MONTRÉAL – À son premier véritable camp d’entraînement, le Québécois Gabriel Fontaine a été récompensé par les Rangers de New York qui lui ont permis de disputer quatre de leurs six matchs préparatoires.

 

Nul doute, Fontaine a créé un impact auprès de la formation new-yorkaise. La progression de l’attaquant québécois a emprunté une tangente ascendante depuis qu’il a été échangé par le Phoenix de Sherbrooke aux Huskies de Rouyn-Noranda après sa deuxième saison dans la LHJMQ.

 

Quelques jours après la transaction, Fontaine a été ignoré au repêchage de la LNH à la suite d’une production modeste de 4 buts et 15 aides en 55 rencontres. Il s’est repris de belle manière la saison suivante avec les Huskies en amassant 20 buts et 25 passes en 63 parties et il a enchaîné avec 16 points en 20 matchs lors du long parcours éliminatoire des Huskies jusqu’en finale de la coupe Memorial.

 

Cette évolution a incité les Rangers à le sélectionner en sixième ronde (171e au total) en 2016.

 

« Ça marchait plus ou moins à Sherbrooke, le changement d’air m’a aidé à décoller », a reconnu celui pour qui le départ de sa région natale a été salutaire.

 

En théorie, Fontaine aurait dû pouvoir laisser une première impression aux Rangers l’an passé, mais une blessure l’avait relégué à un rôle de « spectateur » pour le camp d’entraînement de 2016.

 

« J’avais subi une opération pour une hernie inguinale. Je me suis présenté au camp, mais je ne participais pas aux entraînements. J’avais des séances avec un entraîneur personnel et j’ai fait ma remise en forme à New York jusqu’à ce que je sois prêt avant de retourner à Rouyn-Noranda », a expliqué le patineur de 20 ans.

 

Un an plus tard, Fontaine a donc pu se reprendre et il ne s’est pas présenté avec la même nervosité qu’une recrue ayant eu le privilège découvrir l’environnement d’un camp d’entraînement de la LNH.

 

« C’est un bilan positif surtout pour une première vraie expérience. J’ai eu la chance de jouer quatre matchs préparatoires, dont deux, au Madison Square Garden, c’était assez incroyable. J’ai pu voir à quoi le calibre ressemble et j’en sors la tête haute. Évidemment, je dois travailler sur certaines choses, mais en gros, je pense que j’ai fait un bon travail là-bas », a-t-il commenté au RDS.ca.

 

Son rendement pourrait aller jusqu’à le surprendre comme ce fut le cas pour plusieurs observateurs du camp des Rangers. Cependant, Fontaine affiche de plus en plus de confiance en ses moyens.

 

« Non, je pense que je le voyais un peu venir. Je commence à gagner en maturité comme joueur et à vieillir donc j’étais capable de jouer contre les autres. En même temps, ça m’a un peu surpris de me rendre au dernier match préparatoire », a réagi Fontaine qui a pu profiter de l’entraide de David Desharnais au cours des dernières semaines.

 

Les dirigeants des Rangers l’ont retranché mercredi, mais ils ont pris le temps de lui souligner qu’il était sur la bonne voie et il ne fait aucun doute que sa vitesse a été un élément précieux dans cette évaluation.

 

« Je pense que c’est ça qui a fait ouvrir les yeux aux dirigeants des Rangers. La vitesse et mon jeu défensif, c’est ce qui a ressorti le plus et ce sont les raisons pour lesquelles je suis resté plus longtemps », a convenu l’auteur de ce but épatant la saison dernière avec les Huskies.   

 

Sans surprise, sa rapidité apparaît dans les points positifs soulevés par les recruteurs à son sujet.  

 

« C’est certain que sa qualité principale est la vitesse. L’an passé, c’était le genre de joueur qui était dangereux quand il exploitait cet atout. Cet élément dominant peut l’aider avec la façon dont le hockey se joue aujourd’hui », a confié un dépisteur qui parcourt le territoire québécois.

 

Gabriel FontaineD’ailleurs, cet ingrédient a failli lui valoir une invitation au dernier camp d’Équipe Canada Junior étant le dernier joueur rayé sur la liste d’invitations.  

 

D’un autre côté, les rapports de ces intervenants comportent toujours des bémols et des points faibles.

 

« Je ne pense pas que ce soit le joueur le plus constant cependant. C’est une facette sur laquelle il devra travailler. Évidemment, tu dois être précis dans ce que tu fais chez les professionnels. Je le vois comme un joueur de troisième ou quatrième trio avec de la vitesse. Tu peux parfois espérer qu’il produise, mais la marche est haute », a cerné cette source.

 

Fontaine a justement été employé dans ce rôle par les Rangers qui lui ont confié des missions en infériorité numérique, mais il voudrait pouvoir se hisser dans le top-6 à long terme.

 

En attendant, son souhait est de corriger ses lacunes dans la Ligue américaine avec le Wolf Pack de Hartford au lieu d’une dernière campagne dans la LHJMQ.  

 

« Je pense que j’ai de bonnes chances. Je n’ai pas encore vraiment eu le temps de parler avec les dirigeants quant à leurs plans. Mais, si je me fie aux joueurs qui sont présents, je crois que je serai capable de rester », a évalué Fontaine.

 

Même s’il devra franchir d’autres obstacles pour atteindre la LNH, le centre fiable défensivement confond déjà quelques sceptiques à son endroit.

 

« Oui, je le vois un peu comme ça. Il n’y a pas tant de choix de sixième ronde qui s’approchent de la LNH. Je ressens une petite fierté par rapport à ça », a conclu Fontaine qui ne veut pas s’arrêter là.