L'ajout du Heat devrait repousser le début du calendrier du Rocket
Rocket de Laval vendredi, 29 janv. 2021. 15:57 vendredi, 22 nov. 2024. 07:47MONTRÉAL – Les rebondissements se poursuivent à propos du calendrier de la division canadienne dans la Ligue américaine de hockey et plus particulièrement du Rocket de Laval qui risque de ne pas débuter le 5 février.
En coulisses, le travail continue pour ajuster le calendrier puisque le Heat de Stockton, le club-école des Flames, disputera finalement sa saison à Calgary. Ainsi, le Heat se greffe à la division canadienne qui regroupera cinq formations (Heat de Stockton, Rocket de Laval, Moose du Manitoba, Senators de Belleville et Marlies de Toronto).
L’entraîneur-chef du Rocket, Joël Bouchard, ne pouvait rien confirmer, vendredi après-midi, mais un report semble s’imposer.
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« Je n’ai pas l’impression que l’entrée de Stockton repoussera le lancement de trois semaines. C’est possible que ça retarde un peu le tout, mais je ne le vois pas comme un gros retard », a exposé Bouchard.
Évidemment, l’ajout d’un autre rival constitue une nouvelle intéressante au lieu d’affronter uniquement trois adversaires tout au long de la saison. Par contre, est-ce que ce report du lancement de la saison finira par provoquer une autre réduction du calendrier qui devait comprendre seulement 36 parties?
« Je ne pense pas, je n’ai pas l’impression que c’est l’objectif. La LNH et LAH essaient de trouver des solutions pour les jeunes joueurs. Pour qu’ils ne ‘perdent’ pas une saison, qu’ils ne deviennent pas ébranlés par la situation », a commenté Bouchard à titre de bonne nouvelle.
Cela dit, les joueurs trépignent d’impatience. Ils sont nombreux à ne pas avoir joué de matchs depuis plus de 10 mois. Un contexte qui pourrait en déranger plusieurs. Heureusement, le Rocket procédera à une répétition d’un véritable match, dimanche soir, au Centre Bell.
« C’est évident que les gars veulent jouer des matchs, on reste prêts. Le match simulé de dimanche sera plaisant pour les joueurs, faut les faire jouer un peu. Ils ont été en quarantaine ou en confinement pendant tellement longtemps », a témoigné l’entraîneur en visioconférence.
Intense comme il l’est, Bouchard a déjà compris qu’il devra mettre un peu d’eau dans son vin lors du premier droit du calendrier.
« En tant qu’entraîneur, je devrai être indulgent sur certaines choses. Après tout, certains jeunes n’ont pas joué depuis près d’un an. Mais, ton pire ennemi, le matin, c’est le miroir. Si tu es toujours déçu… On comprend que ce n’est pas pour demain, mais on se prépare », a-t-il noté.
Des tableaux de langage pour accélérer l’adaptation !
Le message a été transmis quelques fois déjà, mais le Rocket vit un camp d’entraînement très particulier. D’abord, parce que l’équipe conservera plus de 30 joueurs dans son entourage en raison des restrictions qui perdurent dans quelques circuits comme la Ligue junior de l’Ontario et la Ligue junior de l’Ouest. Ensuite, les entraîneurs doivent s’ajuster à un effectif regroupant des joueurs de calibre junior (comme Kaiden Guhle), des joueurs européens qui veulent s’implanter en Amérique du Nord (comme Jesse Ylonen et Arsen Khisamutdinov), des joueurs réguliers de la Ligue américaine et des joueurs qui doivent se contenter de ce scénario à défaut d’une place dans la LNH (comme Jordan Weal et Xavier Ouellet).
Ainsi, Bouchard et ses adjoints ont puisé dans leurs ressources pour faciliter le tout.
« Quand t’as 32, 33 joueurs, c’est évident que tu vas changer des choses. Si je faisais la même affaire, ça ne fonctionnerait pas. Je dois me réinventer avec deux pratiques par jour, je n’avais jamais fait ça dans la Ligue américaine. Mon travail demeure de trouver des solutions tout en étant réaliste du contexte », a admis l’ancien défenseur.
Par la force des choses, le mot « attente » ne se définit pas toujours de la même manière.
« On veut toujours qu’ils deviennent leur version 2.0, mais j’ai une réalité avec des gars du junior et des professionnels prêts pour la LNH. Je dois les regrouper et m’assurer que le niveau reste très haut. J’ai des jeunes qui n’ont pas joué depuis un an et je me suis rappelé ça très souvent pendant la pandémie. Il faut comprendre l’essence de notre mandat », a mentionné Bouchard en parlant de développement.
Sauf que ça ne s’arrête pas là, Bouchard et ses acolytes ont trouvé des méthodes ingénieuses.
« J’ai même fait des tableaux de langage comme à l’école parce que je me retrouve avec des joueurs qui arrivent de l’Europe. On n’a pas beaucoup de temps et ils ne connaissaient pas tous les termes. On a tellement de joueurs de différentes ‘planètes’, on veut qu’ils comprennent le plus rapidement possible », a dévoilé Bouchard qui sort ainsi de sa zone de confort.
Weal et Ouellet comprennent bien la situation
Pour qu’un groupe aussi vaste s’élève au lieu de plonger, ça prend des vétérans de qualité pour appuyer les dires des entraîneurs.
« On a beaucoup parlé de ça, on leur a demandé d’être généreux envers les jeunes. J’ai toujours fait ça comme joueur. Si l’autre devient meilleur que moi, c’est de ma faute. On doit s’entraider en tant que joueurs de hockey », a-t-il proposé.
Immédiatement, le réflexe a été de penser à Xavier Ouellet et Jordan Weal qui préféreraient contribuer au début de saison canon du Canadien.
« Tu prends Xavier Ouellet, qui était dans la bulle cet été avec le Canadien, comparativement à un junior. Je ne peux pas toujours pousser aussi loin dans ma façon de m’exprimer. Les vétérans doivent comprendre la réalité des jeunes. En même temps, je dois m’assurer que le niveau de compétition ne descende pas », a cerné Bouchard qui doit bien gérer cet équilibre.
Quant à Weal, qui affiche une grande confiance en ses moyens, Bouchard assure qu’il s’est rallié à la cause.
« Un 12/10, il est extraordinaire. Il est venu me voir environ après deux jours pour me dire ‘Je comprends la situation et tu n’auras jamais de trouble avec moi, je suis un passionné’. C’est vrai, je le vois. Il a un style très unique avec des habiletés très élevées et c’est bon pour nous jeunes de voir ça, il rehausse le niveau dans les entraînements. Je peux le dire, mais il est capable de le faire. Parfois, tu as des vétérans de la LAH qui se sentent obligés et qui viennent chercher leur chèque de paie, ce n’est pas son cas. Il a un très haut instinct de compétition, il est capable de se pousser lui-même », a conclu Bouchard.