MONTRÉAL - Même si le Canadien semble s'enliser plus que jamais dans ses mauvaises habitudes, Jacques Martin ne se laissait pas aller au découragement, jeudi, après avoir vu les siens laisser filer une avance de 3-0 et s'incliner 4-3 en fusillade.

«Ça fait partie du processus d'apprentissage, a noté le vétéran entraîneur. Ce sont des choses qui arrivent quand on a autant de jeunes joueurs. On essaie d'apprendre et de s'améliorer afin que ça rapporte à long terme.

«Il s'agit de rester dans le peloton (des équipes qui luttent pour une place en séries). À un moment donné, les blessés vont revenir et on va s'améliorer, a ajouté Martin. On espère que ça va porter ses fruits en deuxième moitié de saison.»

Martin n'en voulait pas trop à Lars Eller même si celui-ci a écopé de la pénalité, en fin de troisième, qui a permis aux Canucks d'égaler le score en avantage numérique. Malgré cette bourde, le pilote du CH a renvoyé le jeune Danois sur la glace en prolongation.

«C'est quand même un jeune qui démontre des choses», a dit Martin d'Eller.

Certains vétérans sont toutefois en voie de perdre patience à force de voir certains coéquipiers commettre les mêmes péchés, match après match.

«Il y a beaucoup de caractère dans ce vestiaire, plusieurs vétérans qui disent les bonnes choses et qui sont ensemble depuis quelques saisons, et ça aide, a noté Erik Cole. Mais nous avons encore disputé un match où nous avons laissé filer les deux points.»

Les baisses de régime récurrentes qu'on voit chez le Canadien depuis le début de la saison sont davantage attribuables à un blocage mental qu'à des carences physiques, selon Cole.

«Il aurait fallu continuer à jouer comme nous l'avons fait dans les première et deuxième périodes, a-t-il déclaré. En échec-avant, quand il y a des décisions à prendre sur des jeux où les chances sont de 50-50, nous choisissons toujours le jeu prudent. Ce n'est pas nécessairement quelque chose de positif.

«Il faut continuer d'appliquer de la pression, de garder la rondelle dans leur zone, a ajouté Cole. Quand tu fais de l'échec-avant, ça peut mener à des revirements, puis nos défenseurs peuvent intervenir pour nous aider à garder la rondelle dans leur zone et à faire circuler le disque pendant de nombreuses secondes... Mais ce n'est pas toujours comme ça que ça se passe.»

Cole a par ailleurs noté que le Tricolore se débrouille bien en prolongation, ce qui lui permet de se rendre en fusillade, là où tout peut arriver. Mais c'est une fois rendu à ce stade de la compétition que les joueurs montréalais doivent mieux faire.

«Il faut connaître les tendances des gardiens, savoir qui a connu du succès contre qui, a affirmé l'ancien des Hurricanes de la Caroline. Carey (Price) est dur envers lui-même en ce qui concerne ses résultats en fusillade, mais c'est grâce à lui que nous remportons bien des matchs, alors c'est malheureux que l'équipe ne réussisse pas à marquer les buts dont il aurait besoin.»

Price, de son côté, a reconnu que les nombreuses défaites en fusillade, cette saison, commencent à avoir un impact psychologique sur lui.

«J'essaie de faire tout ce que je peux pour garder la rondelle hors du filet, mais il ne semble n'y avoir rien qui fonctionne, a dit le gardien du Tricolore. Il faut continuer d'essayer, de trouver une manière de l'emporter en fusillade.»

Price en est un autre qui en a assez de voir des avances fondre, et les victoires imminentes lui échapper.

«Je ne réussis pas à mettre le doigt dessus, mais on dirait qu'on trouve toutes sortes de moyens de perdre, a-t-il affirmé. Il faut trouver une façon pour que ça n'arrive plus. On dirait que ça arrive à chaque fois et il faut arrêter ça.»