Un échéancier de quatre semaines pour décider du sort des JO de Tokyo
Jeux olympiques dimanche, 22 mars 2020. 10:35 dimanche, 22 mars 2020. 17:16Le Comité international olympique s'est donné une date limite pour décider du sort des Jeux olympiques de Tokyo, qui sont prévus cet été.
Dans une lettre ouverte aux athlètes, le président du CIO, Thomas Bach, a déclaré que l'organisme allait passer les quatre prochaines semaines à évaluer la meilleure option concernant les Jeux, à la suite des critiques grandissantes des athlètes et des organisations sportives.
Il s'agit de la première fois depuis le début de la pandémie de COVID-19 que le CIO affirme qu'il envisage d'autres scénarios.
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« Ces scénarios concernent la modification des plans opérationnels existants pour les Jeux pour qu'ils s'amorcent le 24 juillet 2020 et des changements entourant la date du début des Jeux », a déclaré le CIO par voie de communiqué.
Les athlètes et les entraîneurs canadiens avaient des sentiments mitigés envers la nouvelle.
Le changement de stratégie du CIO survient après que Bach eut tenu une conférence téléphonique avec le comité exécutif.
« Selon ma lecture (de la lettre de Bach), les Jeux seront retardés, a exprimé Evan Dunfee, un médaillé de bronze en marche aux Mondiaux. Il faut simplement du temps pour comprendre et coordonner la façon de déplacer cette montagne que représente l'organisation des Jeux. Nous n'avons qu'une seule chance pour l'annoncer alors assurons-nous de bien faire les choses. Je ne vois tout simplement pas comment les Jeux pourraient commencer en juillet. »
Bach et le comité organisateur du Japon ont constamment dit que les Jeux se dérouleraient comme prévu. Le premier ministre du Japon, Shinzo Abe, a déclaré que le fait que les Jeux aillent de l'avant serait « la preuve que la race humaine vaincra le coronavirus ».
Mais plusieurs pays, dont le Canada, sont pratiquement fermés, ce qui signifie que les salles d'entraînement, les piscines et les gymnases le sont aussi pour les athlètes qui devraient être dans une forme optimale dans quatre mois.
L'interdiction de voyager a également éliminé la possibilité de s'entraîner à l'étranger. De nombreuses compétitions, dont d'innombrables qualifications olympiques, ont été reportées.
« En tant qu'athlète, il est assez clair pour moi que ça n'aura pas lieu comme prévu, a affirmé la boxeuse Mandy Bujold, double championne des Jeux panaméricains. Il va falloir du temps pour décider de la meilleure option. J'espère personnellement que ce sera un report et non une annulation complète. »
« Rester en bonne santé est la priorité de tout le monde en ce moment. Je vais continuer à m'entraîner à la maison et contribuer à assurer la sécurité de ma communauté et de ma famille. »
Certains athlètes canadiens sont réconfortés par le fait qu'il y ait de la lumière - un délai de quatre semaines - au bout du tunnel.
« Je suis heureux qu'ils nous aient donné une date, a souligné Brent Lakatos, 11 fois champion du monde de course en fauteuil roulant. Je comprends qu'ils ont besoin de plus de temps pour décider quoi faire, mais avec la façon dont vont les choses récemment, je ne peux pas m'imaginer qu'ils ne vont pas reporter les Jeux. »
Les critiques envers la position du CIO ont pris de l'ampleur dernièrement. Les organes directeurs américains en athlétisme et en natation ont sommé les officiels olympiques de reporter les Jeux. Natation Canada a ensuite emboîté le pas.
Le comité national olympique du Brésil, de la Slovénie et de la Norvège font partie de ceux qui demandent un report jusqu'à ce que la crise sanitaire mondiale se calme.
Kia Nurse, une vedette canadienne en basketball, a mentionné qu'elle a confiance que le « Comité olympique canadien et les responsables canadiens en santé qui doivent prendre des décisions difficiles le feront dans l'intérêt du personnel, des partisans et des athlètes canadiens ».
Depuis les premiers Jeux olympiques modernes, à Athènes, en 1896, les Jeux n'ont été annulés qu'à trois occasions, soit en 1916, en 1940 et en 1944, pendant les guerres mondiales. Il y a eu trois boycottages majeurs, en 1976 à Montréal, en 1980 et en 1984.
Il y a plus de 330 000 cas de coronavirus recensés à travers le monde et plus de 14 000 décès.
Le PM japonais se montre réaliste
La décision de reporter les Jeux de Tokyo 2020 « pourrait devenir inévitable » si la pandémie de coronavirus rendait impossible d'organiser les JO dans des conditions sûres, a reconnu lundi le Premier ministre japonais Shinzo Abe.
S'exprimant devant le Parlement japonais, M. Abe a déclaré que son pays était toujours engagé à organiser les JO dans les meilleures conditions, mais que « si cela devenait difficile, en tenant compte en priorité des athlètes », la décision d'un report « pourrait devenir inévitable ».