Charle Cournoyer récolte le bronze
Courte piste vendredi, 21 févr. 2014. 11:39 samedi, 14 déc. 2024. 01:52SOTCHI - On a assisté à un quelconque changement de la garde pour le Canada en patinage de vitesse courte piste, vendredi, aux Jeux de Sotchi. D'un Charles à un autre.
Charle Cournoyer a démontré être prêt à assumer la relève de Charles Hamelin, en méritant la médaille de bronze au 500 mètres messieurs. À Vancouver, en 2010, Hamelin avait remporté la médaille d'or et Cournoyer avait suivi sa course au petit écran. Mais vendredi, c'était au tour de Cournoyer de se retrouver sous les feux de la rampe.
«Charle est le prochain leader de notre équipe, ça fait longtemps que je le dis, a affirmé le directeur de l'équipe canadienne, Yves Hamelin. Il possède les qualités techniques et physiques, et il met beaucoup de sérieux dans sa préparation. Il a cette capacité à garder les choses simples. Dans notre discipline sportive, c'est essentiel.»
Charles Hamelin voit en son jeune coéquipier un athlète fort talentueux qui va faire parler de lui au cours des prochaines années.
«La preuve qu'il a du talent, c'est qu'il a réussi à se faire une place dans notre équipe qui était déjà très forte. La lutte était féroce, mais il est parvenu à se faufiler dans le groupe. Il est déjà très vite, mais il n'a pas fini de s'améliorer.»
Dans un Palais des sports de glace Iceberg, où régnait une atmosphère survoltée, le jeune patineur de Boucherville a affiché un sang-froid remarquable pour son âge (22 ans).
Il ne s'en est pas laissé imposer en finale face au roi de la courte piste des Jeux, le Russe Victor An, et à deux Chinois.
Il a été dans le coup jusqu'à ce qu'il soit ralenti par un léger contact dans une ligne droite avec Liang Wenhao. Le Chinois a pris le décor dans le virage suivant, et Cournoyer a pu filer vers la troisième place, derrière An et Wu Dajing.
«J'étais tellement content. De patiner avec le drapeau canadien après la course, c'était fantastique. Mais je me demandais ce que je devais faire avec. Je me disais: 'la course est finie, je dois quitter la patinoire'», a-t-il lancé, en s'esclaffant.
Emporté dans un tourbillon médiatique, il disait réaliser pleinement ce qui lui arrive, et d'avoir hâte à la suite des choses au cours des prochaines journées.
«Une grosse nuit m'attend, mais je suis fébrile», a-t-il dit, en arborant un large sourire.
La première expérience olympique de Cournoyer s'était amorcée sur une note très stressante. Après avoir été éliminé en quarts de finale au 1000 mètres, le jeune homme avait admis avoir été très impressionné par le gigantisme des Jeux olympiques. Une semaine à peine plus tard, il affichait l'assurance d'un vétéran.
«J'apprends vite. Dans ce sport, on n'a pas le choix, a-t-il répondu. J'étais stressé. La grandeur de l'événement avait pris le dessus sur moi. J'ai réalisé que c'était plus gros que quand je suivais ça à la télé, il y a quatre ans. Mais je me suis ressaisi et j'ai bien appris à gérer la pression. L'équipe a eu des problèmes, mais tout le monde est resté positif et ç'a m'a aidé à bien faire.»
Le succès du cadet de l'équipe canadienne a mis un baume sur les déboires des patineurs de vitesse courte piste, qui sont tombés à court de deux médailles de leur objectif de cinq.
Olivier Jean, de Lachenaie, a subi l'élimination en quarts de finale.
Charles Hamelin, champion olympique en titre, n'était pas de la partie, ayant été victime d'une chute lors des préliminaires.
Hamelin a trouvé la soirée interminable, affirmant n'avoir été aucunement consolé par la victoire dans la finale B du relais canadien 5000 mètres.
Les Russes, avec An comme chef de file qui a ajouté une quatrième médaille à son palmarès à ces JO, les Américains et les Chinois ont occupé les trois marches du podium, dans l'ordre.
Au 1000 mètres féminin, Valérie Maltais est passée à un virage de se qualifier pour la finale. Mais l'athlète de La Baie, âgée de 23 ans, a effectué une chute, au moment où elle occupait le deuxième rang de sa vague en demi-finales.