Bon test avant la finale
Hockey lundi, 17 févr. 2014. 17:26 jeudi, 12 déc. 2024. 15:56
SOTCHI, Russie - Avec l'affrontement à venir contre les États-Unis pour la médaille d'or du tournoi de hockey féminin des Jeux olympiques de Sotchi, le Canada ne pouvait souhaiter meilleure préparation en demi-finale qu'un difficile affrontement contre la Suisse. Il a dû puiser au fond de ses ressources pour signer un gain de 3-1.
Il a eu besoin d'un passage à vide de quatre minutes des Helvètes à mi-chemin de la première période, au cours duquel Natalie Spooner a marqué deux fois et Mélodie Daoust a ajouté à l'avance. Caroline Ouellet a même eu le temps de se faire refuser un but en raison de la présence d'une patineuse dans la zone réservée à la gardienne Florence Schelling au cours de la même séquence.
«C'est vrai qu'on ne pouvait demander un meilleur match pour nous préparer à affronter les Américaines, a déclaré l'entraîneur canadien Kevin Dineen après la rencontre. Si vous pouvez obtenir une partie difficile, remplie de défis, ça aide. Ça a été l'un de ces matchs.
«C'est certain que je pourrais vous énumérer toutes les critiques que j'ai à l'endroit de mon équipe. Nous avons créé plusieurs occasions de marquer, mais en avons aussi accordé beaucoup. Nous avons eu besoin que notre gardienne soit bonne et que nos meilleures joueuses nous montrent le chemin. On a assurément mérité cette victoire ce soir. Il a fallu travailler pour l'obtenir.»
«Au fur et à mesure que le tournoi a progressé, la Suisse a de mieux en mieux joué, a noté la capitaine canadienne, Caroline Ouellet. Ce soir, elles y croyaient vraiment. Je leur donne crédit: elles ont joué tout un match. Quand t'as une bonne gardienne qui te garde dans le match, tout peut arriver. Notre gardienne, Shannon Szabados, a aussi fait ça pour nous avec de bons arrêts tout au long du match.
«Il faut maintenant se regrouper: nous avons des petites choses à travailler défensivement. Il va vraiment falloir être meilleures en défense contre les Américaines.»
Après ces trois buts rapides du Canada, René Kammerer, l'entraîneur suisse, a demandé un temps d'arrêt.
«Je leur ai rappelé que nous avions parlé de ça, que le Canada marquerait des buts, a raconté Kammerer. Je leur ai rappelé que nous étions prêts pour ça, de relever la tête et de tenter de revenir dans le match. De jouer avec coeur. De jouer du hockey suisse.»
Son équipe a entendu son message. Après avoir sauvé les meubles pendant la fin du premier vingt, elle a profité d'un jeu de puissance pour se rapprocher à 3-1 en deuxième grâce au but de Jessica Lutz, avant de jouer une solide troisième, mettant Szabados à l'épreuve 10 fois, sans pouvoir la déjouer. La gardienne canadienne a terminé le match avec 21 arrêts.
«La Suisse a joué de façon inspirée pendant 60 minutes ce soir, a louangé Dineen. Au cours des cinq premières minutes, les deux équipes ont attaqué et contre-attaqué sans cesse. Nous avons eu la chance de nous donner un petit coussin à la marque, mais ça a été un excellent match de hockey qu'a disputé la Suisse.
«Elles nous ont forcé à relever plusieurs défis au cours de cette rencontre. Le style de jeu qu'elles ont adopté a forcé nos défenseuses à demeurer alertes: elles avaient toujours une patineuse en maraude en zone centrale. C'est très satisfaisant pour nous d'avoir pu remporter ce match et d'accéder à la finale.»
«Après le temps d'arrêt, elles ont envoyé des joueuses en zone neutre pour faire reculer nos défenseuses et nous n'avons pas toujours été assez disciplinées pour garder une joueuse dans le haut de la zone, a expliqué Ouellet. Ça a créé beaucoup d'espace entre nos attaquantes et nos défenseuses, ce qui leur a permis d'obtenir quelques occasions de marquer.»
Schelling électrisante
La Suisse doit beaucoup au jeu électrisant de Schelling, qui a stoppé 45 rondelles après avoir offert une performance de 64 arrêts contre les Canadiennes en levée de rideau.
«Florence a joué un match fantastique, a dit Kammerer. Elle a joué avec calme, comme il se doit. Bien sûr, si vous ne comptez pas sur une bonne gardienne dans ce genre de situation, vous ne pouvez pas penser à aller marquer des buts.»
Elle s'est notamment signalée au deuxième vingt, alors qu'elle a réussi pas moins de 22 arrêts au cours de cette excellente période de hockey, plusieurs sur des tirs à bout portant. Elle a notamment volé Marie-Philip Poulin et Spooner en fin d'engagement.
«On sait que c'est une bonne équipe et Florence peut vraiment faire la différence dans le filet, a indiqué Poulin. J'ai beaucoup de respect pour elle et quand elle a fait cet arrêt de la mitaine, je n'ai pas pu m'empêcher de lui sourire!»
Meilleur match de l'histoire du hockey féminin suisse?
Après cette rencontre, Schelling et l'attaquante Phoebe Stanz ont prétendu que l'équipe venait de jouer le meilleur match de son histoire. Sans vouloir les contredire, Kammerer a nuancé leur propos.
«C'est vrai que nous avons joué un très grand match, l'un des meilleurs de notre histoire, mais nous avons quand même perdu, a-t-il dit. Elles peuvent être fières de ce match, c'est un accomplissement que de ne perdre que par cette marque face au Canada, l'une des meilleures équipes au monde. Mais j'ai trouvé que notre match contre la Russie — une victoire de 2-0 en quarts de finale — était plutôt bien aussi.»
La Suisse doit maintenant se regrouper afin d'être prête pour la petite finale, où elle retrouvera les Suédoises, rossées 6-1 et 70-9 au chapitre des lancers plus tôt lundi par les États-Unis.