LAVAL – Même si Charlie Lindgren n’a pas retrouvé tout son aplomb et que le Rocket ne peut guère se permettre d’échapper des matchs pour espérer participer aux éliminatoires, Joël Bouchard lui fera de nouveau confiance, mercredi soir.

 

La statistique la plus frappante à ce sujet a été comptabilisée par Raphaël Doucet, analyste des matchs au 91,9 et collaborateur au RDS.ca. Tandis que Michael McNiven vient de réussir 11 sorties de qualité (une efficacité de ,900 ou plus) sur 12, Lindgren s’est contenté de 2 sur 14.

 

Bien des observateurs ont cru que c’était le temps ou jamais de miser sur McNiven afin de tenter de sauver la saison du Rocket qui a perdu plusieurs joueurs importants au fil du calendrier.

 

Bouchard n’est pas prêt à utiliser cette avenue et il a expliqué sa décision.

 

« Dans la vraie vie, les pas de géant que McNiven a faits sur la glace et à l’extérieur depuis l’an passé, c’est le fun et positif. Ceci étant dit, on doit s’assurer de lui confier une charge de travail dans laquelle il peut avoir du succès. Un travail de gardien c’est exigeant surtout avec une équipe jeune comme la nôtre. Il n’a jamais été question de partir avec un gars et de lui donner tous les matchs. On ne peut pas faire ça dans la LAH surtout avec le voyage qu’on a eu », a réagi l’entraîneur en citant sa collaboration avec l’entraîneur des gardiens Marco Marciano. 

 

« Charlie a eu un très bon match lors de la dernière sortie à domicile. Il a aussi bien joué contre Toronto donc on va le renvoyer pour cet affrontement. On est avec lui. C’est sûr qu’il ne connaît pas la saison qu’il voulait, mais c’est un gardien qui a du potentiel. On continue de travailler avec lui et il a une attitude exemplaire », a-t-il ajouté.

 

Dans le vestiaire du Rocket, on prétend que la confiance règne, peu importe l’identité du gardien envoyé dans la mêlée.

 

« Oui, il y a beaucoup de mouvement au poste de gardien cette saison, mais on avait toujours 100% confiance. Ça vient surtout de notre système, on ne concède pas beaucoup de grosses chances de marquer. Peu importe le gardien, on aborde le match de la même façon », a commenté Alex Belzile, qui domine aisément la colonne des pointeurs du groupe.  

 

Avec 18 matchs à disputer au calendrier, le Rocket accuse un retard de 10 points sur le dernier rang donnant accès aux éliminatoires. Par un beau hasard, le calendrier de la semaine du club lavallois prévoit deux confrontations contre les Marlies de Toronto et une contre les Comets d’Utica qui occupent les deux positions à la portée du Rocket.

 

« De gros matchs contre de bonnes équipes, mais l’équipe se comporte bien présentement et on verra si les résultats vont suivre. Les gars progressent beaucoup dans les derniers matchs à plusieurs niveaux dont offensivement », a observé Bouchard en vantant l’apport des jeunes.

 

Voici d’ailleurs une petite note que Bouchard a tenu à relayer : le Rocket emploiera neuf recrues (sur douze) en attaque, mercredi soir.

 

Sans surprise, il faut donc que la brigade défensive puisse tenir le coup et c’est le cas dernièrement. La stabilité s’est installée à la ligne bleue alors que les combinaisons de Xavier Ouellet avec Cale Fleury, Karl Alzner avec Brett Lernout et David Sklenicka avec Maxim Lamarche rapportent des dividendes.

 

Fini la crise identitaire pour Waked ?

 

L’inexpérience en attaque rend encore plus précieux le retour au jeu d’Antoine Waked, dont la dernière partie remonte au 25 janvier.

 

Mais attention, Bouchard ne veut pas revoir n’importe quel Waked, il souhaite compter sur celui qui excellait avant de se blesser à l’épaule gauche.

 

« C’est lui que je veux voir, je ne veux rien savoir de l’autre! Il sait, je lui ai dit. J’ai adoré sa façon de jouer avant sa blessure. Je parle du joueur qui est dynamique, qui travaille, qui ne pense pas trop, qui est impliqué physiquement, qui déploie de la vitesse et de l’échec-avant. Avec son talent, il pourra provoquer des jeux et compléter des chances. J’espère que la crise d’identité, on ne la revivra pas.

 

« Pour moi, il y a une rareté dans ce joueur quand il joue de la manière dont il le faisait avant de se blesser », a exposé Bouchard avec sa prose divertissante.

 

Le Waked trop gentil et trop poli ne doit donc pas réapparaître.

 

« J’avais retrouvé un peu mon jeu du junior, j’avais plus de patience avec la rondelle, j’étais plus physique et énergique. J’ai eu du succès pendant quelques matchs et ça m’a donné de la confiance », a exprimé le patineur de 22 ans quant à ce qui fonctionnait avant de quitter.

 

Durant sa période de convalescence, Waked en a profité pour étudier de près ce qui pourrait l’aider à être encore plus efficace à ce niveau. Mais il a surtout vu son équipe perdre bien trop de matchs.

 

« C’était difficile, je jouais du bon hockey, j’avais plus de responsabilités et j’avais un bel élan depuis quelques parties. C’était plate aussi parce que l’équipe allait bien avant ma blessure. Je pense que je peux revenir aider l’équipe », a-t-il conclu.

 

Cette rencontre sera également spéciale pour Marc-Olivier Roy, qui jouera une première partie à la Place Bell dans l’uniforme du Rocket.