Paul Maurice a « besoin » d’une coupe!
LNH samedi, 8 juin 2024. 11:05 vendredi, 15 nov. 2024. 20:49SUNRISE – Pendant que Connor McDavid et Leon Draisaitl sont au centre de débats associés à la nécessité, ou non, qu’ils brandissent la coupe Stanley pour confirmer leur place parmi les plus grands joueurs de l’histoire, Paul Maurice coupe court à tout débat associé à sa place dans l’histoire.
« J’ai besoin de la gagner », que Maurice a candidement convenu lorsque je lui ai demandé s’il avait besoin de porter la coupe offerte par Lord Stanley à bout de bras pour confirmer sa place au sein des meilleurs entraîneurs-chefs de l’histoire de la LNH.
« Ça fait 30 ans que je suis coach dans la LNH. Avec les années qui passent, tes opinions sur ce qui est important fluctuent. Tous les entraîneurs ont des opinions différentes sur ce sujet. Une coupe ne changerait rien à ma vie personnelle. Et je serai en mesure d’évaluer la qualité de mon travail une fois ma carrière terminée, que je la gagne ou non. Mais oui, j’aimerais vraiment gagner la coupe Stanley », que Maurice a ajouté lors de la journée médiatique orchestrée par la LNH vendredi au Amerant Bank Arena.
Débarqué derrière le banc des Whalers de Harford en 1995-1996 alors qu’il n’avait que 29 ans et deux années d’expérience comme entraîneur-chef dans la Ligue junior de l’Ontario (OHL), Paul Maurice est deuxième dans l’histoire de la LNH pour le nombre de matchs dirigés (1848).
Il occupe le quatrième rang pour le nombre de victoires (869).
Scotty Bowman est bien sûr premier dans les deux catégories avec 1244 victoires en 2141 matchs dirigés. Joel Quenneville (969) et Barry Trotz (914) devancent Paul Maurice qui est suivi de près par Lindy Ruff (864 victoires) qui sera de retour derrière le banc des Sabres de Buffalo l’automne prochain.
De retour en grande finale pour une deuxième année consécutive, Paul Maurice tentera de faire mentir le proverbe jamais deux sans trois puisqu’il amorcera, samedi, derrière le banc des Panthers, sa troisième finale de la coupe Stanley. Avant de perdre aux mains des Golden Knights l’an dernier, à Las Vegas, Maurice et les Hurricanes de la Caroline ont vu les Red Wings de Detroit brandir la coupe Stanley devant eux en 2002 au terme d’une finale remportée en cinq matchs.
Tkachuk en mission
Contrairement à la confrontation les opposant aux Golden Knights l’an dernier, Paul Maurice compte cette année sur des Panthers mieux préparés et plus en forme pour assouvir son besoin de gagner la coupe Stanley.
La quête de leur entraîneur-chef s’ajoute à la longue liste de sources de motivations qui animent les joueurs des Panthers.
« On veut gagner la coupe pour nous, pour notre équipe, pour nos partisans et cette ville qui est la meilleure de la LNH pour vivre et jouer au hockey. Mais je veux certainement gagner la coupe pour Paul également. C’est, de loin, le meilleur entraîneur pour lequel j’ai joué depuis le début de ma carrière. Il a fait de moi un meilleur joueur de hockey. Un gars plus complet qui sait comment maximiser ma contribution aux succès de l’équipe », que Tkachuk a indiqué vendredi.
Avec ses cinq buts et 19 points récoltés depuis le début des séries, Matthew Tkachuk est le meilleur marqueur des Panthers.
Il sait toutefois qu’à l’aube d’une finale au cours de laquelle l’attaque massive des Oilers pourrait coûter une première coupe Stanley aux Panthers, la discipline, particulièrement sa discipline, jouera un rôle de premier plan.
« J’ai beaucoup changé », a tenté de faire croire Tkachuk. « Vous ne me verrez plus dans des échauffourées après les coups de sifflet. Je me concentre à aider la cause de mon équipe en respectant ce qui doit être fait sur la patinoire. Et ce n’est pas seulement vrai pour moi, mais pour tous les joueurs de l’équipe. Nous sommes unis dans cette aventure. On sait ce qui doit être fait pour que nous sortions gagnants cette année et nous prendrons tous les moyens nécessaires pour y arriver », que le robuste et teigneux ailier a assuré.
On pourra vérifier tout ça dès samedi soir lors du premier match.
Au-delà des performances de Tkachuk et de la discipline qu’il affichera, la qualité du travail de son capitaine Aleksander Barkov sera aussi déterminante pour les succès des Panthers... ou des Oilers.
« Ce sera un défi difficile, mais amusant », que Barkov a répondu aux mille et une questions qui lui ont été posées en marge de la confrontation qui l’attend face à Connor McDavid.
À moins qu’il soit plutôt envoyé sur la patinoire pour contrer Leon Draisaitl.
Une chose est certaine, il ne pourra pas neutraliser le monstre à deux têtes des Oilers si McDavid et Draisaitl évoluent sur des trios différents.
« Il n’y a rien d’impossible avec Sacha Barkov », que Paul Maurice a répliqué lorsqu’on lui a demandé d’ouvrir son jeu quant aux stratégies défensives qu’il confiera à son capitaine.
Quant à l’importance des unités spéciales, Maurice a encore démontré la vivacité de ses réponses en répliquant. « L’importance des unités spéciales dépend du nombre de pénalités écopées pendant les matchs. On verra bien... »
Sur ce point, Maurice a bien raison. Car la meilleure façon de museler l’attaque massive des Oilers qui donne un but à toutes les trois supériorités numériques sera d’en offrir le moins possible.
Rendez-vous avec l’histoire
Paul Maurice a-t-il vraiment besoin de la coupe Stanley pour auréoler la place qui lui sera réservée dans l’histoire de la LNH?
Pas vraiment. Car dans une LNH comptant 32 équipes – et bientôt 33 ou 34 – qui doivent composer avec les aléas du plafond salarial, il n’a jamais été aussi difficile de se rendre jusqu’au bout.
Bon! Gagner une coupe mettrait un terme au débat, mais Maurice, avec ou sans coupe Stanley, sera toujours un des meilleurs entraîneurs-chefs de l’histoire, un entraîneur-chef qui aura su s’adapter aux changements qui ont marqué la LNH au fil des 30 dernières années.
En décembre 2021, lorsqu’il a décidé de quitter son poste d’entraîneur-chef des Jets de Winnipeg, Paul Maurice croyait sa carrière terminée.
« J’étais en paix avec ma situation. En fait, ce n’est pas vrai, car je n’ai jamais été en paix avec ma situation. J’étais toutefois capable de sentir ce que cela voulait dire de se retrouver à la retraite sans avoir gagné. Et c’est pour ça que je tiens tellement à en gagner une. »
Directeur général des Panthers, Bill Zito lui a donné cette chance. Une chance que Maurice a mis du temps à saisir.
« J’étais à la pêche depuis quatre jours. C’était formidable. Quand le téléphone sonnait, je jetais un coup d’œil au numéro et je ne répondais pas s’il m’était inconnu. À un moment donné, un message texte associé à un numéro que j’avais écarté à plusieurs reprises est apparu. Le message disait : tu devrais prendre mon appel... Vous connaissez la suite », que Maurice a raconté avec, à ses côtés, son patron Bill Zito qui souriait de satisfaction.
Car de cet appel est née une complicité entre Zito et Maurice qui a grandement contribué à hisser les Panthers de la Floride parmi les meilleures organisations de la LNH.
Il ne lui manque qu’une coupe Stanley pour le confirmer.
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