LAUSANNE - Le Comité international olympique (CIO) a infligé jeudi un blâme à Issa Hayatou, président de la confédération africaine de football (CAF), et un avertissement à Lamine Diack, président de la fédération internationale d'athlétisme (IAAF).

"Un avertissement n'est pas une sanction, un blâme est une sanction", a précisé Jacques Rogge, président du CIO, comparant les deux décisions à "un carton jaune et un carton rouge".

La commission exécutive du CIO a suivi les recommandations de la Commission d'éthique qui s'est livrée à une enquête sur les faits reprochés aux deux membres du CIO et lui a livré son rapport jeudi après midi après près d'un an d'enquête.

Le Sénégalais Lamine Diack et le Camerounais Issa Hayatou, patron de la confédération africaine de football (CAF), sont accusés d'avoir perçu de l'argent de la société de marketing ISL, disparue dans une faillite en 2001.

Le premier a avoué avoir perçu en trois versements en liquide en 1993 une somme de 52 880 francs suisses (environ 58 000 $ CAN d'aujourd'hui) versés par un ami, dirigeant d'ISL, afin de financer la reconstruction de sa maison brûlée dans un incendie. À l'époque, Diack était seulement vice-président de l'IAAF et pas encore membre du CIO.

Hayatou a pour sa part reconnu avoir perçu personnellement 100 000 francs français (environ 21 000 $ CAN) en liquide d'ISL en cadeau pour le 40e anniversaire de la CAF, en 1995. La commission d'éthique a estimé qu'accepter ce don, dont rien n'est prouvé qu'il avait été versé dans les caisses de la CAF, constituait un conflit d'intérêt.

Leurs cas, instruits par la commission d'éthique du CIO après la diffusion par la BBC, en novembre dernier, d'un documentaire révélant que la société ISL avait distribué 100 millions de dollars de pots-de-vin à des dirigeants sportifs, devaient être étudiés jeudi en même temps que celui de Joao Havelange.

L'ex-président brésilien de la Fifa, soupçonné lui aussi d'avoir bénéficié des largesses de la société ISL dans de plus larges proportions que les deux autres dirigeants, a mis un terme à la procédure disciplinaire du CIO en démissionnant de l'institution dont il était le doyen, la semaine dernière.