Le match du Crunch contre le Rocket sera présenté ce soir, dès 19h30, sur  RDS Direct.

 

MONTRÉAL – Un retentissant, et amusant, « Enweye Maurice ! » a résonné à la Place Bell, mardi, quand Anthony Richard s’est élancé lors d’une compétition d’échappées à l’entraînement. Avec tous les Québécois que l’on retrouve au sein du Crunch de Syracuse, l’attaquant savait qu’il ne tarderait pas à se faire taquiner.

 

Ce surnom, c’est son nouveau coéquipier Alex Barré-Boulet qui aime le propager depuis qu’ils ont joué ensemble au tournoi Boot camp à Québec.

 

Ce n’est que pour rire, mais il n’en demeure pas moins que ce contexte accueillant favorise son adaptation à sa nouvelle organisation. Après six saisons avec le club-école des Predators de Nashville, il a été échangé au Crunch il y a une semaine.

 

« Tant qu’à être échangé, c’est le meilleur scénario. » Difficile de le contredire puisque pour un hockeyeur québécois qui tente d’accéder à la LNH, le Crunch constitue une option idéale.  

 

« Je ne m’en attendais pas vraiment, mais quand j’ai eu la nouvelle que c’était avec l’organisation du Lightning, j’étais vraiment content. Je connais beaucoup de personnes dont Gilles (Bouchard, l’entraîneur adjoint) qui m’a dirigé dans le Midget AAA », a ajouté l’attaquant de 25 ans.

 

Jusqu’à présent, Richard ne s’est que trempé les lèvres dans la LNH avec deux parties dont la dernière remonte à octobre 2019. Il est donc ravi par l’idée d’obtenir un nouveau départ et le groupe d’entraîneurs, dirigé habilement par Benoît Groulx, a déjà prouvé qu’il excelle à développer les joueurs pour le circuit Bettman.

 

Richard sera notamment en quête de constance dans son jeu et il a hérité d’un partenaire tout indiqué, en Gabriel Dumont, pour lui montrer le chemin.

 

« J’ai joué avec lui pour mes deux premiers matchs et il m’a beaucoup aidé », a reconnu Richard qui a été en mesure de mériter la troisième étoile dès sa deuxième partie.

 

« Dans le premier match, ça se voyait qu’il pensait beaucoup, mais c’était déjà vraiment mieux dans le suivant. C’est certain qu’il va nous aider, il a du caractère, il est orgueilleux, il veut faire la différence et il a beaucoup de vitesse. Il peut également nous aider défensivement, il a une bonne tête de hockey », a confié Bouchard.

 

Il y a une autre raison importante pour laquelle Richard savoure ce revirement dans sa carrière. Depuis que les Predators ont confié les rênes de leur équipe à l’entraîneur John Hynes, l’accent offensif a été amoindri pour ajouter de la robustesse. Son profil cadre donc mieux avec l’approche du Crunch et du Lightning.

 

Ainsi, il parvient plus facilement à envisager une autre audition dans la LNH.

 

« C’est une équipe qui a beaucoup de rapidité et qui veut jouer de manière offensive. S’ils ont besoin de vitesse et de combativité, je veux être le gars qui peut les aider », a répondu le sympathique athlète originaire de Trois-Rivières.

 

Loin d’être le seul dans cette situation, Richard réalise qu’il n’a pas échappé aux contrecoups de la COVID-19. Il était rendu à l’âge de maximiser son développement lorsque la pandémie est venue le freiner en le limitant à 28 parties la saison dernière.

 

« Ça allait bien avant que la COVID arrive, j’ai eu un peu de malchance avec ça. Ce fut excessivement difficile en plus du virage emprunté par les Predators. Quand je regarde vers l’arrière, ce fut deux saisons éprouvantes. Je viens juste d’avoir 25 ans et ce nouveau départ peut être bénéfique », a déduit Richard.

 

D’un autre côté, le Lightning ne manque pas de ressources ce qui rétrécit la marge de manœuvre pour un rappel.

 

« Je n’ai pas trop pensé à ça puisque les bonnes équipes ont toujours besoin de joueurs qui ne coûtent pas chers, même si ça fait drôle à dire, donc je peux finir par avoir ma chance », a-t-il réagi.

 

En quelque sorte, il sera en compétition avec ceux qui seront ses amis et ses inspirations offensives avec Syracuse : Charles Hudon et Barré-Boulet.

 

« Ils sont très bons offensivement et ça peut grandement m’aider surtout en avantage numérique. Ce sont eux les cerveaux de cette unité. Ils m’ont donné beaucoup de conseils dans les derniers jours », a indiqué Richard qui apprécie le vote de confiance de l’insérer aussitôt sur le jeu de puissance.

 

Pour que le scénario soit parfait, il aurait fallu que ses amis et sa famille puissent assister à l’un des trois matchs en quatre jours du Crunch à la Place Bell cette semaine. En six ans dans le hockey professionnel, Richard n’était venu jouer qu’une seule fois à Laval et c’était quelques mois avant l’apparition de la pandémie.

 

« Quelques amis ont eu accès à des billets dans une loge, mais mes parents et mes frères sont bien déçus », a avoué Richard qui, au moins, jouera désormais à 5 heures de la maison au lieu de 16.