BOSTON - Une situation à première vue catastrophique peut parfois s'avérer un véritable cadeau venu du ciel.

Plongés en pleine période de crise après avoir perdu, à domicile, les deux premiers matchs de la série qui les oppose au Canadien, les joueurs des Bruins de Boston souhaitaient qu'un changement de décor puisse leur être bénéfique alors qu'ils se préparaient à faire leurs valises pour Montréal.

La marge d'erreur des champions de la division Nord-Est est pratiquement inexistante. Une victoire au Centre Bell, qui sera le théâtre des matchs numéro trois et quatre lundi et jeudi, est nécessaire pour à tout le moins revenir à Boston sur le respirateur artificiel. Deux victoires et on parlerait alors d'un juste retour des choses pour une équipe qui a récolté sept points de plus que ses actuels rivaux en saison régulière.

Les Bruins puisent leur optimisme dans le fait qu'ils sont l'une des six équipes, parmi celles qui ont réussi à repousser leurs vacances, à avoir remporté plus de matchs sur la route qu'à domicile en saison régulière. Leur fiche de 24-12-5 sur les patinoires adverses représente la cinquième meilleure du circuit.

"Nous sommes probablement l'une des meilleures équipes de la ligue sur la route, a constaté Mark Recchi après la défaite de samedi. C'est possiblement une bonne chose pour nous de s'éloigner de la maison pour simplifier les choses et retrouver notre aplomb. Tout ira bien, à condition que nous abordions la situation de façon positive."

"Nos succès sur la route peuvent nous aider, a répété l'entraîneur Claude Julien au terme d'une rencontre d'équipe tenue sur l'heure du midi dimanche. On est une bonne équipe à l'étranger, on réussit à garder les choses simples et efficaces. Par contre, c'est une chose d'être bons dans ce contexte en saison régulière, mais les séries, c'est une autre histoire."

Les Bruins ont toutefois perdu six de leurs huit derniers matchs à l'étranger et n'ont pas gagné depuis le 7 février 2010 à Montréal.

"Le défi est de taille, a avoué le défenseur Adam McQuaid. Ce n'est jamais facile de jouer à Montréal. Les partisans y sont très bruyants."

"Je crois que c'est le seul édifice dans lequel nous n'avons pas gagné cette année", a d'ailleurs fait remarquer Milan Lucic, conscient des trois défaites subies par son équipe dans l'antre du Canadien en saison régulière.

"C'est toujours fou quand on va jouer là-bas, s'est rappelé Lucic, qui montre un différentiel de moins-2 et qui a été limité à quatre tirs au but après deux matchs. C'était fou quand nous y avons remporté deux matchs de séries en 2008 et nous nous attendons au même genre d'atmosphère cette année. Ce sera bruyant et austère, mais il faut aborder ce test à bras ouverts."

"Il y a beaucoup d'énergie dans cet amphithéâtre, mais si vous pouvez trouver un moyen de l'emmagasiner et de la déployer de la bonne façon, elle peut vous aider même si elle est dirigée contre vous", croit Tim Thomas, qui n'a pas gagné depuis le 1er février 2009 à Montréal.