MONTRÉAL - Confinés comme tout monde par la Covid-19, les 408 membres du Temple de la renommée trouvent le temps long derrière les portes verrouillées du panthéon.

 

Bien qu’ils ne sachent pas encore quand les amateurs de hockey pourront recommencer à défiler devant eux, les 284 joueurs et joueuses, 111 bâtisseurs et 16 arbitres et juges de lignes accueilleront, comme prévu, de nouveaux intronisés l’automne prochain.

 

La cérémonie est d’ailleurs toujours fixée pour le 16 novembre. Bien qu’il affiche un certain optimisme quant à la tenue de la séance d’intronisation, les dirigeants du Temple reconnaissent qu’il est encore trop tôt pour célébrer victoire.

 

« Nous espérons que les prochains mois permettront de composer avec la pandémie afin de permettre à tout le monde de reprendre une vie normale. Si tout va bien, le hockey reprendra d’ici là et nous serons en mesure de souhaiter la bienvenue à nos nouveaux intronisés le 16 novembre. Mais nous serons prêts à composer avec d’autres scénarios s’il est impossible de respecter l’échéancier établi », a indiqué Kelly Masse, directrice des relations publiques et corporatives du Temple de la renommée.

 

S’il est possible que la date de la cérémonie puisse fluctuer, il est acquis que les futurs intronisés seront avisés de leur sélection le 24 juin prochain.

 

Normalement, les 18 membres du comité de sélection se réunissent à Toronto pour prendre part à une réunion d’information suivie, le lendemain, de la grande journée au cours de laquelle les candidatures sont déposées avant d’être débattues. Les membres passent ensuite au vote. Les candidats retenus –  ceux qui ont obtenu un minimum de 14 votes – sont aussitôt informés par le président du Temple de la renommée Lanny McDonald et le président du comité de sélection John Davidson.

 

« En raison de l’incertitude provoquée par la pandémie, la direction a déjà décidé que les deux journées de réunion se tiendront par vidéoconférence. De cette façon nous sommes assurés de pouvoir préparer la rencontre sans risque qu’elle soit repoussée », a ajouté Mme Masse.

 

Les 18 membres du comité viennent d’un peu partout sur la planète hockey. Anders Hedberg, Igor Larionov et Jari Kurri représentent l’Europe. L’une des grandes dames du hockey féminin, Cassey Campbell-Pascall est la seule femme du groupe. Les collègues Marc Defoy (Journal de Montréal), Michael Farber, (Sports Illustrated), Bob McKenzie (TSN) et Pierre McGuire (NBC-Sports) font également partie du groupe. Luc Robitaille, Ron Francis, Mike Gartner, Brian Burke, David Poile, Bobby Clarke, Mark Chipman, Mike Murphy et David Branch complètent le groupe dirigé par John Davidson.

 

Les listes de mises en candidature sont secrètes. Les membres du comité peuvent élire un maximum de quatre joueurs, deux joueuses, un ou deux bâtisseurs selon qu’ils aient décidé de faire une place, ou non, à un officiel.

 

À sa première année d’éligibilité, Jarome Iginla (625 buts, 1300 points en 1554 matchs) devrait être élu sans trop de débats. Fort des trophées Art Ross et Lester B Pearson devenu Ted Lindsay en 2002, de ses deux trophées Maurice Richard (2002 et 2004) de ses sélections au sein d’équipes d’étoiles, Iginla devrait représenter une sélection unanime tant il a connu une carrière brillante autant dans la LNH que sur la scène internationale. Ses médailles d’or olympiques devraient facilement faire contrepoids au fait qu’il n’ait jamais eu le privilège de soulever la coupe Stanley.

 

Marian Hossa (525 buts, 1134 points en 1309 matchs) pourrait également être sélectionné dès sa première mise en candidature. Du moins il me semble.

 

Derrière eux, Alexander Mogilny (473 buts, 1032 points en 990 matchs) et Daniel Alfredsson (444 buts, 1157 points en 1246 matchs) me semblent des choix logiques considérant qu’ils ont été écartés au fil des dernières années alors que plusieurs observateurs considèrent qu’ils méritent de plein droit une place avec les plus grands hockeyeurs de l’histoire.

 

Doug Wilson, Jeremy Roenick, Keith Tkachuk sont aussi des noms qui reviennent annuellement.

 

Du côté du Québec, Vincent Lecavalier recevra-t-il une invitation au Temple à titre de cadeau d’anniversaire pour ses 40 ans? La question mérite d’être posée. Son complice Martin Saint-Louis a franchi les portes du Temple il y a deux ans et nul doute que plusieurs facteurs militent en faveur de l’ancien capitaine du Lightning.

 

On verra.

 

Chez les anciens du Canadien, Pierre Turgeon, Vincent Damphousse et Claude Provost méritent certainement considérations.

 

Dans ses belles années, Claude Provost jouait du hockey aussi efficace en défensive que le faisait Guy Carbonneau. Quant à Turgeon (515 buts, 1327 points en 1294 matchs) et Damphousse (432 buts, 1205 points en 1378 matchs), les deux anciens capitaines du Tricolore présentent des statistiques offensives qui devraient leur permettre d’au moins obtenir des mises en candidatures. Surtout dans le cas de Turgeon qui affiche une production d’au-delà un point par match en carrière.

 

Dans le camp des bâtisseurs, le nom de Ken Holland circule depuis des années. Les sélections de Jim Rutherford et de Jerry York ont fait obstruction à celui qui a bâti les grandes années des Red Wings de Detroit et qui tente de rebâtir les Oilers d’Edmonton. Aura-t-il le champ libre cette année?

 

Est-ce que la gardienne Kim St-Pierre rejoindra cette année les grandes dames du hockey féminin?

 

Les réponses tomberont le 24 juin prochain.