SAINT-LAURENT (PC) - Après l'avoir portée à bout de bras à Denver, lieu de son triomphe, et à Boston, sa ville adoptive, c'est à Saint-Laurent où il a grandi que Raymond Bourque est venu présenter la coupe Stanley, mercredi.

Une foule estimée à 1000 personnes est venue acclamer le célèbre défenseur de l'Avalanche du Colorado qui a annoncé sa retraite à la suite de la conquête de la coupe Stanley. La foule aurait probablement été plus nombreuse n'eut été de la pluie persistante qui s'est abattue durant les quelque 40 minutes qu'a duré la cérémonie.

Installé sur une estrade située à côté du centre sportif qui porte son nom depuis 1990, Bourque a rappelé comment sa grande carrière a débuté dans cette municipalité.

"Pour moi, c'est ici que ça a commencé, à Notre-Dame des Bois-Francs, a dit Bourque. Quand on jouait ici, on jouait tous pour gagner la coupe Stanley. J'ai couru après mon rêve... Ça m'a pris 22 ans, mais ça valait la peine."

Modeste comme toujours, Bourque a noté que ses débuts n'étaient pas garants de ses succès à venir.

"Quand j'étais jeune, mon père venait me chercher et me disait: 'Belle game, belle game'. C'était pas toujours une 'belle game'. Des fois, je le regardais de travers. Mais c'est peut-être pour ça que j'ai été aussi loin.

"Ça fait plus d'une semaine que j'entends des histoires autour de ma conquête de la coupe. C'est une belle histoire pour moi, mais c'est une plus belle histoire pour le hockey. Je pense que les amateurs ont adoré regarder la finale de la coupe Stanley."

Le maire de la municipalité, le docteur Bernard Paquet, a remis à Bourque la médaille de l'Ordre des Grands Laurentiens pour "son courage, sa détermination et son esprit sportif. Il nous a fait plus d'une fois honneur eté et de simplicité."

Bourque était accompagné de sa femme Christiane, également originaire de Saint-Laurent, de ses enfants Mélissa, 17 ans, Christopher, 15 ans, et Ryan, 10 ans, et d'une foule de parents et amis. Parmi eux, Benoît Leduc, l'ancien professeur d'éducation physique de Bourque.

"Nous avions tous les deux la passion de l'éducation physique, mais il avait cette attitude qui lui a permis de se développer avec une patience et une persévérance incroyable. Il était un Vivaldi sur glace, mais quand il frappait, il était un rocker."

Irving Grundman, ancien directeur-général du Canadien de Montréal, et membre du conseil de ville de Saint-Laurent, en avait une bien bonne à raconter.

"Quand Rod Langway est venu me dire qu'il ne voulait plus jouer à Montréal, j'avais appelé le directeur-général des Bruins, Harry Sinden, pour lui offrir Langway, un autre Américain (Chris Nilan) et des considérations futures pour Raymond Bourque, a dit Grundman. Je crois que Harry est tombé sans connaissance. Il m'a rappelé plus tard pour me dire non merci et je ne peux le blâmer."

Pour les amateurs, la pluie n'allait pas gâcher la fête.

"On a suivi toute sa carrière, note Nadia Tremblay. Finir ça en gagnant la coupe: c'est un vrai conte de fées."

Un trio de jeunes hommes portait le chandail des Bruins de Boston - très à l'honneur mercredi -, même s'ils étaient un peu jeunes pour avoir vu les débuts de Bourque dans la Ligue nationale.

"Il a commencé à jouer en 1979 et je suis né en 1982, a dit Adriano Seccareccia. C'est mon frère qui m'a amené à aimer les Bruins et Raymond Bourque."

Le frère en question, Luigi, 26 ans, portait fièrement un chandail des Bruins autographié par Bourque il y a deux ans.

"On est des partisans des Bruins avant tout, mais c'est Raymond Bourque qui nous a permis de devenir des fans."