MONTRÉAL – Il y a toujours des choses à dire sur P.K. Subban et P.K. Subban ne manque jamais de choses à dire. De passage à Montréal, l’athlète de 32 ans a abordé les rumeurs de transaction, son utilisation en baisse, son 800e match, son influence sur ses jeunes coéquipiers, la situation de Carey Price et bien plus encore. 

Outre sa première année, en 2009-2010, Subban a toujours obtenu une utilisation moyenne supérieure à 22 minutes d’action. Cette saison, il doit s’adapter à une nouvelle réalité - même s’il évolue avec une équipe en reconstruction – alors que sa moyenne a chuté à 19 :39. 

L’entraîneur des Devils du New Jersey, Lindy Ruff, a été très transparent à cet égard.  

« On sait tous que les joueurs comme P.K. veulent jouer plus souvent et tu veux diriger des joueurs qui pensent ainsi. Certains soirs, il a plus joué et d’autres, moins. Parfois, c’est difficile pour lui, mais il peut encore être efficace, ce n’est pas uniquement basé sur les minutes. Est-ce frustrant ? Tous nos défenseurs disent qu’ils ont besoin de jouer davantage quand on leur demande. Dans le cas de P.K., c’est de gérer les matchs. Quand tu joues bien, tu joues plus. Parfois, l’un de nos duos excelle contre un gros trio adverse et il joue plus », a noté Ruff sans qu’on doive lire entre les lignes. 

Subban réalise qu’il a vieilli et que son rôle n’est plus le même. Après tout, quand on regarde la formation des Devils, il est le plus vieux à l’exception du gardien Jonathan Bernier. Sa production a chuté au cours des dernières années et il n'a amassé que deux buts et treize aides en 43 parties cette saison.  

« D’abord, je suis le plus âgé, mais encore le plus beau et je n’ai pas de cheveux gris, a-t-il lancé avec son humour typique. Je veux encore gagner la coupe Stanley et j’adore ce sport, les gens ont pu voir ma passion. Je ne vais peut-être pas récolter 60 à 70 points ou être candidat au trophée Norris, mais je pense que je peux encore le faire. La LNH change et se rajeunit. Je peux seulement contrôler ce que je peux avec le rôle qu’on me confie. Les gens seront toujours critiques par rapport à mon jeu, mais je peux juste faire mon travail. On traverse une reconstruction et c’est génial d’être un mentor pour les jeunes, je ne l’avais jamais vraiment été ça auparavant et j’y accorde une grande valeur. »

Lundi soir, à Ottawa, Subban a d’ailleurs disputé sa 800e partie dans la LNH et il a publié une photo sur laquelle il est entouré de tous ses jeunes coéquipiers dans l’avion de l’équipe. Croit-il pouvoir jouer plusieurs autres années ?

« J’en ai parlé avec mes coéquipiers et, la première chose qu’ils me disaient, c’est que je semblais avoir beaucoup d’énergie après 800 matchs. C’est le cas, le repos provoqué par la pandémie a fini par être la meilleure chose pour moi. Je suis surpris de voir comment je me sens après tous ces matchs », a-t-il noté. 

Mais combien de matchs auront lieu avec les Devils, ça demeure la grande question puisqu’il écoule la dernière année de son contrat. Le contexte est différent cette fois, mais il ne serait pas étonnant que les Devils deviennent la troisième équipe à se départir de ses services. 

« Tout est possible, j’ai joué assez longtemps pour le savoir. On a vécu beaucoup de hauts et de bas depuis que je suis avec les Devils et je me concentre à renverser la vapeur », a réagi Subban alors que son club a perdu ses sept dernières sorties. 

Subban n’écarte pas l’idée d’un retour à Montréal et il admet que ce sera pénible de fouler la glace du Centre Bell devant une poignée de spectateurs installés dans les loges. 

Parlant de Montréal, il a eu quelques mots pour Carey Price qui compose avec une incertitude lassante au sujet de sa carrière.

« La dernière fois qu’on a pu le voir jouer, c’était très spécial et vraiment plaisant. C’est un père de famille et la seule chose qui compte à mes yeux, c’est que Carey se sente bien. Il doit prendre du temps pur lui et, peu importe sa décision, les gens vont le supporter. Il a mérité le droit de prendre soin de lui et de sa famille en premier », a mentionné Subban. 

En chute libre depuis un mois

Il y a à peine un mois, les Devils se débrouillaient plutôt bien avec les ressources à leur disposition. Le club tente désormais de s’extirper d’une léthargie qui a mené à une seule victoire en onze matchs depuis le 8 janvier. 
 
« Ce qui revient, c’est qu’on fait trop souvent des erreurs qui nous coûtent des matchs et elles sont évitables. Ça viendra avec un peu plus d’expérience. On est une jeune équipe avec un bel avenir et, si on corrige ça, tout va bien aller », a indiqué Tomas Tatar qui aurait adoré renouer avec la foule montréalaise. 

« On doit être plus soucieux des détails, ce n’est pas un manque d’effort. Quand les choses vont bien, ça devient facile de gagner et on oublie qu’il s’agit d’une longue saison de 82 matchs dans laquelle il faut trouver une manière de gagner chaque soir. Les bonnes équipes savent comment jouer quand le niveau d’énergie est plus bas, que le match est serré ou après une pause au calendrier. On apprend à le faire », a renchéri Subban.

Il importe de préciser que les Devils sont présentement privés de leurs deux gardiens de confiance, Mackenzie Blackwood et Jonathan Bernier, ainsi que de Jack Hughes. 

Tout de même, Tatar et Subban auraient chacun souhaité contribuer davantage cette saison. Tatar a reconnu qu’il avait été privilégié de développer une chimie particulière avec Phillip Danault et Brendan Gallagher dans l’uniforme du Canadien. 

« Pour être honnête, on change souvent les trios et on essaie de trouver une cohésion. Quand Claude (Julien) a créé ce trio qui a duré trois ans à Montréal, on savait comment chaque partenaire réagirait sur la glace. Ce n’est pas facile de retrouver une telle chimie », a déclaré Tatar avec reconnaissance. 

Cela dit, l’ailier de 31 ans se dit ravi du défi dont il a hérité chez les Devils. Il souhaite favoriser l’essor des jeunes et il préfère ne pas aborder les misères du Tricolore. 

« Je ne veux pas trop parler des autres clubs, toutes les équipes ont leurs problèmes comme nous. Je comprends que c’est difficile pour l’organisation et ses partisans après le passage en finale », a conclu Tatar qui est fâché de la séquence actuelle de sa troupe et de son apport trop limité (aucun point depuis 11 matchs).