Erik Guay n'a pas réalisé son rêve d'ajouter une médaille olympique à sa collection d'honneurs. Le Québécois, comme les favoris, a connu des ennuis lors de la descente de ski alpin des Jeux olympiques de Sotchi et ses chances d'accéder au podium se sont rapidement évanouies.

Erik GuayLe podium de la descente de ski alpin est occupé par des invités que peu d'observateurs attendaient. L'Autrichien Matthias Mayer a mérité la médaille d'or grâce à une avance de 0,06 sur l'Italien Christof Innerhofer qui a hérité de la médaille d'argent. Le bronze a été gagné par le Norvégien Kjetil Jansrud.

Mayer est devenu le 7e autrichien à enfiler la médaille de la descente.

A 23 ans, Mayer surpasse ainsi son père Helmut, vice-champion olympique de super-G aux Jeux de Calgary en 1988. Innerhofer décroche lui sa première médaille olympique, trois ans après ses trois médailles aux Mondiaux de Garmisch. Jansrud ajoute lui le bronze à sa médaille d'argent de géant des Jeux de Vancouver.

Guay, qui s'est classé au 10e rang, n'a jamais été capable de prendre le rythme sur une piste glacée lors de l'épreuve reine des jeux et il s'est retrouvé avec un retard de 0,11/100e de seconde de retard sur le meneur au premier temps de passage. Son retard s'est accentué à chacun des temps de passage par la suite.

Il aura la chance de se reprendre dans une semaine lors du super-G.

« D'après moi, Innerhofer a fait une manche gagnante, mais il n'a pas été avantagé par son numéro de départ », a dit Guay de l'Italien, qui a pris le départ un rang devant lui.

Le Québécois de 32 ans a toutefois davantage imputé son mauvais résultat à une méforme relative au chapitre des réflexes, attribuable au fait qu'il a dû ralentir la cadence à l'entraînement depuis trois semaines afin d'épargner son genou. Celui-ci est une préoccupation depuis cet été puisqu'une opération l'a obligé à rater le camp d'entraînement estival de l'équipe canadienne.

« Mon ski n'est pas encore tout à fait là, a reconnu d'emblée Guay. Il y a des sections où ça va super bien, et je gagne même des intervalles, alors je sais que ce n'est pas loin. Mais pour l'instant, j'ai de la misère à faire ça du haut jusqu'en bas. Quand je vais réussir à le faire, je vais être rapide et je vais être dans le coup. »

« Les conditions n’étaient pas faciles et la visibilité faisait en sorte que l’on voyait mal les trous. Du côté de mon ski, il y a des sections où je skie vraiment bien alors que pour d’autres c’est plus difficile. Disons que dans quelques heures je devrais être de meilleure humeur, a expliqué Guay. Oui, je suis déçu. Avec ma blessure cet été, j’ai commencé à skier en novembre et je me suis bien senti à Bormio et Wengen. Et là arrive cette douleur à un genou qui m’a empêché de m’entraîner pendant trois semaines. »

Le Canada n'est pas monté sur un podium olympique depuis la médaille de bronze d'Edi Podivinsky à Lillehammer1994.

Primé aux Championnats du monde et récipiendaire d’un Globe de cristal, Guay n’a jamais été en mesure d’épingler une médaille olympique, lui qui a terminé deux fois au cinquième rang à Vancouver.

L'athlète de Mont-Tremblant n'a pas été le seul favori à connaître des ennuis en ce dimanche matin. Le Norvégien Aksel Lund Svindal, grand favori, a eu du mal aussi à se mettre en marche et il a terminé au quatrième rang. L'Américain Bode Miller qui avait ravivé les espoirs avec d'excellentes performances à l'entraînement au cours des derniers jours, n'a pu faire mieux qu'une huitième place à 0,52 seconde du gagnant.

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Progrès en vue

Malgré la déception, Guay affirme que les choses sont sur le point de débloquer, notamment parce qu’il a mieux skié la section du haut que lors des entraînements officiels.

« Je sens que je ne suis pas loin, mais en ce moment, j’ai de la difficulté à faire ça du haut en bas de la piste. Je sais exactement ce que c’est, sauf que je ne veux pas en parler. Lorsque ce sera réglé, je serai dans le coup. Hier (samedi), à l’entraînement, j’ai fait de très bons virages dans la section du bas. Le super-G sera disputé dans cette section, alors ça pourrait m’avantager, même si je n’ai pas connu de bons résultats à cette épreuve cette année. »

 Benjamin Thomsen a été le deuxième meilleur Canadien avec une 19e place. Il a réalisé la descente en 2:08.00.  Deuxième skieur à s'élancer en piste, Jan Hudec a réalisé une très belle descente avec un chrono de 2:08.49, lui qui est ennuyé par des problèmes au dos depuis quelques semaines. Il a terminé en 21e place.

« J'ai commis trop de fautes du haut en bas, a avoué Svindal. Ce sont certes des petites fautes mais qui coûtent cher. Mais personne n'a accompli la course parfaite. Sauf peut-être Matthias. J'ai assurément de bonnes chances de médaille en super-G et en super-combiné, même si je n'ai pas démarré mes Jeux aussi bien que je l'aurais voulu. J'ai parfois été 4e, mais j'ai aussi gagné des épreuves. C'est la course. Et si vous n'êtes pas prêt à accepter une 4e place, c'est que vous ne pouvez pas être un compétiteur. Cela fait partie du jeu. »

L'autre membre des Cowboys canadiens, Manuel Osborne-Paradis, a été le moins bon des Canadiens avec un temps de 2:09.00. Il a pris le 28e rang. Aucun skieur masculin issu du Canada n'a gagné de médaille d'or ou d'argent dans l'histoire des Jeux olympiques. Chez les hommes, un seul autre skieur canadien est monté sur le podium, soit Steve Podborski, troisième de la descente aux Jeux de Lake Placid, en 1980.

« Evidemment, je voulais gagner et je pense que j'avais une bonne chance. J'étais bien préparé, a déclaré Miller. C'est vraiment dur quand les choses ne vont pas dans le bon sens. La visibilité a été un élément important. Elle avait baissé d'un ton par rapport aux entraînements. Les conditions de neige ont aussi changé. La partie médiane et la section médiane étaient bien moins rapides entre le début de la course et le moment où je suis descendu. Il aurait fallu faire quelque chose de magique pour gagner dans ces conditions.»

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