 

« J’étais dans la même chambre que Tristan. Le soir, on se partageait nos notes sur les équipes, on se disait les petites questions difficiles des entrevues. Si on avait retenu quelque chose d’une équipe, on s’en parlait. Hier (vendredi), on a regardé le nouveau Top Gun ensemble. (David) Goyette était là aussi avec nous. On a passé presque toute la semaine ensemble que ce soit pour manger ou marcher dans la ville. Je les connaissais très bien, mais j’ai pu me rapprocher d’eux encore plus », a confié le grand droitier des Voltigeurs de Drummondville. 

Et non, Lamoureux ne s’est pas encore vu attribuer le surnom de Top Gun, en raison de son prénom. Mais il en entend souvent parler et ça semble s’imposer comme idée. 

Pour ceux qui ont regardé la version de 1986 de Top Gun, il règne une compétition au sein de l’escadron. Alors même si Lamoureux, Luneau et Warren sont des copains, ils aspirent tous à remporter la petite rivalité du rang de repêchage.  

« C’est sûr que ce serait le fun d’être choisi le premier, mais on en parle pas vraiment vu qu’on est des amis. En même temps, c’est sûr qu’il y a de la compétition et ce serait plaisant de les devancer », a exprimé Warren. 

Très sympathique lui aussi, Lamoureux admet que c’est impossible d’éviter une rivalité à ce sujet. 

 « C’est sûr que c’est un but et qu’il y a une petite compétition, mais ce n’est pas une mauvaise rivalité. Je suis dans la même agence que Tristan, on est de bons amis. Mais c’est certain qu’il aimerait être repêché avant moi et c’est la même chose de mon côté », a résumé Lamoureux qui est représenté par Dominic DeBlois. 

Comme vous le racontera Nicolas Landry, le Canadien a été identifié comme l’équipe qui procédait aux entrevues les plus difficiles. Le nouvel état-major a tenté de déstabiliser les espoirs de différentes manières pour mieux les connaître. 

Afin de bien réagir devant les dirigeants des nombreux clubs intéressés à ses services, Lamoureux a choisi la carte de l’authenticité. 

Le CH, l'équipe la plus difficile en entrevue

« J’ai l’impression que ça s’est bien passé. J’étais moi-même, j’étais souriant, j’avais une belle énergie et je n’étais pas stressé. Je n’essayais pas de m’inventer un rôle dans les entrevues et je pense que les recruteurs ont aimé ça. Ils l’ont tout de suite remarqué », a confié le droitier qui reconnaît avoir chassé après sa première entrevue avec Seattle. 

« Mon agent m’a envoyé un courriel de toutes les questions qui pouvaient surgir. Il nous disait qu’on pouvait maintenir notre point de vue, respectueusement. Les équipes aiment que tu ne te laisses pas marcher sur les pieds », a expliqué Lamoureux qui croit avoir eu ses meilleures entrevues avec Edmonton, Detroit, Vancouver et Caroline. 

Si le groupe du CH notamment composé de Martin Lapointe, Nick Bobrov, de recruteurs et d’un psychologue sportif a talonné les espoirs, Luneau a vécu une expérience plutôt comique avec l’Avalanche du Colorado. 

Après avoir eu à se présenter brièvement, on l’a invité à effectuer une compétition contre un dirigeant de l’Avalanche de son choix. Le défi consistait à lancer le plus de bonbons (cinq essais) dans une poubelle au fond de la pièce. 

« Mais c’était égal après nos cinq lancers donc ça s’est poursuivi en prolongation et ça ne voulait pas finir. Bref, le jeu a presque pris tout le temps. J’étais rendu à un point que je voulais demander si on passait à autre chose pour poursuivre l’entrevue », a raconté Luneau en souriant. 

Tout comme Warren et Lamoureux, Luneau s’était bien préparé pour le processus d’entrevues. Après tout, il a été opéré à un genou durant la dernière saison morte ce qui a affecté la première moitié de sa saison de repêchage. 

« Je n’ai pas eu d’entrevues pour me challenger. J’ai entendu que certains ont eu des questions plus difficiles dont avec Montréal. Certains clubs montraient de mauvais extraits de joueurs et ils devaient s’expliquer. Mais ça s’est bien passé de mon côté », a indiqué Luneau. 

Les trois compagnons ont également subi les tests physiques au sein du même groupe. Le tout s'est conclu par la fameuse épreuve du vélo stationnaire, une souffrance de 30 secondes. 

« Le vélo n’a rien d’amusant, ça c’est certain. Mais le reste s’est très bien déroulé », a raconté Lamoureux. 

« Ils mettent beaucoup de résistance sur le vélo. Quand il te dit que tu es rendu à la moitié du 30 secondes, tu es comme ‘Ouf...’. Mais c’est le fun, ils nous motivent », a également confirmé Warren. 

À la lumière des résultats publiés, on peut confirmer que les trois défenseurs ont obtenu d’excellents résultats dans certaines épreuves. C’était aussi intéressant de constater que Lamoureux est celui qui s’est le plus démarqué au sein du trio et ce, même s’il doit encore ajouter une trentaine de livres de muscles à son physique très élancé. 

Tous les sacrifices investis deviendront payants le 7 ou le 8 juillet lors du repêchage à Montréal. Ils anticipent chacun ce moment avec excitation. 

« Toute ma famille sera là, mes amis aussi. Ma mère habite vraiment proche, sur le Plateau », a souligné Warren qui a pratiqué plusieurs sports dont la natation et l’athlétisme si bien qu’il possède déjà une maturité physique fascinante.

*Au cours des prochains jours, on publiera un article pour décortiquer le jeu de ces trois défenseurs sous l’œil de quelques recruteurs qui ont épié leur parcours.