Quels joueurs ont le plus déçu cette saison dans la LNH?
LNH samedi, 2 mai 2020. 08:45 jeudi, 12 déc. 2024. 00:27Après m’être penché la semaine dernière sur trois joueurs qui ont connu une progression fulgurante cette saison, il est maintenant temps de se tourner vers leur opposé : les joueurs qui ont déçu. Que ce soit l’âge, les blessures, un nouveau rôle, nouvel environnement ou toute autre raison, il y a toujours des joueurs qui n’arrivent pas à répondre aux attentes.
Encore une fois, j’ai décidé d’en choisir trois: un attaquant, un défenseur, et un gardien. Cette liste s’est avérée très coûteuse: les trois joueurs ont un salaire annuel combiné de 28 millions $, soit plus du tiers du plafond salarial.
Attaquant : Jeff Skinner
Acquis par les Sabres avant le début de la saison 2018-19, Jeff Skinner n’a pas perdu de temps à faire sa marque avec son nouveau club. Skinner a toujours été un marqueur talentueux, avec 3 saisons d’au moins 31 buts avec les Hurricanes, mais il a atteint un nouveau sommet à l’aile de Jack Eichel avec 40 buts, une première dans sa carrière. Ce sommet personnel est venu au moment parfait pour Skinner, qui écoulait la dernière année de son contrat.
Encore jeune à seulement 27 ans, les Sabres ont décidé de lui offrir un contrat monstre de 8 ans et 72 millions $, ou une moyenne de 9 millions $ par année. Cher payé, oui, mais Skinner était aussi le seul joueur des Sabres à marquer au moins 30 buts depuis l’arrivée de Jack Eichel et le premier depuis Jason Pominville en 2011-12. Skinner et Eichel semblaient aussi avoir une bonne chimie sur la glace. Le capitaine était 15e dans la LNH en passes complétées dans l’enclave, tandis que Skinner était 12e en tirs décochés de l’enclave.
Cette saison, Jeff Skinner est passé de héros à zéro à la vitesse de l’éclair. Ses buts ont chuté de 40 à seulement 14, son pire total depuis ses 13 lors de la saison 2012-13, qui avait été écourtée par le lock-out.
Il faut dire que son nouvel entraîneur Ralph Krueger ne l’a pas vraiment aidé. En 2018-19, Skinner avait passé plus de 800 minutes sur la glace en même temps que Eichel à forces égales, dont environ 550 minutes avec Eichel et Reinhart. Cette saison, Skinner a constamment été déplacé dans l’alignement et a vu plus de temps sur le 4e trio qu’avec Eichel. Pas surprenant de voir une baisse de production lorsqu’un joueur passe de Eichel et Reinhart à Evan Rodrigues et Connor Sheary comme compagnons de trio.
Mentions honorables (déshonorable?) à Phil Kessel et Alex Galchenyuk, qui ont été échangés l’un contre l’autre et ont déçu pour leurs clubs respectifs.
Défenseur : P.K. Subban
Les Devils ont fait l’acquisition de P.K. Subban au cours de la saison morte en retour de Steven Santini, Jeremy Davies et de choix de 2e tour en 2019 et 2020, une transaction qui a permis aux Predators de libérer assez d’espace sous le plafond salarial pour signer Matt Duchene. Avec Taylor Hall dans la dernière année de son contrat, les Devils voulaient apporter du renfort pour convaincre leur joueur étoile de rester au New Jersey. L’échange semblait être faible en risque vu le prix payé et avait le potentiel de rapporter gros, mais Subban a connu de loin la pire saison de sa carrière.
Il y a seulement deux saisons, l’ancien du Canadien était l’un des trois finalistes pour le trophée Norris, remis annuellement au meilleur défenseur de la LNH. Cette année, Subban n’était même pas parmi les trois meilleurs marqueurs à la ligne bleue pour les Devils, qui sont l'une des pires équipes du circuit Bettman avec une fiche de 28-29-12. Il n’a obtenu que 4 points lors des mois de novembre et décembre combinés, incluant une séquence de 23 matchs consécutifs sans inscrire son nom à la feuille de pointage. C’est la première saison que Subban n’atteint pas le plateau des 30 points.
Subban a joué au moins 100 minutes à forces égales avec 5 défenseurs différents, mais aucune combinaison n’a fonctionné. Il a obtenu moins de points en avantage numérique que Brad Hunt du Wild, qui touche moins d’un dixième de son salaire à 700 000$ par année, et moins de points à forces égales que Marco Scandella, qui a évolué pour trois clubs différents cette saison.
Le New Jersey a finalement dû échanger Hall aux Coyotes en décembre puisqu'il était clair qu’il n'accepterait pas un nouveau contrat avec le club. Les Devils sont maintenant sans leur vedette et meneur offensif, en plus d’être pris avec l’énorme contrat de Subban, qui pèse 9 millions $ par année sur la masse salariale pour encore deux autres années.
Gardien : Sergei Bobrovsky
La première saison de Sergei Bobrovsky en Floride est fort probablement l’année la plus décevante dans la LNH, toutes positions confondues. Bobrovsky s’est joint au Panthers sur le marché des joueurs autonomes en signant un massif contrat de 7 ans d’une valeur de 70 millions $. Ce contrat faisait du portier russe le 2e mieux payé à sa position, derrière Carey Price.
Les Panthers espéraient que Bobrovsky soit la pièce manquante à un noyau dynamique mené par Alex Barkov et Jonathan Huberdeau. Après tout, ce noyau avait raté les séries éliminatoires de seulement 12 points en 2018-19, et ce, malgré un taux d’arrêt de ,898 de la part de leurs gardiens, la 2e pire moyenne du circuit Bettman.
Bobrovsky a commencé l’année de façon chambranlante. Il n’a pas réussi à enfiler deux victoires consécutives avant la fin du mois d’octobre et a posté un taux d’arrêt de ,873 lors du premier mois de la saison, 54e parmi les 63 gardiens avec au moins un départ. Pour la saison (presque) entière, il s’est classé au 54e rang en buts sauvés, ayant en fait coûté près de 9 buts aux Panthers relativement à un gardien moyen. Pourtant, Bobrovsky était l’un des meilleurs de la ligue à ce chapitre depuis 2016-17, la saison qui lui a valu son 2e Vézina.
Malgré tout, il y a de l’espoir pour Bobrovsky. Il a connu une meilleure deuxième moitié de saison et a obtenu une marque de 0,47 but sauvé depuis le 1er janvier. Pas encore son niveau élite habituel, mais définitivement des signes encourageants. Peut-être qu’il pourra rebondir l’an prochain après une saison d’adaptation en Floride. Les Panthers ont fait un pari de 10 millions $ par an pour les 6 prochaines années qu’il en est capable.
À lire également