Gary Bettman doit intervenir dans le dossier Tom Wilson
LNH mardi, 4 mai 2021. 14:57 mardi, 19 nov. 2024. 20:52MONTRÉAL - Les images vues et revues de Tom Wilson frappant à la tête Pavel Buchnevich alors qu’il était étendu face contre la patinoire et donc totalement vulnérable appelaient à une suspension salée.
Les images vues et revues de Tom Wilson agrippant Artemi Panarin par derrière et par les cheveux, pour l’envoyer tête première sur la patinoire et lui infliger une blessure qui forcera le joueur vedette des Rangers à rater les trois derniers matchs de la saison appelaient à une suspension plus salée encore.
Les images vue et revues de Tom Wilson qui fait fièrement le gorille au banc des pénalités après l’avoir fait sur la patinoire appelaient à des mesures exceptionnelles.
Mais non!
Plutôt que de suspendre Tom Wilson pour le reste de la saison et à tout le moins une partie des séries éliminatoires, la LNH lui a imputé une amende de 5000 $.
C’est ridicule!
J’en veux bien sûr d’abord à George Parros et aux membres de son équipe assurant la sécurité des joueurs d’avoir manqué de courage dans la gestion de ce dossier.
Mais j’en veux surtout à Gary Bettman.
J’en veux au commissaire parce que lorsqu’il a vu les images de Wilson imitant King Kong à quelques coins de rue de l’Empire State Building qu’il a rendu célèbre, Gary Bettman aurait dû prendre le téléphone et appeler son bras droit Bill Daly pour lui dire ceci : « Contacte tout de suite George Parros et dis-lui que nous prenons la relève dans le dossier Wilson ».
Gary Bettman devait intervenir parce que Tom Wilson a transgressé bien plus que quelques règlements lorsqu’il s’est rué comme il l’a fait sur ses adversaires des Rangers. Il s’est comporté comme un voyou. Il s’est même comporté comme un poltron en s’attaquant à des joueurs vulnérables qui ne représentaient aucune menace à son endroit ou ses coéquipiers.
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Wilson ne s’est pas seulement ridiculisé en agissant comme il l’a fait. Il a ridiculisé son équipe. Il a ridiculisé ses coéquipiers. Il a ridiculisé tous les hommes forts qui tentent de sauver leur job dans la LNH ou qui ont rempli ce rôle ingrat au cours de leurs carrières en s’assurant de le faire avec le plus de sérieux possible. À cet effet, les réactions de John Scott et les uppercuts verbaux qu’il assène à Tom Wilson témoignent du fait que les « goons » surtout les anciens, les vrais, affichaient un code d’honneur que Tom Wilson n’a jamais lu et qu’il ne comprendrait sans doute pas.
Tom Wilson a aussi ridiculisé les Rangers. Ça va de soi. Mais il a surtout ridiculisé la LNH en dépassant une fois encore les limites comme s’il se fichait éperdument des conséquences de ses gestes; des sanctions qu’il pouvait écoper.
Avec l’amende de 5000 $ que George Parros lui a imposée, le préfet de discipline lui a donné pleinement raison d’agir comme il l’a fait sans la moindre crainte de représailles.
D’où l’importance de l’intervention de Bettman.
Car non seulement sa Ligue a été ridiculisée lundi soir, mais elle s’est ridiculisée encore plus en manquant de courage et de poigne dans la gestion de cette affaire.
À titre de commissaire, Gary Bettman aurait pu et aurait dû défendre non seulement les joueurs qui ont été attaqués, mais aussi défendre l’image et la réputation de la Ligue.
Si Georges Parros n’avait pas le courage de trouver les motifs suffisants pour dépasser chaque lettre et chaque mot des règlements, Gary Bettman pouvait lui les interpréter.
Il devait convoquer Wilson et les dirigeants des Caps. Il devait même convoquer un représentant de l’Association des joueurs et expliquer à tout ce beau monde que les nouvelles frasques de Tom Wilson allaient être ses dernières. Qu’après s’en être tiré bien trop souvent avec des sanctions ridiculement clémentes, celle qu’il allait lui imposer allait faire mal. Vraiment mal!
Une sanction de 15, de 20, de 30 matchs aurait dû être imposée. Pas juste pour les gestes odieux dont Wilson s’est rendu coupable. Mais pour son manque de respect à l’endroit de ses adversaires, de son sport et de la Ligue qui le fait vivre et très bien vivre.
Est-ce que Wilson, les Caps ou même l’Association des joueurs qui en passant est bien mal foutue dans ces dossiers alors qu’elle doit défendre à la fois les agresseurs et les victimes auraient pu s’unir et contester la sanction devant un arbitre?
Bien sûr qu’ils auraient pu.
Mais Wilson, les Caps et l’Association des joueurs se seraient discrédités davantage – si c’est possible – en tentant d’expliquer et de justifier pareils assauts. Ou en appuyant la plaidoirie du récidiviste.
Gary Bettman a manqué une belle occasion de démontré son sérieux dans sa quête de défendre les joueurs contre des assauts aussi gratuits que dangereux dont Wilson s’est rendu coupable.
Mais il est encore temps d’agir. À défaut d’être intervenu avant que George Parros et le département des opérations hockey se couvrent de ridicule, Bettman peut maintenant prendre la balle au bond et indiquer que la situation exceptionnelle invite à une intervention exceptionnelle : celle du commissaire.
En attente d’une réaction du commissaire, j’aimerais lancer cette autre proposition.
Il serait grand temps que la Ligue et l’Association des joueurs conviennent que de fixer à 5000 $ l’amende maximale en matière de sanction est une farce monumentale dans un monde où un joueur ordinaire gagne plus d’un million $ par année.
Ça n’a juste pas de sens.
Tenez : Tom Wilson complète la troisième année d’un contrat de six ans qui l’enrichira de 31 millions $. Selon nos amis du site CapFriendly, il a déjà accumulé 21 391 218 $ en carrière.
Vous pensez qu’une amende de 5000 $ le chatouille?
Si cette amende avait été de 100 000 $, 200 000 $, 250 000 $ peut-être qu’il aurait au moins effectué une petite grimace d’insatisfaction au lieu de faire un doigt d’honneur à George Parros. Peut-être!
Et comme l’argent amassé par le biais des amendes imposées va au fond qui soutient les anciens qui n’ont pas eu la chance de gagner des millions, l’Association pourrait faire campagne pour une telle mesure et soulignant à ses membres que les fonds servent à une bonne cause.
Ça mérite considérations. Du moins je crois.
Mais d’ici là, il faut que Gary Bettman reprenne le contrôle de ce dossier et soigne l’image de sa ligue qui a été déchirée une première fois par les actes de Tom Wilson et une deuxième fois par la sanction imposée par George Parros.