MONTRÉAL - Une équipe a beau miser sur la meilleure unité en désavantage numérique de la ligue, elle n'est pas à l'abri de mauvaises soirées à ce chapitre. Jacques Martin et les joueurs du Canadien l'ont constaté, mercredi, face aux Penguins.

Le désavantage numérique du Tricolore était le meilleur de la LNH, avant les matchs de mercredi, avec un taux de succès de 87,9 pour cent. L'unité s'est toutefois écroulée face à Jordan Staal et Kristopher Letang, qui ont tous deux participé à trois des quatre buts réussis par le jeu de puissance des visiteurs. Ces quatre filets marqués sans riposte ont fait la différence dans le gain de 5-2 des Penguins.

« Ils ont plus de joueurs que nous, alors ce n'est pas vraiment juste », a lancé après le match un Hal Gill pince-sans-rire, reconnaissant par l'absurde qu'une baisse de régime, même du meilleur désavantage numérique du circuit, est inévitable au cours d'une longue saison de 82 matchs.

« Tu veux réduire le nombre de pénalités le plus possible, tu ne peux pas en prendre trop. Ça finit par faire mal. Mais il faut également trouver le moyen d'en écouler quelques-unes », a ajouté l'un des spécialistes du désavantage numérique du CH.

Gill a par ailleurs reconnu que certains types d'infractions sont moins acceptables que d'autres. Comme les trois de Benoit Pouliot, toutes commises en zone adverse.

« Il va y avoir des pénalités. Tu essaies d'être combatif dans tes mises en échec, tu dois parfois accrocher un joueur pour prévenir un but... Mais celles commises en zone offensive, c'est une autre paire de manches », a noté Gill, sans nommer de nom.

« Il faut rebondir et retrouver nos bonnes habitudes. »

Le Canadien en était à son deuxième match en autant de soirs, mercredi, tandis que les Penguins n'avaient pas joué la veille. La fatigue ne justifie pas le grand nombre de pénalités écopées, et s'avère encore moins une excuse valide pour expliquer la défaite, a tranché Jacques Martin.

« Deux matchs en deux soirs, ça arrive souvent dans une saison, a déclaré le vétéran entraîneur. Ça fait partie des responsabilités d'un athlète d'être prêt malgré tout. »

« La saison est longue et la fatigue est souvent un facteur, mais on ne peut s'en servir comme excuse », a renchéri Gill.

La vengeance au coeur des Penguins

« C'était le temps qu'on se réveille et qu'on leur donne un vrai match », a lancé Kristopher Letang, entre-temps, dans le vestiaire des Penguins.

Le jeune défenseur québécois, qu'on dit dans la course pour l'obtention du trophée Norris, a reconnu que les Penguins s'étaient présentés à Montréal avec la rage au coeur après avoir subi deux défaites contre le CH cette saison. Et aussi, après avoir été éliminés par le Tricolore en séries éliminatoires, le printemps dernier.

Marc-André Fleury a notamment réglé des comptes avec Carey Price. À la fin du match de mercredi, il a tourné en dérision le geste digne d'un rappeur que le gardien du Canadien avait posé après avoir défait les Penguins, la semaine dernière.

« Les gars en ont parlé mais pas tant que ça, a commenté Fleury du bout des lèvres. J'ai trouvé ça un peu ordinaire. Mais bon, il avait gagné et tout arrêté en fusillade. Je ne lui enlève rien. C'était juste pour rire que je l'ai imité. C'était juste drôle. »

Les Penguins voulaient aussi renouer avec la victoire après avoir encaissé trois revers depuis que Sidney Crosby est absent.

« Ça fait du bien de revenir sur la bonne voie de cette façon. C'est une belle victoire, a indiqué Letang. On a collé 60 solides minutes de jeu. Notre infériorité numérique a bien fait (parfaite en quatre occasions) et on a débloqué en supériorité après avoir éprouvé des problèmes dernièrement.

« Les gars ont fourni un effort soutenu et on n'a pas connu de relâchement. »