Kotkaniemi apprend les limites des entraîneurs
Rocket de Laval jeudi, 20 févr. 2020. 17:10 vendredi, 22 nov. 2024. 20:52Depuis le début février, c’est avec le Rocket que Jesperi Kotkaniemi travaille afin de peaufiner son jeu pour le hockey professionnel nord-américain.
En huit matchs avec le club-école, Kotkaniemi a récolté neuf mentions d’aide.
Mais ce qui intéresse Bouchard, c’est de lui apprendre ce que les entraîneurs professionnels peuvent tolérer chez un joueur de talent comme lui.
« Je fais des séances vidéos, je le laisse parler beaucoup. Tsé les jeunes de cette génération, tu dois leur laisser expliquer leur point. Je le laisse m’expliquer sur des séquences et je lui explique ce qu’un coach peut accepter et ce qu’il aura de la misère à vivre avec. Beaucoup de nos discussions et de nos séances vidéos portent sur comment gérer un match », a d’abord indiqué Bouchard.
« Après lui avoir expliqué, il faut qu’il achète le concept. Ça prendra le temps que ça prendra. On peut rester 1h15 là, je vais lui expliquer pourquoi, je vais lui montrer des exemples. S’il a des points qui sont valides, je vais lui donner. Vu que c’est un joueur de talent, je le laisse s’exprimer avec la rondelle. Je le laisse faire des jeux, je ne le brime pas. Vous le voyez, il en crée des jeux avec la rondelle. Il aurait pu avoir un but et trois passes l’autre soir à Providence. Maintenant, c’est de gérer comment dans un match, il y a des moments importants et il doit parfois ressentir une alarme pour lui indiquer de ne pas faire le jeu sexy sur le coup, mais le jeu à faire. Ça, il le voit, il le comprend », a poursuivi l’entraîneur.
À lire également
Bien sûr, Bouchard ne talonne pas Kotkaniemi sans relâche avec les enseignements. Il le laisse aussi souffler à l’occasion.
« C’est un jeune de 19 ans ! À sa dernière année en Finlande, il a connu une saison fulgurante et il a fini par être repêché au troisième rang avec raison avec ce qu’il a accompli et son potentiel. Il est arrivé ici et il a enchaîné avec une autre saison fulgurante. Ça fait deux saisons de suite avec de gros pas vers l’avant. Maintenant, c’est à nous de travailler avec lui pour en faire un joueur de 200 pieds », a relativisé Bouchard.
L’entraîneur a ensuite utilisé un exemple concret. Durant la dernière défaite contre le Moose, Kotkaniemi, Ryan Poehling et Cale Fleury ont gaffé à un moment coûteux.
« Je leur ai dit ‘Si tu es dans la LNH, l’entraîneur dira que c’est inacceptable’. Pour moi, c’est une ratée dans un moment clé pour les jeunes. Ils ont compris », a raconté Bouchard.
En ce qui concerne l’attitude, Kotkaniemi répond aux attentes.
« Je n’ai rien à dire, il a une belle ouverture, il n’y a aucun problème », a-t-il maintenu.
Sean Burke pour aider Keith Kinkaid
Aucun amateur du Canadien n’a besoin de se faire expliquer que le gardien Keith Kinkaid traverse une saison horrible sur la patinoire. À vrai dire, le cerbère de 30 ans n’a pas été en mesure de retrouver ses repères même depuis qu’il a été cédé au Rocket.
Mercredi soir, il a encaissé sa septième défaite consécutive et c’est survenu alors qu’il revenait à l’action après un congé de 10 jours que l’équipe lui avait accordé pour s’aérer l’esprit et effectuer des correctifs.
« On va juste regarder la situation de manière objective. La réalité, c’est que Keith a signé un contrat de la LNH avec le Canadien pour être l’adjoint à Carey Price. Maintenant, il se retrouve avec nous. Moi, je dois essayer de le gérer pour qu’il se replace, ça fait partie de mon travail d’entraîneur dans la Ligue américaine. Je dois bâtir un partenariat avec lui comme avec les autres et le joueur doit embarquer ensuite. Il a eu des séquences difficiles et il le sait. Ceci étant dit, on l’a retiré pendant 10 jours d’affilée et on a travaillé avec lui. Je n’ai personne qui va descendre du ciel et plein de choses arrivent que vous ne savez pas et que je ne sais pas. […] Lui aussi, il aimerait que ses résultats soient meilleurs. Je ne peux pas non plus donner toutes les parties à Cayden (Primeau). (Michael) McNiven a eu un match, il a bien fait, mais ça allait vite pour lui aussi. Dans l’ensemble, on a donné un reset à Kinkaid et on lui a confié le match de mercredi. Ça n’a pas été exactement comme on voulait, mais je dois composer avec les réalités de mon équipe », a détaillé l’entraîneur.
Jeudi matin, on a aperçu une nouvelle ressource pour venir l’épauler. Il s’agit de Sean Burke qui a disputé 820 matchs dans la LNH et qui porte le double chapeau de dépisteur et consultant pour les gardiens de but dans l’organisation montréalaise.
« C’est sûr qu’on a essayé de coordonner ça ensemble. On savait que Sean venait dans le coin et il a passé deux jours avec lui. Sean est un gars que j’adore, un ancien coéquipier avec une bonne tête de hockey. Il a une belle vision des gardiens, du processus de développement et de redressement. Parce que j’ai joué avec Sean quand ç’avait été difficile pour lui - il a eu des moments moins évidents dans sa carrière – mais il a été extraordinaire », a raconté Bouchard puisque ce fut impossible de parler à Burke.
« C’est sûr qu’il peut avoir des discussions avec les gardiens que je ne peux pas avoir. Être un gardien, c’est quelque chose de complètement unique même si je peux comprendre leur réalité. C’est bien d’avoir Sean dans les environs pour l’aider à passer à travers ça. On l’a vu il y a quelques semaines, Kinkaid prend ça à cœur, il veut bien faire. Il est émotif avec la situation. Il n’est pas arrivé mercredi avec de mauvaises intentions, il voulait faire gagner l’équipe », a ajouté Bouchard qui avait eu une longue discussion d’une trentaine de minutes avec Kinkaid il y a deux semaines à la fin d’un entraînement.
En terminant, Bouchard a été questionné sur l’enjeu de la date limite des transactions. C’était moins d’une heure avant que le Canadien annonce les départs de Phil Varone et Riley Barber.
« C’est une réalité pour nous et chaque équipe le vit différemment. Dans la LAH, ce sont souvent des gars qui veulent une autre chance. On tombe dans cette catégorie. C’est une réalité. C’est sûr que je dois dealer avec ça, je ne peux pas dire le contraire. À travers ça, je dois garder un environnement (sain) pour développer des gars pour la LNH. Je le répète, notre mandat, c’est de développer des gars qui pourront aider le CH, ça ne changera pas », a conclu l’entraîneur.