SINGAPOUR (AFP) - Le Bulgare Ivan Slavkov, 65 ans, suspendu depuis le 8 août dernier à titre provisoire pour corruption présumée, a été exclu du Comité international olympique réuni en Congrès à Singapour par 82 votes contre 12, a-t-on appris jeudi de source officielle du CIO.

Une majorité des deux tiers des quelque 116 membres était nécessaire pour que soit effective l'exclusion de Slavkov, qui a présenté sa défense à Singapour devant les membres du CIO avant le vote de jeudi.

Ivan Slavkov, membre de l'institution olympique depuis 1987, filmé en caméra cachée par la BBC, avait laissé entendre dans un reportage diffusé en août dernier que les villes désireuses d'organiser les Olympiques pourraient acheter les votes de certains membres du CIO.

La BBC montrait des journalistes de la chaîne britannique qui, en se présentant comme des hommes d'affaires mandatés par une ville candidate, s'entretenaient, en présence de Slavkov, avec des "agents" affirmant pouvoir leur obtenir, moyennant finances, les votes de plusieurs dizaines de membres du CIO.

Blatter très proche de Slavkov

Gendre du dictateur communiste bulgare Todor Jivkov, mort en 1988, Ivan Slavkov est président du Comité olympique bulgare depuis 1982 et de la Fédération bulgare de football depuis 1985.

"M. Slavkov a violé les principes établis dans la Charte olympique et le Code éthique du CIO, ternissant ainsi sérieusement la réputation du mouvement olympique", avait expliqué Jacques Rogge, le président du CIO, lors d'une conférence de presse en novembre à Lausanne (Suisse) à l'issue de la réunion de la Commission exécutive recommandant l'exclusion de Slavkov du mouvement olympique.

Slavkov a également perdu son titre de président du Comité olympique bulgare, mais demeure, dans l'attente d'une décision, président de la Fédération bulgare de football.

Réagissant à la décision du CIO, Joseph Blatter, président de la Fédération internationale de football (FIFA) et également membre du CIO, s'est dit très malheureux après la décision du CIO.

"Je suis très proche de lui", a-t-il dit à la presse,
ajoutant que c'était maintenant à la Fédération bulgare de football de prendre une décision concernant son embarassant président.

"Il n'y a aucune pression de la part de la FIFA, a expliqué Blatter, dans la mesure où les présidents sont élus et je n'ai donc aucun droit de lui demander de partir".