(RDS) - Directeur général du Canadien pendant 14 ans, Sam Pollock a gardé la réputation d'être l'un des plus grands stratèges de l'histoire de la LNH. Encore aujourd'hui, on parle de la transaction qu'il avait réalisée pour repêcher Guy Lafleur. Il avait alors obtenu le premier choix de 1971 des Seals de la Californie en compagnie de François Lacombe, cédant en retour son premier choix et Ernie Hicke.

Même que la croyance populaire veut que Pollock ait fait d'autres transactions par la suite pour aider les Seals à terminer au dernier rang. Mais ça, ne demandez pas à Sam Pollock de vous le confirmer...

Le Canadien a réalisé le vol du siècle en 1971 lorsqu'il a repêché Guy Lafleur grâce au premier choix des Seals de la Californie, obtenu l'année précédente pour une bouchée de pain.

Trente ans plus tard, celui qui a orchestré ce coup génial se montre plutôt modeste sur son rôle. Selon lui, le Canadien a été chanceux...

"Tout le monde savait que les deux meilleurs joueurs étaient Guy Lafleur et Marcel Dionne. Mais pour choisir premier ou deuxième, c'est impossible de calculer un an d'avance", indique Pollock.

Pour s'assurer de voir les Seals de la Californie finir bons derniers en 1971, plusieurs observateurs croient que Sam Pollock a échangé Ralph Backstrom aux Kings de Los Angeles qui croupissaient dans les bas-fonds du classement. Cette histoire n'est rien d'autre qu'une légende urbaine aux yeux de Pollock.

"C'est complètement faux, c'est impossible. Les Kings ont fini en sixième cette année-là, c'est impossible que nos transactions les aient fait monter de cinq rangs", de se défendre Pollock.

Le Canadien convoitait Guy Lafleur, mais Sam Pollock voulait aussi Marcel Dionne.

"On voulait faire un échange avec Detroit aussi, mais nous avons échoué. Si on avait pu, on aurait eu et Guy Lafleur et Marcel Dionne", lance Pollock.

Le repêchage de 1971 fut très payant pour le Canadien, qui avait également choisi le défenseur Larry Robinson en deuxième ronde. Une année mémorable pour Sam Pollock qui avait obtenu Frank Mahovlich dans une méga-transaction avec Detroit.

Plusieurs échanges de l'ex-directeur général méritent d'être mis en évidence. En 1965, au début de son mandat, il obtint Dick Duff des Rangers de New York. Quelques années plus tard, une transaction en apparence mineure avec Boston lui procure un gardien de premier plan.

"On a échangé deux ou trois joueurs avec Boston et on a obtenu les droits sur Ken Dryden", se vante l'ancien directeur général.

Sam Pollock était un évaluateur hors pair pour juger le talent. Il a également vu juste en embauchant Scotty Bowman, considéré par plusieurs comme le meilleur entraîneur de tous les temps.

"C'est probablement l'homme le mieux renseigné sur le hockey parmi les personnes que je connaisse".

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Pollock a marqué l'histoire du Canadien. Sous son règne, le Tricolore a gagné neuf fois la coupe Stanley. Déjà membre du Temple de la Renommée du hockey, Sam Pollock a été intronisé au Panthéon des Sports du Québec en octobre 2003.