Le match entre les Bears de Hershey et le Rocket de Laval sera présenté sur les ondes de RDS et RDS Direct samedi à 15 h.

MONTRÉAL – Pour les émotions fortes, Zachary Fucale n’oubliera jamais l’année de ses 26 ans. Un jeu blanc à son premier départ dans la LNH, une période creuse à son retour dans la Ligue américaine et maintenant une poussée de trois blanchissages consécutifs. Ah oui, il est également devenu papa à travers ça! 

Samedi après-midi, Fucale pourrait ajouter, à cette liste, un premier gain contre le Rocket de Laval, son ancienne équipe et celle de sa ville natale. 

Repêché en 2013, Fucale a joué pendant trois saisons dans les filiales du Canadien. Depuis que l’organisation a coupé les liens avec lui, il a raté deux occasions de vaincre le Rocket. Une première fois, en janvier 2020, dans l’uniforme du Crunch de Syracuse, et le 12 décembre dernier avec son club actuel, les Bears de Hershey. 

« Ce serait le fun de jouer à la maison, ça ajoute un peu de fébrilité avec la famille et les amis qui sont là. C’est sûr que j’arrive avec le couteau entre les dents pour battre le Rocket », a confié Fucale, mercredi après-midi, à la sortie d’un entraînement. 

Par contre, rien ne lui garantit d’affronter le Rocket étant donné qu’il s'est mesuré d’abord aux Marlies à Toronto, jeudi après-midi, et que sa troupe croisera aussi le fer avec les Senators à Belleville, vendredi soir. 

À moins d’une blessure, son entraîneur Scott Allen devrait tout de même lui réserver ce privilège. Cette récompense devient encore plus plausible car Fucale a retrouvé son aplomb et même davantage. Il n’a pas alloué un seul but pendant 208 minutes d’action (cette séquence a pris fin dans le revers de 3-0 contre Toronto) et il a stoppé 89 lancers pendant ses trois jeux blancs.

« Ces temps-ci, ça va bien. Depuis quelques semaines, on s’en va dans la bonne direction et on a fait un bon saut défensivement. Ça m’a aidé à retrouver ma game parce que j’ai eu des moments moins forts en janvier et février », a admis Fucale avant même qu’on aborde son creux de vague. 

« Il fallait que je continue de croire en ce que je faisais même si j’avais des matchs dans lesquels ça allait moins bien. J’ai uniquement fait de petits ajustements », a-t-il expliqué. 

Quand on finit par atteindre la LNH à 26 ans, huit ans après avoir été repêché, ça doit être passablement frustrant d’éprouver des ennuis à son retour dans la Ligue américaine. 

« C’est une game mentale. Quand tu as joué dans la LNH et que tu as du succès dans un match, ce n’est plus un enjeu physique. Ma tête sait que mon corps est capable de le faire. Il faut trouver la constance et conserver les petites clés psychologiques qui me permettent d’être constant », a mentionné Fucale. 

« La LAH, c’est une ligue très difficile pour être constant. Certains gardiens trouvent que c’est plus difficile que dans la LNH », a ajouté Fucale alors que l’horaire plus condensé du vendredi au dimanche, le voyagement plus éreintant et les nombreux changements dans les équipes ne font guère de cadeau aux gardiens. 

La réalité de la Ligue américaine exige aussi de s’adapter à un plan différent pour l’utilisation des gardiens. À titre d’exemple, Fucale partage le filet avec Pheonix Copley et ce, même quand il est en feu. 

Ainsi, il a accompli ses trois blanchissages en 17 jours et huit parties des siens. 

« En tant qu’équipe, c’est bon d’avoir deux gardiens qui peuvent jouer et c’est souvent trois dans la Ligue américaine. Au final, si on ne fait pas les séries, ce n’est pas bon pour personne », a relayé Fucale même s’il veut jouer aussi souvent que possible. 

Équilibrer la paternité et les performances

Mais là où la rotation lui facilite la vie, c’est à la maison. Moins de trois mois après avoir connu un départ dans la LNH digne d’une bouteille de champagne qui n’en pouvait plus d’être sabrée, Fucale est devenu papa du petit Téo. 

« Ce n’est pas facile, c’est un tout un défi en pleine saison pour ma femme (Karine) et moi. En février, on a pratiquement juste été sur la route (huit matchs sur douze). Évidemment, quand je suis à la maison, j’ai beaucoup moins de sommeil et il faut équilibrer les performances tout en aidant le plus possible ma conjointe. C’est un apprentissage en tant qu’homme parce que c’est important d’être présent à la maison », a exposé Fucale. 

Zachary FucaleHeureusement, le petit Téo a eu un merveilleux sens du timing. Il est né le 7 février alors que l’équipe entamait une pause de quatre jours. Et pour ceux qui se posent la question, Fucale porte le 60 avec les Capitals en hommage à José Théodore, mais le prénom de leur garçon n’a pas été choisi pour cette raison. 

Une raison supplémentaire pour s'accrocher à la LNH 

Déjà persévérant dans sa quête de se tailler un poste dans la LNH, Fucale possède une nouvelle raison de s’y attacher. En attendant que Téo vieillisse, Fucale a établi ce plan. 

« Ce qui est important, c’est que je garde la barre haut pour moi-même, toujours avoir des buts qui vont me pousser à progresser et pousser la note. Je trouve que mon meilleur hockey s’en vient.  Je ne dois pas être satisfait d’avoir joué quelques matchs dans la LNH. Mon but ultime demeure de me tailler une place avec les Caps bientôt », a ciblé le gardien. 

Ce sera à lui d’essayer de se faufiler à Washington la saison prochaine.  

« C’est notre vie de rester prêt et saisir l’opportunité quand elle surgit. Il y en a toujours des occasions, ça va encore arriver », a conclu Fucale.