Ne manquez pas le match des recrues Canadien-Jets en webdiffusion à RDS.ca, dimanche à 19 h.
Pour les utilisateurs de l’application RDS, utilisez l’onglet « Diffusion ».

BELLEVILLE, Ont. – Le Canadien a su regarnir au cours des dernières années un bassin d’espoirs qui avait été asséché par une succession de repêchages infructueux. Ryan Poehling, Nick Suzuki, Cale Fleury, Cayden Primeau et Josh Brook font partie de ces récentes trouvailles qu’il est possible d’observer en fin de semaine au tournoi des recrues.

Mais le groupe qui a été assemblé pour l’occasion est incomplet. Fidèle à son habitude, le Canadien a épargné à ses plus beaux talents européens un aller-retour transatlantique en leur demandant de se consacrer aux activités de leurs clubs respectifs. C’est ainsi que Joni Ikonen (R2, 2017), Jacob Olofsson (R2, 2018), Alexander Romanov (R2, 2018), Jesse Ylonen (R2, 2018) et Mattias Norlinder (R3, 2019) poursuivent présentement leur développement en Finlande, en Russie ou en Suède, loin des yeux des dirigeants du Tricolore et de Belleville la bucolique.  

Cette approche n’est pas exclusive au Canadien. Chez les Sénateurs d’Ottawa, par exemple, on n’a pas eu d’objection à laisser Lassi Thomson, le choix de première ronde de l’équipe en juin dernier, participer au camp d’entraînement de la formation d’Ilves, en Finlande.

Les Jets de Winnipeg, par contre, ne voient pas les choses de la même manière. Parmi les 24 joueurs qu’ils ont invités à leur camp des recrues, on retrouve le Finlandais Ville Heinola, 18 ans, et le Suédois David Gustafsson, 19 ans. Le premier a été le 20e choix au total du plus récent repêchage, l’autre a été le choix de deuxième ronde des Jets en 2018.

À la demande de l’organisation, ils ont retardé leur début de saison en Europe pour venir se familiariser avec les rouages de leur club nord-américain.

« Pour nous autres, ce n’était même pas une option, tranchait en fin de semaine Pascal Vincent, l’entraîneur-chef du club-école des Jets, en répondant à une question sur le statut de Heinola. On veut qu’il voie le plus de hockey nord-américain possible, on veut qu’il soit exposé à ce qu’on veut faire. On veut qu’il entende notre langage, qu’il apprenne le plus rapidement possible pour qu’il ait une bonne expérience au camp [des Jets]. Plus il peut emmagasiner d’expérience à ce moment de l’année, plus je pense que ça sera payant à long terme. »

« C’est important pour moi d’apprendre à connaître l’organisation. Je sais ce qu’on attend de moi ici et même si je devais retourner à la maison après le tournoi, ça aura valu la peine. J’aurai déjà une longueur d’avance lorsque je reviendrai l’an prochain », estimait Heinola.

Les Jets n’ont rien inventé. Pas plus tard que l’année dernière, le Canadien avait, pour des raisons similaires, amené Jesperi Kotkaniemi à Laval pour son tournoi des recrues. Ce dernier venait toutefois d’être repêché au troisième rang de sa cuvée et même si les probabilités qu’il aille continuer son cheminement à Pori, dans son pays natal, étaient plus élevées, une porte était gardée ouverte pour lui à Montréal.

La situation est différente pour Heinola. Avec la présence de Josh Morrissey, Dmitry Kulikov et Nathan Beaulieu avec le grand club en plus de celle de Logan Stanley, un autre choix de première ronde, dans le pipeline, les Jets n’ont pas nécessairement d’urgence à régler du côté gauche de leur défense comme le Canadien en avait un au centre il y a un an.

Heinola participera assurément au camp des Jets plus tard en septembre, mais ce n’est pas parce qu’on croit qu’il a une chance de jouer dans la Ligue nationale dès cette année, soutient Vincent. Le scénario le plus probable, c’est qu’il rejoigne son club finlandais à Rauma, au plus tard début octobre.

« Je ne pense pas que ça serait fair [de lui faire miroiter autre chose], affirme Vincent. Ce n’est pas dans nos habitudes avec nos jeunes défenseurs. Regarde Morrissey, on a attendu trois ans avant de le faire graduer. On va être patient avec lui. Le plan initial, c’est de le laisser gagner en maturité. »

Considérant tous les facteurs qui jouaient en sa défaveur – décalage horaire, dimensions de patinoire peu familières, nouveaux coéquipiers, qualité de l’adversaire – Heinola s’est plutôt bien tiré d’affaire dans la défaite de 8-1 des Jets aux mains des Sénateurs d’Ottawa vendredi soir.

« Il ressort du lot, avait alors analysé Vincent. Même ce soir, il gardait la rondelle et il l’avait souvent. Il se met dans des positions pour avoir le puck et il se met dans des positions pour le récupérer. Son positionnement est très bon, même s’il ne comprend pas encore trop ce qu’on fait dans nos systèmes. Son sens du jeu est là. Quand on évalue les joueurs après un match, on se parle entre entraîneurs et on se demande parfois : "L’as-tu vu lui ce soir? Non. Toi, l’as-tu vu? Non." Mais Ville, on l’a vu. Il a fait des jeux. Ce n’était pas parfait, mais il a fait des jeux. »

Heinola portera le numéro 36 alors que la relève manitobaine reprendra le collier dimanche soir contre les espoirs du Canadien. Le match sera présenté en webdiffusion sur RDS.ca à compter de 19 h.