LAVAL – Coincé dans une congestion de gardiens avec le Rocket de Laval depuis deux ans, Michael McNiven avait été cédé dans le circuit ECHL afin de jouer davantage cette saison. C’est tout le contraire qui s’est produit alors qu’il n’a pas encore franchi les 15 départs.

 

Les bonnes nouvelles sont rares dans son cas, mais il a repris l’entraînement avec le Rocket depuis lundi alors que le club tente de finaliser son départ vers sa prochaine destination.

 

Rappelé dans la Ligue américaine le 30 décembre, McNiven avait dû se contraindre à s’entraîner dans le gymnase de ses beaux-parents jusqu’à ce retour à la Place Bell. McNiven a raconté le tout au confrère Marc Dumont du média The Athletic.

 

Il a d’ailleurs précisé qu’il a lui-même contacté Marco Marciano, l’entraîneur des gardiens du Rocket, pour lui demander de lui trouver une patinoire pour pratiquer après s’être entraîné en solitaire pendant quatre jours.

 

Cette histoire démontre les limites par rapport au fait que le Canadien ne possède plus de club-école en ECHL.

 

Le dossier devait être relayé à l’entraîneur-chef Joël Bouchard qui ne voit pas de négligence dans le dossier de McNiven.

 

« C’est vraiment le hockey professionnel qui impose cette situation. En n’ayant pas d’affiliation officielle, aussitôt qu’une équipe de la Ligue américaine envoie un joueur vers sa formation ECHL, un joueur se fait tasser. Il l’a vécu avec Adirondack et Jacksonville », a justifié Bouchard.

 

Impossible de le contredire là-dessus, mais est-ce que McNiven aurait dû être ramené dans l’entourage du Rocket plus rapidement.

 

« C’est arrivé dans le temps des Fêtes quand on était partis. Dès qu’on a pu le ramener, on l’a fait. Il n’est pas resté chez lui pendant des semaines, on n’était pas là non plus. Il aurait peut-être déjà dû être reparti aussi, mais il y a encore des choses à compléter du côté administratif », a ajouté l’entraîneur.

 

Au final, McNiven ne peut faire autrement que déduire que le Canadien ne croit pas en son potentiel. Derrière Carey Price, Cayden Primeau représente l'avenir tandis que Charlie Lindgren et Keith Kinkaid accaparent le reste des disponibilités. Malgré tout, il est parvenu à afficher une meilleure attitude que par le passé.  

 

« À travers tout ça, il a très bien joué et je trouve qu’il a tellement progressé depuis un an et demi. Je parle de maturité, d’éthique de travail et de performances. C’est l’une des belles transformations que j’ai vues dans un individu même si ce ne sera jamais parfait. Je n’ai rien à dire sur son attitude comparativement à ce que j’avais pu entendre sur le passé. J’ai mis les cartes sur table avec lui et il ne me laisse pas tomber », a évoqué Bouchard.

Un peu d'enseignement pour lancer la 2e moitié

Le calendrier de la Ligue américaine de hockey n’est pas reconnu pour accorder du répit aux équipes comme l’indique la séquence de trois matchs en trois jours dans trois villes différentes (Syracuse, Lehigh Valley et Bridgeport) qui attend le Rocket de vendredi à dimanche.

Heureusement, le Rocket peut disposer de précieuses journées de préparation avant ce départ alors que son dernier match remonte au 4 janvier.

Même si la formation lavalloise a eu le dessus à ses quatre dernières sorties, le moment était bien choisi pour de l’enseignement collectif en vue de la deuxième moitié de la saison.

« Mon travail, c’est de m’ajuster avec le personnel à notre disposition pour qu’on se donne les meilleures chances de gagner. Il y a (Phil) Varone qui se rapproche d’un retour, (Christian) Folin qui arrive, ainsi que (Ralph) Cuddemi, (Yannick) Veilleux, (Garrett) Mitchell, des gars qui ne sont pas avec nous depuis le début de la saison donc ils ont manqué beaucoup d’enseignement collectif. On a abordé des points importants pour être tous sur la même longueur d’onde. L’enseignement va se poursuivre demain (mercredi) », a raconté Bouchard.

« Parfois, en janvier, tu ne peux que suivre le flow. Là, on peut faire des ajustements pour progresser en tant que groupe », a témoigné l’attaquant Alexandre Alain à ce sujet.

Officiellement, la mi-saison se franchira après le prochain match qui sera le 38e du Rocket. Le club-école du Canadien a dû se tourner vers ce renfort en raison d’une multitude de blessures et de rappels. Par le passé, l’état-major avait surtout obtenu du renfort via des joueurs moins expérimentés dans la Ligue américaine.

« Il ne faut pas oublier que (Riley) Barber n’était pas ici, (Charles) Hudon a été blessé, (Karl) Alzner et (Michael) McCarron ont raté des matchs. On avait juste des jeunes à un certain moment. On n’était pas dans une situation pour ajouter un jeune joueur et voir ce qu’il peut faire dans la LAH, découvrir une perle rare, un joueur magique de 20 ou 21 ans. Ça n’existait pas et tant qu’à essayer un gars qui n’a jamais joué, on préférait se tourner vers des vétérans qui ajoutent de l’expérience et de la capacité physique. Pour Cuddemi, il n’avait jamais joué, mais il était tellement bon et on voulait tenter un coup de dés pour ajouter de l’attaque vu qu’on avait de bons rapports sur lui », a décrit l’entraîneur pour au sujet de cette approche différente.

Le prochain ajout sera le retour de Varone qui n’a disputé que 11 matchs cette saison et qui n’avait pas subi une blessure aussi sérieuse depuis 10 ans.

À sa deuxième année dans la Ligue américaine, Alexandre Alain a rapidement constaté l’apport de ces vétérans.

« Ça aide également pour l’esprit d’équipe. C’était bien l’an passé, mais on avait beaucoup de jeunes et il faut ajouter des vétérans. Avec eux, ça nous permet d’avoir plus de confiance pour gagner. Oui, les entraîneurs sont là pour nous aider, mais on est toujours plus en contact avec nos coéquipiers. Au niveau du talent, on ne se cachera pas qu’on a des joueurs avec plus d’aptitudes et de l’expérience dans la LNH. Tout ça fait une différence au final », a reconnu Alain.

Quant à son bilan personnel, il ne se lit pas uniquement par ses statistiques de sept buts et quatre aides en 35 rencontres.

« Je trouve que je me suis bien adapté, j’ai été capable de prendre ma place avec les blessures au sein de l’équipe. Je suis fiable défensivement, je peux jouer en désavantage numérique et j'ai aussi eu des occasions sur le jeu de puissance. C’est un apprentissage parce que je suis encore jeune. Évidemment, j’aimerais produire un peu plus surtout que j’ai eu un succès offensif dans le junior, mais je me concentre d’abord pour avoir un impact positif dans chaque match et être fiable pour mon équipe. Je crois que je progresse par rapport à ma première année », a jugé le droitier de 22 ans.

En terminant, le Rocket a annoncé que l’attaquant Hayden Verbeek a subi une intervention chirurgicale au pouce gauche. Il a été blessé le 31 décembre et sa période de guérison devrait durer entre huit à douze semaines.