Les fondeurs canadiens souhaitent engranger un maximum d'expérience
Jeux olympiques mercredi, 2 févr. 2022. 08:12 jeudi, 28 nov. 2024. 03:01ZHANGJIAKOU, Chine - Il n'est pas exagéré d'affirmer que le programme canadien de ski de fond vit présentement une reconstruction après les années fastes qu'il a connues au début du siècle. Ça ne veut pas dire pour autant que les attentes envers ses neuf jeunes compétiteurs ne seront pas élevées aux Jeux olympiques de Pékin.
« Je veux les voir offrir leur meilleur ski de la saison pendant ces Jeux, a laissé tomber le Norvégien Erik Braten, entraîneur-chef de l'équipe nationale de ski de fond à Nordiq Canada depuis 2018. Afin d'atteindre ses objectifs un jour, il faut être au bon niveau de forme physique, mais aussi être capable d'offrir une performance "sur demande". Il faut être le meilleur quand tu as besoin d'être le meilleur. Si en franchissant le fil d'arrivée, ils sont capables de dire qu'ils viennent de livrer la meilleure course de l'année, d'obtenir leur meilleur résultat, ce sera un grand apprentissage. »
« Il y a beaucoup d'athlètes en super forme qui ont toutes sortes de difficultés avec cet aspect de la compétition. Ils gagnent des courses à l'automne, mais quand c'est vraiment important, on ne les voit plus. J'espère que mon groupe sera en mesure de livrer la marchandise ici. »
Ses protégés, pour la plupart, comptent peu d'expérience sur la scène internationale. Sept des neuf athlètes en seront à leur première expérience olympique. Seules Cendrine Browne et Dahria Beatty ont vécu les Jeux de Pyeongchang. Les quatre fondeurs masculins sont âgés de 20 à 23 ans seulement.
« C'est clair que nous sommes en reconstruction, a confié Braten. Au début des années 2000, le programme était dominé par de bonnes athlètes féminines. Ensuite, de 2010 à 2018, ça a été surtout les hommes qui étaient à l'avant-scène. Maintenant, on a davantage une équipe "Next Gen", autant chez les hommes que chez les dames. C'est une transition fascinante, car nous cherchons maintenant à retrouver ces niveaux de performance avec ce nouveau groupe. [...] C'est vraiment cool d'être à la tête d'une jeune équipe en ascension. »
« On a eu la chance de faire des Coupes du monde en début d'année; ça nous a permis de nous fixer des objectifs réalistes, a ajouté le Québécois Olivier Léveillé. On va surtout se concentrer sur l'acquisition d'expérience pendant ces Jeux. Certains ont plus de chances pour des médailles, mais c'est certain qu'on est là pour prendre le plus d'expérience possible. »
Ces objectifs sont surtout basés sur la qualité de la performance offerte pour les athlètes rencontrés mercredi, avant l'une des dernières séances d'entraînement de l'équipe.
« J'aime moins parler du résultat, car je ne veux pas me mettre de pression, a expliqué Browne, la plus expérimentée du groupe. Avant tout, je souhaite avoir de bonnes sensations, bien skier techniquement, donner tout ce que j'ai. Si je réussis à faire ça, les résultats que je souhaite vont venir. »
« [Les objectifs] sont uniques à chacun et je ne veux pas, pour ma préparation mentale, parler des miens tout de suite, a renchéri Antoine Cyr, qui a toutefois promis de révéler s'il avait atteint ses objectifs. Ce qu'on veut, c'est arriver ici avec confiance et offrir de bonnes performances. Être dans le coup à toutes les courses. »
Parcours de championnat
Les organisateurs ont mis la barre haute avec le parcours qu'ils ont construit au Centre national de ski de fond de Zhangjiakou.
« C'est un parcours typique de championnat: extrêmement difficile, a souligné Cyr. C'est un parcours qui peut ressembler à ce qu'on a vu à Soldier's Hollow, à Park City [Utah]. Ce n'est pas un parcours inconnu, car on en a vu des semblables, mais c'est unique en son genre. »
Le froid et l'altitude, la ligne de départ est à 1650 m au-dessus du niveau de la mer, rendent le défi encore plus grand.
« Le parcours est si froid qu'il en est lent, a indiqué Braten. C'est donc une double difficulté. La personne la plus en forme va l'emporter! L'altitude est aussi un facteur. Le plus haut point du parcours est à 1750 m, ce qui est très élevé. Le froid, la lenteur du parcours, l'altitude et le degré de difficulté font en sorte que c'est une piste qui représente un très grand défi. Mais nous sommes prêts pour cela. »
« C'est difficile pour moi de skier à ce niveau (1650 m), mais c'est pour ça qu'on a fait plusieurs camps en altitude cette saison, a pour sa part noté Browne. Jusqu'à date, je me sens bien, mais en course, ce sera différent: fournir un effort aussi élevé aussi longtemps, l'apport d'oxygène aux muscles sera déficient. Je suis confiante, mais c'est le parcours le plus difficile que j'ai skié. »
Les fondeurs disputeront 14 courses échelonnées du 5 au 20 février prochain.