Édouard Therriault prêt pour son baptême olympique
Jeux olympiques dimanche, 6 févr. 2022. 21:10 mardi, 3 déc. 2024. 12:16Le skieur acrobatique Édouard Therriault deviendra officiellement un Olympien, lundi soir, alors qu’il s’élancera aux qualifications de l’épreuve du grand saut (Big Air).
Une chose qui est sûre, c’est qu’il aura le cœur à la fête. Pas parce qu’il célébrera ses 19 ans dans une dizaine de jours, mais bien parce que la notion du plaisir est au cœur de sa pratique sportive.
Philippe Morin, qui a été son entraîneur à l’école secondaire A-N Morin de Sainte-Adèle et dans le groupe privé d’entraînement Swatfreeski pendant quatre ans, le confirme : le plaisir passe avant tout pour le skieur.
La compétition? Plutôt non!
Morin a commencé à superviser Therriault lorsque celui-ci avait 12 ans. L’adolescent était talentueux, mais son goût pour la compétition était plutôt inexistant.
« Il n’avait pas été sélectionné pour l’équipe du Québec à l’âge de 15 ans. Il m’avait même dit qu’il n’aimait pas tant que ça participer à des compétitions. […] Ma priorité, c’était donc de lui montrer le côté le fun des compétitions, parce qu’il se mettait beaucoup de pression et de stress. »
L’entraîneur a convaincu le jeune skieur de participer à une compétition et que cela pouvait être amusant. Therriault a ensuite pris part à plusieurs épreuves de niveau national, dont les Jeux du Canada en 2019. Sa récolte de trois médailles, dont deux d’or, lui a valu une invitation aux Championnats du monde juniors où il est sacré champion du monde de la descente acrobatique (slopestyle).
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« J’étais content, oui, mais est-ce que j’étais surpris? Non, pas vraiment, parce que ça faisait longtemps que je voyais son potentiel, ajoute Morin. (À cet âge), c’est toujours une question de voir si la passion suit le talent. Et si c’est le cas, on ne sait jamais jusqu’où ça peut nous mener. »
Chose certaine, cela a pu mener le skieur jusqu’à la deuxième marche du podium du grand saut des Championnats du monde en 2021.
Voler le spectacle aux X Games
Cette notion d’avoir du plaisir, Édouard Therriault l’a visiblement trouvée. Aux récents X Games présentés à la fin janvier, le jeune Québécois s’est classé quatrième au grand saut. Mais ce qui a ressorti de ce concours, c’est à qu’il point il semblait s’amuser. Dans l’attente de ses notes, il a exécuté des poses de breakdancing au pied de la piste. Au grand plaisir des spectateurs d’ailleurs.
« Honnêtement, j’étais tellement content de voir ça ! Les X Games, c’est un spectacle et il y a des gens qui sont là pour être divertis et à ce moment, c’est ce qu’Édouard a fait. Il a même été premier (du concours) pendant une quinzaine de minutes. Il ne prenait pas ça à la légère, mais il rendait ça léger. De le voir faire des pirouettes sur la tête une fois en bas, c’était juste ajouter une couche de légèreté et de plaisir pour monter aux gens que c’est possible de s’amuser dans des moments de stress intense. […] Il a trouvé sa façon à lui de vaincre son stress de compétition et d’ajouter de la légèreté. Tu peux performer, mais aussi avoir du plaisir et être un petit showman. »
À l’âge de 13 ans, Édouard Therriault avait été ouvreur de piste à la Coupe du monde de grand saut de Québec sur une structure temporaire située à l’Ilôt Fleurie, dans le quartier St-Roch. Et malgré ses pieds qui étaient gelés, il s’était élancé sur l’imposante structure.
Presque six ans plus tard, c’est sous les feux de la rampe olympique de Pékin qu’il continuera de s’amuser.