Quelle place dans l’histoire pour le Lightning?
LNH dimanche, 12 juin 2022. 00:04 jeudi, 12 déc. 2024. 08:55En se qualifiant pour une troisième finale de la Coupe Stanley de suite, le Lightning de Tampa Bay a rejoint un club sélect dont seuls les plus grands de l’histoire sont parvenus à rejoindre. Aucune équipe depuis les Oilers d’Edmonton de Wayne Gretzky, Mark Messier, Jari Kurri, Paul Coffey et compagnie entre 1983 et 1985 n’était parvenue à s’offrir trois finales de suite.
Seuls les Canadiens de Montréal (1967-69 et 76-79), les Blues de Saint Louis (1968-70), les Flyers de Philadelphie (1974-76), les Islanders de New York (1980-84) et les Oilers d'Edmonton (1983-85) avaient réussi pareil exploit depuis la première expansion de 1967 dans la LNH. Dans une ère où la parité est plus élevée que jamais dans la meilleure ligue de hockey au monde, la statistique est encore plus impressionnante.
Steven Stamkos assure que le travail n’est pas terminé, mais il reconnait que l’exploit du Lightning méritera d’être souligné quand le travail sera accompli en grande finale.
« C’est difficile de sortir du moment présent et de regarder à quel point nous avons un groupe spécial puisqu’il y a encore des matchs à jouer. Nous n’avons pas encore atteint notre objectif, mais ce groupe est vraiment incroyable. Il est spécial. Je suis très fier de ce groupe, je n’ai pas d’autre mot. Nous avons la chance d’encore aller en finale et réaliser quelque chose de spécial », a soufflé le capitaine du Lightning.
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Les noms de Steven Stamkos, Nikita Kucherov, Victor Hedman et bien sûr Andrei Vasilevskiy ne sont pas étrangers à la réussite d’un tel exploit. Le capitaine du Lightning assure toutefois que le talent est loin d’être la seule raison des succès des siens.
« Nous croyons en nous-mêmes. Nous croyons dans l’effort et dans le système de l’entraîneur. La confiance est vraiment la clé. Nous avons confiance envers chaque joueur qui saute sur la patinoire. Que ce soit pour marquer un but ou non, il s’agit des petits détails, des sacrifices, des lancers bloqués. C’est la mentalité de ne pas se plaindre de son rôle et de jouer du meilleur de ses efforts pour le joueur à côté de soi. C’est pourquoi ce groupe est si spécial. Nous ne savons pas ce qui va arriver dans les prochains jours, mais nous sommes arrivés jusqu’ici à nouveau et c’est super de pouvoir faire partie de ce groupe. »
S’il est vrai que l’engagement des joueurs du Lightning est grandement à l’origine des succès de l’équipe, les performances exceptionnelles des joueurs vedettes les placent avantageusement parmi les grands de l’histoire.
Le gardien Andrei Vasilevskiy en est un qui fait sa marque dans l’histoire et dont la grandiose chevelure devra commencer à être modelée dans le buste du Temple de la renommée du hockey. Avec une autre performance digne des plus grands, Vasilevskiy a porté à 8-0 sa fiche lors des huit derniers matchs où il avait l’occasion d’éliminer son adversaire. Lors de cette séquence, le portier russe a frôlé l’invincibilité avec une moyenne de buts alloués de 0,25, un pourcentage d’arrêts de 99,1 et six blanchissages.
Pour mettre en chiffre la domination incroyable de Vasilevskiy dans une telle situation, ce n’est que la deuxième fois lors de ces huit matchs qu’un joueur adverse parvient à trouver le fond du filet. Seul Morgan Rielly – en première ronde cette saison - est parvenu à le battre depuis la première conquête de la Coupe Stanley du Lightning face aux Stars dans la bulle en 2020.
De son côté, l’entraîneur-chef Jon Cooper n’a pas eu peur d’admettre que les succès de son équipe sont surréels.
« Quand tu es un enfant au Canada, tu rêves toujours d’avoir ton nom sur la Coupe Stanley. De s’y rendre une première fois, c’était un rêve qui devenait réalité. D’y retourner l’année suivante, c’était comme un rêve, c’est impossible. D’y retourner une troisième fois, c’est impensable. Je suis tellement impressionné par ce que mes joueurs font pour gagner un match de hockey. »
Cooper souligne avec justesse que l’équipe de gestion derrière la machine du Lightning mérite sa part de reconnaissance.
« Il faut donner du crédit [au propriétaire] Jeffrey Vinik, [à l’ancien directeur général Steve Yzerman] et à Julien BriseBois pour avoir maintenu le groupe ensemble et à croire au long terme. L’échec de 2019 aurait été une façon facile d’abandonner. Quand une équipe se fait mettre à plat aussi souvent et qu’elle se relève, tu sais que tu as quelque chose de spécial et que ça ne prendra que du temps. C’est tellement incroyable de faire partie de cela. Ça prend un groupe rempli d’espoir et de courage du propriétaire jusqu’aux joueurs pour réussir. »
Bien sûr, le vétéran pilote du Lightning n'a pas manqué de souligner l'apport de ses joueurs, particulièrement celui de son capitaine Steven Stamkos et du défenseur étoile Victor Hedman.
« Depuis que je suis dans cette situation (NDLR : entraîneur-chef du Lightning), c'est surtout Heddy et Stammer qui étaient là. Des joueurs sont venus et ont quitté. Il y a certain joueurs qui sont venus nous aider durant ces parcours comme Nick Paul face aux Leafs cette saison lors du match numéro 7. De voir Stammer grandir et passer du jeune marqueur de 60 buts au capitaine autour duquel les joueurs se rallient, c'est spécial. Il a beaucoup de poids sur les épaules. Il doit marquer, il doit être un meneur, il doit être le visage de la concession. Il a raté notre premier parcours vers la Coupe. À un certain moment, tu souhaites voir la lumière briller sur lui. Dans un match éliminatoire de le voir marquer le premier but et de répondre 21 secondes après le but égalisateur, ça te rend tellement fier que ce soit lui. Il sera le premier à refuser les accolades, mais il a connu toute une série et ç'a payé lors du match numéro six et ça bâtit son héritage en tant que capitaine de cette équipe. »
Déjà que le Lightning est devenu la première équipe depuis que la LNH compte plus de 21 équipes à parvenir trois fois de suite en finale de la Coupe Stanley, Tampa pourrait rejoindre les Canadiens, les Islanders et les Maple Leafs comme les seules équipes à gagner trois Coupes Stanley consécutives, et ce même à l’époque où seulement six équipes foulaient les patinoires de la ligue.