LYON (AFP) - Le couple canadien de danse sur glace formé par Marie-France Dubreuil et Patrice Lauzon, qui s'entraîne à Lyon depuis quatre ans sous la direction du professeur français Muriel Boucher, espère terminer sa carrière en beauté avec une médaille aux Jeux olympiques de Turin (10-26 février).

"A partir de 1998, nous avons suivi des stages estivaux à Lyon et à Villard-de-Lans sous la direction de Muriel, avec qui nous avions lié connaissance au fil des compétitions, car ils ne sont pas si nombreux à parler français sur le circuit", explique Marie-France Dubreuil, 31 ans.

"C'était un peu dur de quitter famille et amis mais techniquement, cela nous a permis de franchir un pallier car au Canada, il n'y a pas d'école vraiment structurée pour le haut niveau", ajoute la patineuse.

Les deux athlètes, grandes vedettes dans leur pays où le patinage est très populaire, se préparent à Lyon, loin de la passion du public canadien et des nombreuses sollicitations dont ils font l'objet.

Sur place, outre l'entraînement avec Muriel Boucher, le couple bénéficie aussi des conseils de deux des illustres élèves du professeur, les Français Marina Anissina et Gwendal Peizerat, champions olympiques en titre.


Bon début de saison

"Nous avons énormément fait évoluer notre patinage en puissance et en vitesse. Nous étions venus améliorer cette technique différente de celle enseignée en Amérique du Nord", poursuit Marie-France.

Le couple, 12e des JO de Salt Lake City en 2002, a fait depuis un bond dans la hiérarchie, au point de figurer parmi les favoris dans tous les Championnats.

Cette saison a débuté avec deux victoires en Grand Prix ISU, au Skate Canada, puis au NHK, au Japon, avant une troisième place pour la finale à Tokyo puis un quatrième titre de champion du Canada, leur troisième consécutif.

Marie-France Dubreuil et Patrice Lauzon, 30 ans, ont fait l'impasse sur le Championnat des Quatre-Continents, jugé trop proche des Jeux.

"Cela nous a évité des déplacements entre l'Amérique et l'Europe nuisibles à notre récupération", souligne Patrice.

"Cette année, la compétition est plus ouverte grâce au nouveau système de notation. Neuf couples peuvent gagner et nous en faisons partie", ajoute-t-il.

"Après notre début de saison, nous affichons une plus grande confiance", estime Marie-France.


Unis dans la vie

Sur une musique signée John Barry d'après un thème de Nicolo Paganini, tiré de la bande originale du film "Quelque part dans le temps", le couple compte faire la différence sur les portés lors de son programme libre.

Le couple explique "qu'il tente de lier entre elles les différentes difficultés techniques au lieu de les ajouter les unes aux autres, tout en laissant transparaître émotion et romantisme", des éléments facilités par leur union dans la vie comme sur la glace.

Pour les JO, les deux Québécois entendent mettre toutes les chances de leur côté. Ils participeront à la cérémonie d'ouverture avant de rentrer s'entraîner à Lyon jusqu'à leur entrée en compétition.

Après les Jeux, le couple disputera encore les Championnats du monde à Calgary (Canada), en mars, pour un ultime tour de piste avant de raccrocher les patins pour que Patrice puisse passer la bague au doigt de Marie-France.