RDS Direct présentera tous les matchs du tournoi de la NCAA, dont celui opposant Lake Superior State University à Massachusetts vendredi à 18h30. Voici l'horaire complet de diffusion.

MONTRÉAL – Vous ignoriez probablement qu’il y avait du hockey de première division à l’Université Lake Superior State. En fait, soyons honnête, vous n’aviez jusqu’ici sans doute jamais entendu parler de l’Université Lake Superior State.

Pierre-Luc Veillette ne pourrait vous le reprocher. Quand l’entraîneur Mike York l’a approché pour tenter de l’attirer au sein du programme, il a écouté avec beaucoup d’intérêt. Mais il avait des questions.

« Je connaissais plusieurs écoles de Division 1, mais celle-là n’en faisait pas partie, c’est sûr, admet candidement le jeune homme natif de Drummondville. Mais j’ai fait mes recherches. Je ne suis pas allé physiquement à la visite, mais j’ai vu comment c’était sur vidéo. J’ai vu que ça allait être un bon fit pour moi. »

Son instinct ne l’a pas trahi. Trois ans plus tard, les Lakers de LSSU s’apprêtent à disputer le grand tournoi de fin de saison de la NCAA pour la première fois depuis 1996. L’équipe s’est qualifiée samedi dernier en remportant le championnat de la Western Collegiate Hockey Association (WCHA) avec une victoire contre l’Université Northern Michigan. En trois matchs éliminatoires, elle a marqué 20 buts et n’en a concédé que huit.

Veillette et ses coéquipiers se trouvent donc présentement à Bridgeport, au Connecticut, où sont prévus les matchs de huitièmes et de quarts de finale de leur partie du tableau. Le défi s’annonce colossal. Leur premier match, vendredi, les opposera à l’équipe de l’Université du Massachusetts, championne surprise de la section Hockey East. Une victoire les placerait possiblement devant Cole Caufield et les Badgers de Wisconsin.

« On est là pour faire une run, c’est certain, annonce l’attaquant québécois. On croit fermement qu’on a une bonne équipe. On a mérité notre place ici. C’est sûr qu’on est considérés un peu comme les négligés. On est moins connus, c’est certain, mais on a confiance en notre groupe. Je pense qu’autant en défensive qu’en offensive, on peut surprendre beaucoup de monde. C’est un peu avec cette mentalité qu’on va arriver. »

« Pete » Veillette, comme il se fait appeler sur le campus, est le deuxième meilleur marqueur des Lakers. Plutôt discret en début de calendrier, il s’est inscrit à la feuille de pointage dans 13 des 15 derniers matchs de la saison, qu’il a conclue avec une récolte de 26 points en 28 parties. Sa production lui a valu une nomination sur la troisième équipe d’étoiles de la WCHA.

« L’année passée, ça a été une belle saison pour moi offensivement et cette année, c’est sûr que je voulais bâtir là-dessus. COVID ou pas, je voulais vraiment avoir une bonne saison. L’année passée, avec mon centre Louis Boudon et notre ailier Ashton Calder, on a vraiment développé une belle chimie. Cette année, on a démontré qu’on pouvait jouer offensivement contre n’importe quelle équipe. On a été constant et on est certainement un trio à surveiller. »

À la croisée des chemins

Les succès des Lakers de LSSU s’ajoutent à une longue liste de trophées, de bannières et de réalisations dont Pierre-Luc Veillette fait la collection depuis une dizaine d’années. Son parcours s’est peut-être fait en marge des plus grandes ligues, mais il a gagné partout où il est passé, note-t-il fièrement au fil de la discussion.

« Dans mon cas, mon développement a été tardif, explique l’athlète de 24 ans. Ça n’a pas toujours été facile pour moi de percer les alignements. J’ai joué CC dans le Bantam et le Pee-Wee. Je me faisais couper beaucoup parce que j’étais plus petit. Mais je me suis dit : ‘pas grave, je vais me développer sur le long’. C’est ce qui s’est passé. »

Un développement tardif pour atteindre la NCAA
Un développement tardif pour atteindre la NCAA

À 16 ans, Veillette a refusé une invitation pour joindre les Cantonniers de Magog, dans le Midget AAA, préférant s’assurer d’un temps de jeu plus fourni en restant dans le Midget Espoir. Une blessure a finalement écourté sa saison, mais il a eu le temps de se faire remarquer par Richard Farley et Éric Messier, qui étaient à la tête des Rebelles du Cégep de Sorel-Tracy dans la Ligue de Hockey Collégiale du Québec. Il s’est joint à leur projet après avoir été brièvement courtisé par les Voltigeurs de Drummondville.

Il a remporté un championnat à sa première saison avec les Rebelles et a été nommé capitaine pour les deux années suivantes. Une fois son diplôme d’études collégiales en poche, il a accepté une offre d’un club d’Ottawa évoluant dans un circuit Junior A. C’était, croyait-il, la meilleure vitrine pour attirer l’attention de l’autre côté de la frontière.

Son équipe a gagné le championnat de la saison, les séries éliminatoires et a participé à la Coupe RBC, le championnat national de hockey Junior A. En parallèle, il a participé à un tournoi d’exhibition à Trenton, en Ontario, afin de se faire voir par les recruteurs de la NCAA. C’est là qu’il a été recruté par LSSU.

« C’était mon objectif. Je savais que le Junior A pouvait être un beau tremplin après mon cégep, que si je travaillais fort je pourrais déboucher dans la NCAA. Ça a vraiment bien fonctionné. »

Veillette était attiré par la voie des universités américaines parce qu’elle lui permettait de jouer jusqu’à l’âge de 24 ans. Le diplômé en psychologie est aujourd’hui arrivé à la croisée des chemins. À droite, une carrière de hockeyeur professionnel quelque part en Amérique du Nord ou en Europe. À gauche, la poursuite de ses études au Québec. Une chose est sûre, il ne retournera pas à Lake Superior State pour une quatrième saison.

« Je suis un peu entre les deux, mais c’est sûr qu’en ce moment, je me concentre vraiment sur le tournoi. Je veux faire une bonne performance avec l’équipe avant de penser à tout ça. »