LNH : A.J. Greer est demeuré dans l'ombre même s'il a joué avec Jack Eichel à Boston University
LNH lundi, 15 juin 2015. 16:01 vendredi, 22 nov. 2024. 20:06MONTRÉAL – Même s’il a évolué auprès du très médiatisé Jack Eichel cette saison, le Québécois A.J. Greer demeure dans l’ombre à quelques jours d’être repêché par l’une des 30 formations de la LNH.
L’attaquant originaire de Joliette n’attire pas l’attention autant que certains espoirs de la LHJMQ puisqu’il a emprunté le chemin universitaire américain. Cette année, il a participé à la relance du prestigieux programme de Boston University en précipitant son entrée à cette institution. En quête de joueurs, Greer a pu faire ses premiers pas en blanc et rouge en étant le deuxième plus jeune joueur du circuit de la NCAA.
Le saut s’annonçait donc plus qu’imposant pour l’espoir de six pieds trois pouces et 204 livres. Ainsi, ce n’est pas si étonnant de constater que sa contribution offensive a été plus que modeste avec une récolte de sept points (trois buts et quatre mentions d’aide) en 37 matchs.
En dépit de ses statistiques peu éclatantes, la Centrale de recrutement de la LNH l’a répertorié au 69e échelon étant donné qu’il aspire à des prestations plus productives. Évidemment, les recruteurs ont aussi considéré le fait que ce n’est jamais évident de s’imposer contre des athlètes plus vieux de quelques années.
L’attaquant de puissance a donc été convoqué aux évaluations de la LNH à Buffalo où il a pu rencontrer 19 équipes.
« Pour un joueur comme moi qui ne sais pas trop où il va sortir pendant le repêchage, ça m’a vraiment aidé. C’était une occasion de me vendre, je pouvais leur montrer quel genre de personne je suis et ce que je peux procurer à leur organisation », a expliqué celui qui n’a pas discuté avec le Canadien.
Greer a profité de cette occasion pour évoquer son évolution en 2014-2015. Lors des premiers matchs de sa troupe, son rôle était limité, mais il a fini par se hisser jusque dans le top-6 en attaque en plus d’obtenir du temps en supériorité numérique.
Ainsi, le puissant gaucher a pu contribuer aux deux titres obtenus par sa formation qui s’est inclinée en finale du Frozen Four. En effet, la troupe d’Eichel a remporté le championnat du Hockey-East qui regroupe les 12 équipes de leur ligue en plus du Beanpot (tournoi impliquant quatre équipes de la région de Boston).
« C’était une expérience incroyable. Bien sûr, je n’ai pas obtenu les statistiques que je voulais, mais pour le développement, ça m’a vraiment aidé de côtoyer ces joueurs et ces entraîneurs », a indiqué celui qui aime s’inspirer de James Neal et Bryan Bickell.
Sa progression a été suivie de près par Dan Marr, le directeur de la Centrale de recrutement, et ses collègues.
« Il était déjà sur notre liste d’espoirs avant le début de cette saison et on le prévoyait déjà dans les trois premières rondes. Ça se voyait en début d’année que la marche était un peu haute pour lui en étant un peu jeune pour la ligue. Mais, graduellement, il s’est bien développé et l’année de son équipe a aidé tous les joueurs à progresser », a analysé Marr.
Certaines attentes avaient été fixées envers Greer pour maintenir son statut en vue du repêchage et il n’a pas déçu ceux qui l’ont épié dans différentes situations.
« Il a trouvé son chemin et il a rempli les mandats des entraîneurs. Son développement a été bénéfique cette année. On projette maintenant qu’il pourrait être choisi vers la fin de la deuxième ronde ou au début du tour suivant », a spécifié Marr.
En établissant leur classement pour le repêchage, Marr et ses acolytes essaient de prévoir le moule dans lequel les espoirs se développeront au moment de s’établir dans la LNH. Conscient du marché québécois, Marr a trouvé une qualité que Greer partage avec un Québécois ayant participé à la finale de la coupe Stanley.
« Il pourrait devenir un attaquant de puissance typique. Il se débrouille vraiment bien pour se rendre au filet avec efficacité. Il est difficile à contrer, il possède de bons instincts offensifs et il aura encore plus de valeur quand son jeu défensif sera peaufiné », a évoqué Marr.
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« Ça demeure toujours difficile de prédire sa touche de marqueur dans la LNH, mais un peu comme Cédric Paquette, il va parvenir à se rendre au filet et obtenir ses chances de marquer », a-t-il comparé en donnant un avantage offensif à Greer.
Sans avoir eu vent des rapports de Marr, le Québécois s’est décrit de façon similaire.
« Je suis un attaquant de puissance avec des habiletés, mais c’est vraiment mon éthique de travail qui me démarque. Je fais les petites choses qui ne sont pas flamboyantes, mais qui vont mener à des jeux. J’aime me retrouver devant le filet, imposer de l’échec-avant et utiliser mon bon lancer », a confié Greer dans un entretien avec le RDS.ca.
Le chemin habituel aurait voulu qu’il patiente une autre année avant de faire le saut dans ce circuit très relevé, mais il assure qu’il ne regrette pas son choix.
« Toutes les équipes m’ont posé la question. Je leur ai expliqué que c’était la meilleure décision pour moi en tant que personne et que joueur autant sur la glace qu’à l’extérieur », a-t-il maintenu.
En plus de son apprentissage, il a pu se lier d'amitié avec Eichel et apprendre de ce phénomène.
« C’est vraiment un pro et il agit en conséquence. On voudrait tous jouer comme lui et ça explique une grande partie de nos succès. Il donnait l’exemple même s’il était le deuxième plus jeune sur l’équipe. Les plus vieux voulaient prouver des choses et ça faisait monter le niveau de chacun », a-t-il témoigné au sujet de l'un de ses meilleurs amis.
Greer était attiré par cette tangente scolaire depuis longtemps, ayant été élevé dans une famille où l’éducation occupe une place primordiale. Son père a d’ailleurs aidé des joueurs à accéder à des universités américaines.
« Mon parrain a joué pour l’Université du Vermont et je suis allé voir plusieurs de ses matchs quand j’étais jeune. Je ne pouvais pas rater l’opportunité de jouer au hockey et de me voir confier une bourse d’études dans une école aussi prestigieuse », a avoué Greer qui se dirige vers le domaine des communications.
Ce n’est pas à cause de cette expérience qu’il s’oriente vers ce milieu, mais Greer a pu goûter au monde médiatique à un tout jeune âge quand il était venu dans les studios de RDS à l’âge de 11 ans. Le jeune homme, qui a bien grandi depuis, était venu pour promouvoir une activité caritative pour les enfants malades alors que son frère était atteint d’un problème de santé.
Le projet, qui a duré deux ans, a permis de ramasser autour de 25 000 $ dès la première année.
Près de sept ans plus tard, Greer se démarque encore pour son implication alors qu’il s’assure de participer chaque année à l’école de hockey de Norman Flynn où il a perfectionné ses aptitudes dans sa jeunesse.
« J’y suis allé pendant quelques années et je veux redonner aux jeunes. C’est important de les côtoyer parce que c’est spécial pour eux de rencontrer des entraîneurs qui ont joué à un haut niveau, ça leur donne de l’inspiration », a conclu Greer avec justesse.