La cible sera encore sur le dos de Mikaël Kingsbury lors de l'épreuve des bosses aux Jeux olympiques de Pékin, mais le Québécois ne semble pas trop en ressentir la pression.

Le Canada a dévoilé les noms des 24 membres qui représenteront le pays lors des épreuves de ski acrobatique à Pékin et Kingsbury est la tête d'affiche d'un imposant contingent de 12 Québécois.

Kingsbury, âgé de 29 ans, est le bosseur le plus dominant de l'histoire de la discipline et il tentera de défendre son titre de champion olympique dans la capitale chinoise. Il ne cache pas qu'il souhaitait arriver aux Jeux en tant qu'homme à battre.

« C'est toujours la position dans laquelle tu souhaites te retrouver. C'est bien d'être le favori et c'était un de mes objectifs cette saison, a exprimé le skieur de Deux-Montagnes. J'ai gagné la médaille d'or aux derniers Jeux en tant que favori alors je sais à quoi m'attendre. La bataille a été difficile cette année pour y arriver, mais je me sens très bien avec ça. »

La bataille a été difficile en raison des performances du Japonais Ikuma Horishima, qui a signé trois victoires cette saison et qui est monté sur le podium à chaque épreuve de la Coupe du monde.

Si la compétition avait été un peu moins féroce pour Kingsbury avant les Jeux de Pyeongchang en 2018 – il avait remporté six des sept premières épreuves de Coupe du monde – cette rivalité avec Horishima n'est pas sans rappeler celle que le Québécois avait entretenue avec Alexandre Bilodeau, avant les Jeux de Sotchi en 2014.

« Je pense que cette rivalité me pousse à être meilleur et je crois que c'est aussi le cas pour lui. J'ai peut-être un avantage parce que je l'ai vécu en 2014 avec Alexandre, en se partageant toutes les victoires avant les Jeux, mais en même temps, je ne peux pas simplement penser à lui. Il y a d'autres très bons skieurs, mais je vais me concentrer sur mes affaires », a mentionné Kingsbury.

Il sera accompagné des soeurs Chloé et Justine Dufour-Lapointe, et de Laurent Dumais, de Québec. Sofia Gagnon, de Whistler, complète l'équipe des bosses.

Les SDL soulagées

La qualification olympique de Justine était déjà assurée depuis un certain temps déjà, mais elle a avoué qu'il avait été difficile d'envisager l'idée qu'elle ne soit pas accompagnée de sa soeur Chloé pour ses troisièmes Jeux consécutifs.

« J'ai trouvé ça super difficile. Je pense que de sentir ce stress-là, de sentir qu'il y avait des chances qu'on ne se rende pas là-bas, dans ce beau rêve qu'on cultive depuis quatre ans, c'était crève-coeur pour moi. C'était un sentiment déchirant, a admis Justine Dufour-Lapointe. De maintenant pouvoir dire que nous y allons ensemble, c'est une belle victoire en soi. »

Chloé deviendra la première Canadienne de l'histoire à participer à quatre Jeux olympiques d'hiver en ski acrobatique. Elle s'est qualifiée grâce à une 13e et une 15e position à Deer Valley, il y a deux semaines.

« J'ai décidé d'avoir du plaisir et de terminer chaque descente sans avoir un seul regret. C'est ce que j'ai fait jusqu'à la fin, a-t-elle insisté. À Deer Valley, je savais que je devais obtenir une telle position, mais j'ai décidé de ne pas vivre ce stress-là sur mes épaules. »

Marion Thénault, de Sherbrooke, une ancienne gymnaste, est à la tête de l'équipe féminine des sauts après avoir décroché trois médailles sur le circuit de la Coupe du monde au cours de la dernière année.

Flavie Aumond, de Lac-Beauport, Naomy Boudreau-Guertin, de Boischatel, Miha Fontaine, de Lac-Beauport, Lewis Irving, de Québec, et Émile Nadeau, de Prévost, seront également de la partie en sauts.

Fontaine, le fils de l'ancien champion du monde et ancien olympien Nicolas, suivra les traces de son père grâce à une première participation aux Jeux olympiques.

« Je trouve ça plaisant, a dit Miha Fontaine. Dans l'entrée chez moi, il y a toutes ses médailles et tous ses dossards olympiques alors je me demandais si j'allais pouvoir mettre le mien à côté. C'est de suivre ses traces, mais à ma manière.

« Je voulais aller aux Jeux pour prendre de l'expérience, mais avec mes sauts dernièrement, je vais pouvoir montrer que je ne vais pas là comme un petit jeune de 18 ans. Je vais pouvoir bien faire là-bas. »

Olivia Asselin, de Lac-Beauport, et Édouard Therriault, de Lorraine, participeront pour leur part aux épreuves de slopestyle et de grand saut.

Asselin, qui vient de remporter sa première médaille aux X Games, sera à 17 ans la deuxième plus jeune athlète au sein de l'équipe olympique canadienne.

Cassie Sharpe, la championne olympique en titre en demi-lune chez les femmes, cherchera à effectuer un retour en force après avoir subi une importante blessure au genou en janvier 2021.

L'équipe masculine de demi-lune, qui est notamment composée de Brendan MacKay, le champion au classement général de la Coupe du monde cette saison, ainsi que des médaillés des Championnats du monde Noah Bowman et Simon d'Artois, chercheront à se démarquer à Pékin.

Les 24 athlètes en ski acrobatique se greffent au groupe de huit athlètes nommés par Canada Alpin pour concourir aux épreuves de ski cross, un sport qui est lui aussi considéré comme une discipline de ski acrobatique aux Jeux olympiques d'hiver.

Équipe Canada a remporté 25 médailles olympiques en ski acrobatique dans les différentes disciplines, incluant une médaille d'or en bosses à chacune des quatre dernières présentations des Jeux.

Les épreuves de ski acrobatique se dérouleront du 3 au 19 février au Parc de neige de Genting à Zhangjiakou ainsi qu'au site de grand saut de Shougang, à Pékin.