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LAS VEGAS - Pierre-Édouard Bellemare et ses coéquipiers des Golden Knights ont tous été largués par leurs anciens clubs qui ont décidé de les soumettre au repêchage d’expansion.

 

Bellemare refuse toutefois de se considérer et de considérer l’un ou l’autre de ses coéquipiers qui se préparent à disputer la finale de la coupe Stanley comme un rejet.

 

« Nous étions tous les bienvenus ici. Nous avons tous été choisis. Il y avait peut-être cinq ou six joueurs de mon style qui étaient disponibles au repêchage d’expansion. La direction a choisi Marc-Édouard Bellemare. C’était la même chose pour tous les autres gars qui ont été sélectionnés au repêchage d’expansion. Quand on y pense, cette sélection nous a aidés à nous unifier. À trouver notre identité », a ajouté le cousin Français.

 

Bien que les joueurs des Knights aient prouvé depuis longtemps qu’ils sont bien plus que des rejets le défenseur Nate Schmidt qui est l’un des meilleurs Knights quand vient le temps d’échanger avec les journalistes a ironisé son statut avec les Capitals avec qui il évoluait l’an dernier. «Il faut croire que dans mon cas, j’étais la cause de leurs insuccès, car une fois débarrassés de moi, ils se rendent en finale de la coupe Stanley pour la première fois!»

 

Vrai que les Caps sont en finales. Faux toutefois que Schmidt était responsable de leurs déboires d’antan. Le défenseur l’a d’ailleurs prouvé avec ses performances sensationnelles avec les Knights. De plus, George McPhee a confirmé dimanche que son homologue des Caps, Brian MacLellan avait tenté de le rapatrier à Washington après le repêchage d’expansion.

 

« Il m’a contacté pour me demander s’il était possible de jeter les bases d’une transaction qui me permettrait d’obtenir d’autres joueurs. Je lui ai offert la courtoisie d’une discussion. Mais comme nos dépisteurs l’aimaient beaucoup et tenaient à ce que je le garde avec nous, j’ai fait des demandes démesurées que les Caps ont finalement refusées », a souligné le DG des Knights.

 

L’équipe avant les joueurs

 

Pierre-Édouard Bellemare a fait ses classes dans le hockey professionnel en Suède. Il y a appris que l’équipe primait sur les joueurs. Qu’un joueur, quel qu’il soit pouvait dire à ses coéquipiers plus talentueux qu’ils ne jouaient pas à la hauteur de leur potentiel.

 

« 32 degrés, piscine, ça s'est bien passé! »

Cette philosophie est à la base des succès des Golden Knights assure le cousin français. « Nous sommes tous sur un pied d’égalité ici. Le club n’a pas de passé. C’est le présent qui compte. Dans la victoire comme dans la défaite, nous savons si nous avons bien joué ou non. Si nous avons offert notre plein potentiel ou non. On ne s’est jamais conté d’histoire dans le vestiaire. On ne s’est pas laissé endormir par les succès et les victoires remportées malgré des efforts mitigés. Jamais trop haut dans la victoire, jamais trop bas dans la défaite. Cette façon de faire nous a servis toute la saison. Et en séries. Aussitôt un match terminé, on pensait au suivant. À ce qu’on devait faire de mieux pour gagner. Lorsqu’on a gagné la cinquième partie à Winnipeg, on a célébré c’est sûr. Mais une fois dans l’avion, ce n’était pas la fête. On avait déjà la tête à la finale. Aujourd’hui, on a la tête au match de demain et non à ce qui nous attend si nous gagnons quatre fois», a philosophé Bellemare qui, en plus d’être un joueur de quatrième trio honnête et dévoué à la cause de son équipe, est un analyste hors pair.

 

Pas de capitaine, pas de problème

 

De toutes les décisions qu’ils ont prises pour préparer la première saison des Golden Knights, Gerard Gallant considère que l’une des meilleures a été d’attendre avant de nommer un capitaine.

« Je veux que mes coéquipiers se sentent bien! »

 

« Nous avons un excellent groupe de leader. Mais dans le contexte d’une nouvelle équipe, nous trouvions qu’il valait mieux y aller avec un groupe de six leaders – Deryk Engelland, James Neal, David Perron, Reilly Smith, Luca Sbisa et Pierre-Édouard Bellemare qui a remplacé Jason Garrison en cours de saison – que d’y aller avec un capitaine. Lorsque nous avons gagné le trophée Clarence Campbell en finale de l’Ouest, c’est Deryk (Engelland) qui est allé chercher le trophée. Mais bien honnêtement, nous étions loin de nous préoccuper d’un éventuel trophée lorsque nous avons pris cette décision en début de saison.

 

S’ils gagnent la coupe Stanley, les Golden Knight deviendront la première équipe à s’y rendre sans avoir de capitaine pour les guider. Bon! Cette première s’ajoutera à la déjà très longue liste de premières qui ont marqué la saison historique de cette équipe d’expansion.

 

Fusillade meurtrière

 

De tous les hauts qui ont marqué la saison des Golden Knights, le bas désolant qui a foudroyé Las Vegas le premier octobre dernier lorsqu’un fou furieux a tiré à la mitraillette sur une foule faisant 58 victimes, a tout aussi marqué la saison.

 

Les slogans VegasStrong et VegasBorn tapissent d’ailleurs toujours la ville et sont associés au logo des Golden Knights.

« C’est le plus grand rêve d’un jeune du Québec! »

 

Cette tragédie a bien sûr marqué la saison des Knights. Pourrait-elle l’avoir marquée positivement?

 

« Parfois, il y a de très belles choses qui découlent de tragédie aussi horrible, a admis George McPhee. Nos joueurs ont vraiment été impliqués dans le mouvement de soutien qui a marqué la ville au lendemain de la tragédie. Nous avons fait de notre mieux pour honorer la mémoire des victimes et souligner le courage et le travail de premiers répondants dans le cadre des cérémonies qui ont marqué notre première partie à domicile. Je me souviens que les 58 secondes de silence qui ont permis d’honorer les 58 victimes m’ont semblé une éternité. Mais c’était la meilleure façon d’honorer ceux qui devaient être honorés. »

 

En relève à son directeur général, l’entraîneur-chef Gerard Gallant a reconnu que la tragédie avait marqué son équipe. « Nous n’en parlons jamais ou très peu. Mais nous y pensons tous c’est évident. »

 

Cette tragédie a marqué le Tout-Vegas. La bannière accrochée au plafond du T-Mobile par les Golden Knights, bannière sur laquelle les noms des 58 victimes ont été brodés, est d’ailleurs là pour s’assurer que personne ne l’oublie.

Comparaison Capitals/Golden Knights