MONTRÉAL - Quel est le salaire annuel de Connor McDavid?

 

Comment Julien BriseBois et le Lightning arrivent-ils à respecter le plafond salarial depuis quelques années?

 

Quels clubs gaspillent le plus de millions $ en versant des salaires à des joueurs dont ils ont racheté les contrats?

 

Quelles équipes seront les mieux placées à la date limite des transactions pour renforcer leur attaque, solidifier leur défensive ou acquérir un gardien d’expérience en vue des séries tout en respectant le plafond de 81,5 millions?

 

Qui sont les joueurs les plus rentables de la LNH?

 

Combien de millions $ sont couchés sur des civières chez le Canadien au lieu de sauter sur la patinoire afin d’aider l’équipe à gagner de temps en temps?

 

Ces questions ouvrent la porte à toutes sortes de discussions de taverne et autres débats pas toujours savants. Ceux et celles qui tiennent toutefois à trouver des réponses claires et surtout exactes à toutes ces questions savent qu’ils peuvent les obtenir rapidement en visitant le site CapFriendly.com.

 

Né en 2015 de la fusion des idées d’un gourou des chiffres établi à Laval et de trois frères passionnés de hockey, de statistiques, mais aussi de contrats et autres considérations financières associées à la LNH, CapFriendly fait aujourd’hui partie du quotidien des amateurs de hockey.
 

Comme je me plais souvent à le dire et à l’écrire : ils sont devenus nos amis. Des amis sur qui on peut compter quand vient le temps d’y voir plus clair quant aux conséquences financières d’une transaction, à une embauche de joueur autonome ou à un rachat de contrat.

 

Bien qu’ils soient à notre disposition sept jours sur sept et 24 heures par jour, nos amis de CapFriendly sont toutefois discrets. Ils sont presque inconnus du public. Ils travaillent dans l’ombre devant des ordinateurs qu’ils nourrissent de données colligées aux quatre coins de la planète hockey pour les transformer ensuite en informations faciles à digérer par les amateurs.

 

Malgré la discrétion qu’ils s’imposent, ces passionnés de chiffres sont aujourd’hui incontournables dans le monde du hockey. Les paramètres financiers étant devenus aussi importants que les buts, les passes, les mises en jeu gagnées ou perdues, les tirs bloqués et autres statistiques permettant d’analyser les rendements des joueurs, CapFriendly.com s’impose comme un joueur important autour de la LNH. Un joueur essentiel.

 

Le site est non seulement consulté par des centaines de milliers d’amateurs quotidiennement, voire des millions lors des grosses journées, mais plusieurs équipes de la LNH se tournent vers lui pour s’enquérir de la situation financière quotidienne de clubs rivaux.

 

« Ils sont vraiment sur la coche », ont témoigné quelques directeurs généraux croisés au cours des dernières semaines.

 

Trois frères et des ordis...

 

Qui sont vos amis de CapFriendly?

 

Jamie Davis, son frère aîné Ryan et leur benjamin Christopher partagent les tâches pour garder CapFriendly à flot. Ils comptaient jusqu’à l’été dernier sur la complicité du Lavallois Dominik Zrim, mais ce dernier a dû abandonner l’aventure virtuelle après qu’il eut été embauché par les Blackhawks de Chicago.

 

Ingénieur de profession, diplômé de l’université Queen’s, et grand fan de hockey, Jamie Davis est né à Montréal. Il a grandi à Ottawa où il est devenu un partisan des Sénateurs et surtout de leur ancien capitaine Daniel Alfredsson. Il vit aujourd’hui à Kingston d’où il gère le site.

 

Comme tous les amateurs de hockey intéressés par les rouages financiers des équipes de la LNH, Jamie Davis et ses frères consultaient régulièrement le site Cap Geek quand ils étaient plus jeunes. Lancé en 2009 par le journaliste sportif Matthew Wuest, de Halifax, CapGeek était une référence à l’époque. En janvier 2015, le collègue Wuest a dû fermer son site après avoir appris qu’il était atteint d’un cancer qui l’a emporté trois mois plus tard.

 

« Nous étions dévastés lorsque Cap Geek a cessé d’opérer. Après des discussions avec mes frères, nous nous sommes mis à ébaucher un plan de site qui permettrait de poursuivre le travail de CapGeek. J’avais des connaissances technologiques, j’étais un fan de hockey, mais il fallait quand même monter un site efficace. Ce n’était pas évident. Quelques mois plus tard, notre site est né », raconte Jamie Davis.

 

Ce site s’appelait alors Hockey’s Cap!

 

«Le nom CapFriendly était associé au site de Dominik (Zrim) que nous avons contacté afin de fusionner les deux sites. Dominik avait des qualités que nous n’avions pas. Il était très fort sur le développement d’un réseau de contacts afin de mousser la quête d’informations pertinentes. De notre côté, nous étions en mesure de l’aider dans certains aspects de la gestion du site.»

 

CapFriendly.com comme nous le connaissons aujourd’hui est donc né en janvier 2016 de la fusion de deux sites rivaux.

 

Améliorations constantes

 

Le site CapFriendly.com est loin de s’être contenté de dévoiler la valeur des contrats offerts par les clubs de la LNH à leurs joueurs évoluant dans la grande ligue et dans les circuits mineurs.

 

Il s’est beaucoup amélioré.

 

« Les expansions nous ont permis de lancer des applications intéressantes en permettant aux amateurs de jouer au directeur général. En leur permettant d’y aller avec des repêchages simulés », explique Jamie Davis.

 

Mais l’information demeure le nerf de la guerre.

 

Les frères Davis et Dominik Zrim, avant qu’il ne fasse le saut dans la LNH, ont mis beaucoup de temps à analyser et bien comprendre les ramifications financières qui s’entrecroisent dans la convention collective. Une convention qui est sans l’ombre d’un doute écrite de façon claire pour les avocats qui l’interprètent, mais qui peut donner le tournis à n’importe quel amateur peu familier avec cette langue de droit... ou de bois.

 

« Nous avons attaqué la convention et son interprétation comme un gros défi. Après avoir compris tous les aspects du ballottage, de la gestion des salaires des joueurs blessés, surtout lorsqu’ils sont inscrits sur la liste des blessés à long terme, et surtout toutes les petites options méconnues qui permettent à certains clubs d’éviter les pièges du plafond, nous avons cherché une manière de bien expliquer ces informations à nos abonnés. Car il faut maintenant l’admettre : les considérations financières dictent la majorité des décisions prises en matière de hockey par les clubs de la LNH aujourd’hui.

 

« Je te dirais que depuis quelques années, nous cherchons toujours à rendre notre site plus facile à consulter en ayant des dispositions plus claires des informations disponibles. Et il y en a beaucoup. Elles doivent donc être exactes et faciles à trouver. »

 

Les informations sont disponibles en anglais, mais aussi en français alors qu’un collaborateur du site – Guillaume Lambert-Héon – traduit toutes les informations disponibles en version originale.

 

Les frères Davis n’ont pas encore l’intention d’offrir les informations en russe, suédois, finnois et autres langues populaires sur la planète hockey.

 

Réseau de contacts

 

Pour offrir autant d’informations pertinentes aux abonnés, il faut d’abord les colliger. Il faut ensuite les intégrer au site le plus rapidement possible. Un travail colossal qui demande un investissement majeur en temps.

 

« Ma conjointe est médecin. Elle complète sa résidence dans un hôpital. Elle est toujours en devoir. J’ai donc beaucoup de temps à ma disposition pour suivre tout ce qui se passe autour de la LNH. Quand des journalistes sortent des nouvelles et qu’ils dévoilent des informations reliées aux contrats de joueurs impliqués, nous leur donnons toujours le crédit. Au fil des ans, nous avons amélioré nos réseaux de contacts », admet Jamie Davis sans toutefois lever le voile sur ses sources.

 

« Que ce soit moi ou l’un ou l’autre de mes frères, il y a toujours quelqu’un en devoir pour gérer le plus rapidement possible les changements à apporter au site. C’est beaucoup d’heures, mais c’est notre passion. Quand je ne suis pas devant l’ordi, je regarde des matchs de hockey ou je chausse moi-même les patins », assure Jamie Davis qui devra toutefois y aller mollo sur la patinoire au cours des prochains mois en raison d’une chirurgie subie à un genou.

 

Succès populaires et financiers

 

Le succès populaire de CapFriendly.com dépasse les prédictions initiales. Et c’est tout à l’honneur des frères Davis et de leur partenaire des premières années Dominik Zrim.

 

Lors des grosses journées de l’année, la date limite des transactions, l’ouverture du marché des joueurs autonomes et le repêchage, c’est en millions que se calculent les consultations multipliées sur le site.

 

Ces journées, comme celles au cours desquelles des joueurs importants changent de camp en cours de saison, dépassent de cinq à dix fois les consultations normales.

 

« Le plus difficile est de s’assurer que le site puisse répondre aux demandes de consultation des amateurs. Certaines journées, c’est un gros défi », admet candidement Jamie Davis.

 

Et les revenus? Une aussi grande popularité doit bien se traduire par des succès financiers susceptibles de mettre en péril le respect du plafond salarial imposé par la LNH ?

 

Jamie Davis réagit avec un petit rire agacé.

 

« Je n’ai pas l’intention de dévoiler nos revenus. Cela dit, je suis un ingénieur de formation et je peux dire que je suis en mesure de m’offrir un salaire équivalent à un bon salaire que je pourrais toucher comme ingénieur. On a commencé cette aventure comme un simple passe-temps après la fermeture de CapGeek. Le fait de pouvoir en vivre aujourd’hui est déjà une grande source de fierté pour nous. Mais ce qui nous satisfait le plus est de savoir qu’autant d’amateurs nous consultent et nous font confiance .»