Samedi soir à Québec, Adonis Stevenson fera face à l’un de ses plus sérieux défis depuis qu’il a remporté le titre WBC des mi-lourds, en juin 2013 : l’Ukrainien Oleksandr Gvozdyk.

Commençons par le champion. Depuis sa victoire par K.-O. face à Chad Dawson, celui que l’on surnomme Superman a enchaîné les défenses face à des aspirants tous plus oubliables les uns que les autres, mais il faut tout de même lui donner le crédit: il a battu tous ceux qui ont croisé son chemin. Stevenson a réussi huit défenses de son titre et six d’entre elles se sont terminées avant la cloche finale.

Et puis, il y a eu Badou Jack. Un combat passablement plus compliqué que le Québécois ne l’aurait souhaité. Après avoir dominé la première moitié du combat, Stevenson a vu son adversaire revenir en force et réduire l’écart aux points. On a même senti le champion en difficulté dans les rounds de championnats. Trente secondes de plus et l’histoire aurait pu être bien différente. Au soulagement de Stevenson et au désarroi de Jack, les juges ont déterminé un combat nul. Souhaitons tous que nous aurons droit à une revanche entre ces deux boxeurs de grande qualité au cours des prochains mois!

Ce combat nous a peut-être montré les premiers signes de l’âge d’Adonis Stevenson, qui vient de célébrer ses 41 ans à l’automne. Adonis s’est toujours présenté dans le ring dans une condition physique exceptionnelle, mais nous l’avons vu la semaine dernière avec Jean Pascal : plus un boxeur avance en âge, plus c’est difficile de rester au sommet. Lorsque les mains ralentissent, c’est souvent le début de la fin. C’est peut-être le cas pour notre champion. Ou peut-être que cette performance moins éclatante face à Badou Jack s’explique par le rôle limité qu’a exercé Javon ‘’Sugar’’ Hill, l’entraîneur de Stevenson. Cette fois, Sugar Hill est bien présent dans la préparation de son poulain. Nous aurons donc la réponse à cette question samedi soir.

La tâche s’annonce colossale pour Superman, qui affrontera un boxeur possiblement encore plus dangereux que Jack. Oleksandr Gvozyk est jeune, puissant, intelligent et très bien entouré. Le médaillé de bronze aux Jeux olympiques de Londres en 2012 a conservé une fiche parfaite de 15 victoires, dont 12 par K.-O. depuis qu’il a fait le saut chez les professionnels en 2014. Le palmarès amateur de l’aspirant est également très étoffé : plus de 250 combats amateurs, trois titres nationaux de champion dans son Ukraine natale et une fiche parfaite de 9-0 aux Séries mondiales de boxe entre 2011 et 2013.

Sur son tableau de chasse, on retrouve quelques noms connus des amateurs de boxe du Québec, notamment Isaac Chilemba (qui a déjà affronté Eleider Alvarez), Yunieski Gonzalez (Jean Pascal) et Tommy Karpency (Adonis Stevenson). Karpency s’est même permis de faire visiter le plancher à l’Ukrainien en début de combat, avec un crochet de la droite parfait sur le menton. Gvozdyk s’est relevé avant de mettre fin aux hostilités au sixième round.

Avant de battre Mehdi Amar par décision unanime, en mars, Gvozdyk était sur une séquence de huit victoires de suite avant la limite.

On dit qu’un boxeur n’est aussi bon que son dernier combat, alors j’y vais avec une victoire d’Oleksandr Gvozdyk en fin de semaine. Je crois que la jeunesse et le style de l’Ukrainien viendront à bout de Stevenson et qu’il repartira de Québec avec la ceinture WBC des mi-lourds. Stevenson est négligé des preneurs aux livres, alors si vous n’êtes pas de mon avis et vous croyez qu’il en a encore dans le réservoir, choisissez une victoire d’Adonis par K.-O. Superman a l’habitude de surprendre avec sa puissance pure. Toutefois, je pense que le combat va s’étirer, ce qui tournera ultimement à l’avantage du jeune aspirant.

Un combat très important pour la suite de l’histoire

Au même moment, chez les poids lourds, nous aurons droit à un choc entre deux boxeurs invaincus. Le champion WBC Deontay Wilder (40-0, 39 K.-O.) fera face au champion linéaire, Tyson Fury (27-0, 19 K.-O.)

Wilder est sans contredit le cogneur le plus redoutable de la catégorie, sinon de toute la boxe présentement! Depuis la conquête de son titre aux mains de Bermane Stiverne, en janvier 2015, celui que l’on surnomme le Bronze Bomber a passé le K.-O. à tous ses aspirants (sept défenses).

De son côté, Fury effectue un retour à la boxe. Il disputera son troisième combat en 2018, lui qui était en pause depuis qu’il avait vaincu Wladimir Klitschko pour devenir le champion unifié IBF, WBA et WBO, en novembre 2015. Ça avait plutôt bien commencé pour lui, en juin, avec une victoire par abandon face à Sefer Safari, mais je dois vous avouer que son dernier combat, une victoire aux points contre Francesco Pianeta, m’a fait perdre tout intérêt envers le Britannique. Fury nous a livré une performance atroce, un style très peu enviable et un combat qu’on se pressera d’oublier, tellement c’était pénible à regarder! Pour le spectacle, souhaitons que Wilder prenne rapidement l’ascendant et qu’il ne regarde plus derrière, parce que si Fury dicte le rythme, ce ne sera pas de toute beauté.

Pour ces raisons, je vous invite à vous tourner vers Deontay Wilder, qui devrait l’emporter face au Gypsy King. La voie sera ensuite pavée pour le combat très attendu entre Wilder et Anthony Joshua! On raconte d’ailleurs que Wilder aurait une offre de deux combats sur la table pour unifier les quatre ceintures des poids lourds face au champion britannique! Il faudra vite mettre ce combat sur les rails, avant qu’Oleksandr Usyk ne vienne brouiller les cartes chez les lourds.

La première championne du monde québécoise!

Après plusieurs mois d’attente, Marie-Ève Dicaire l’a finalement, son combat de championnat du monde!

Elle affrontera l’Uruguayenne Chris Namus pour le titre IBF des super-mi-moyens, à Québec… et elle gagnera!

Marie-Ève a tellement attendu cette opportunité qu’elle ne la laissera pas passer. Elle dominera la championne et ira chercher une décision pour devenir la toute première Québécoise à remporter un titre mondial. Et attachez vos tuques, c’est le premier de plusieurs, si on en croit la future championne!

Affrontements à surveiller

Quelques autres combats ont retenu mon attention dans le merveilleux monde de la boxe en ce samedi soir chargé, notamment le duel à saveur locale entre Shakeel Phinn et Dario Bredicean pour le titre intercontinental de l’IBF chez les super-moyens. C’est Bredicean qui devrait l’emporter selon les preneurs aux livres, mais ne sous-estimez pas Phinn, qui vient d’enchaîner deux victoires de suite par K.-O. et qui vendra chèrement sa peau. J’y vais avec la surprise ici et je penche vers une victoire de Shakeel Phinn.

Mikael Zewski est largement favori pour l’emporter face à Aaron Herrera, et avec raison! Le boxeur mexicain possède une belle fiche, avec ses 35 victoires, dont 24 par K.-O. en 44 combats, mais lorsqu’on s’y attarde d’un peu plus près, on remarque que Herrera s’est battu seulement sept fois à l'extérieur de son pays natal et qu’il a encaissé sept défaites lors de ces sorties. Il se frottera encore une fois à plus fort que lui.

Oscar Rivas devrait également l’emporter assez facilement face à Fabio Maldonado. Ce dernier est négligé à un point tel qu’il pourrait vous rapporter près de neuf fois votre mise, en cas de victoire, sans même prédire le résultat précis du combat! C’est d’ailleurs bien difficile de prendre un adversaire au sérieux, lorsqu’on sait que Rivas a déjà un autre combat de prévu le 18 janvier face à l’Américain Bryant Jennings, à Verona dans l’État de New York.

Là-dessus, je vous invite à vous rendre sur le miseojeu.com pour effectuer vos mises et n’hésitez pas à venir échanger avec moi sur Twitter @RochCarignanRDS

Jouez toujours de façon responsable!

Bonne semaine!