CHICAGO - Empêtré dans une léthargie, l'attaquant des Blackhawks de Chicago Jonathan Toews s'est concentré sur ses qualités de meneur et son jeu défensif, l'un des meilleurs dans la LNH.

Ce n'était pas assez aux yeux du défenseur Brent Seabrook, qui avait le sentiment que son capitaine avait besoin d'un coup de pied au derrière.

« J'en avais assez d'entendre tout le monde parler de tout ce que Johnny fait de bien, a lancé Seabrook. C'est un excellent joueur. Il est l'un des meilleurs dans la ligue, et je lui ai juste dit qu'il doit cesser de penser à ça. Il doit cesser de penser à tout ce qu'il fait de bien et cesser de s'inquiéter du fait qu'il ne marque pas de buts. »

Toews se rappelle du moment où Seabrook lui a passé le message. Ils étaient tous deux assis dans un hôtel.

« Il m'a juste demandé, 'À quoi tu penses?' Et j'ai répondu, 'Rien, et toi, à quoi tu penses?', a raconté Toews. Il m'a regardé de nouveau et j'ai réalisé ce qu'il voulait que je dise, et j'ai répliqué en disant, 'Marquer des buts'. »

Même Toews a besoin d'un tonique de temps à autre. Seabrook a tout simplement été la voix familière qui en a été à l'origine. Une voix que le joueur de centre de 25 ans respecte.

« Il y a beaucoup de buts à oublier »
« Il y a beaucoup de buts à oublier »

« Tu travailles fort, tu essaies de faire les petites choses de la bonne façon, mais vient un moment où ce n'est pas assez. Quand on te considère comme un joueur offensif, un joueur-clé dans ton équipe, il faut trouver le moyen de faire quelque chose, a expliqué Toews. Il ne s'attaquait pas à moi, je ne crois pas. Il essayait juste de provoquer une étincelle. »

Seabrook savait que si Toews apportait sa contribution à l'attaque tout comme Patrick Sharp et Patrick Kane, le sort des Blackhawks s'en trouverait favorisé. Quand Toews a marqué lors du quatrième match de la finale de la Coupe Stanley, la preuve en a été faite, alors que Chicago a battu les Bruins de Boston et égalé la série à 2-2.

Toews a alors arrêté à 10 sa série de matchs sans but, qui remontait à la cinquième rencontre de la demi-finale de l'Association Ouest contre les Red Wings de Detroit. Il avait alors marqué et aidé son équipe à revenir d'un déficit de 3-1 dans la série.

Sauf que lors du match précédent, Toews avait écopé de trois punitions en une seule période et il avait besoin de se calmer les nerfs. Seabrook s'en est chargé.

« Il ne porte pas de lettre sur son chandail mais il fait assurément partie de notre groupe de meneurs, a dit l'entraîneur Joel Quenneville de Seabrook. Même quand il était jeune, il y a cinq ans par exemple, il était l'une des voix qu'on entendait souvent dans le vestiaire, sur le banc et sur la glace pendant les entraînements. Il dit toujours les bonnes choses. »

« On ne veut pas parler d'eux »
« On ne veut pas parler d'eux »

Seabrook a de toute évidence dit les bonnes choses à Toews, qui a insisté pour dire que penser à son jeu offensif n'affecte en rien son jeu défensif. Selon lui, penser à marquer des buts produit des effets concrets.

« En bout de ligne, il faut avoir l'instinct de tueur autour du filet, aller y chercher la rondelle ou la retenir une seconde de plus au lieu de réaliser le jeu conservateur et de la faire circuler derrière leur filet, a dit Toews. C'est une question d'avoir confiance de pouvoir le faire, de ne pas avoir peur et de prendre une chance en amenant le disque au filet ou en décochant un tir. »